chambres à traces (suite)
Chambre proportionnelle multifils
Un progrès décisif a été accompli en 1968 au Cern par G. Charpak, qui, en amplifiant et en traitant indépendamment les signaux pour chaque fil, a réussi à mettre au point les chambres proportionnelles multifils, dont l’ancêtre est le compteur* proportionnel.
Ces dernières, limitées par deux grandes électrodes planes, offrent sur les chambres à fils à étincelles une série d’avantages :
— suppression de la pulsation appliquée au potentiel (on peut détecter à tout moment, et le nombre de particules enregistrées simultanément n’est limité que par le nombre de fils) ;
— temps mort inférieur à un dixième de microseconde pour un même fil (d’où un très grand accroissement du taux de comptage accepté) ;
— faible temps de résolution grâce à la faible distance entre fils ;
— insensibilité aux effets perturbateurs du champ magnétique.
Permettant l’analyse d’événements aussi complexes que l’autorisaient les chambres à visualisation optique, les chambres multifils distinguent les particules d’énergies nettement différentes grâce à leur caractère proportionnel.
Les progrès effectués récemment pour réduire la distance entre fils et pour abaisser le prix des dispositifs électroniques de traitement attachés à chaque fil grâce aux « circuits intégrés » et grâce à un choix judicieux du mélange gazeux de remplissage laissent à penser que ces chambres vont, dans un proche avenir, atteindre des dimensions énormes.
F. N.
Quelques biographies
Donald Arthur Glaser,
physicien américain (Cleveland 1926). En 1952, il a eu l’idée d’utiliser un liquide en état de surchauffe comme détecteur de particules ionisantes. Cette invention de la « chambre à bulles » lui a valu le prix Nobel de physique pour 1960.
Cecil Frank Powell,
physicien anglais (Tonbridge 1903 - près de Milan 1969). Spécialiste des noyaux atomiques et des rayons cosmiques, il a imaginé l’emploi de l’émulsion photographique pour l’étude des réactions nucléaires, procédé qui, en 1947, lui a permis de découvrir deux types de mésons. Prix Nobel de physique en 1950.
Charles Thomson Rees Wilson,
physicien écossais (Glencorse 1869 - Carlops 1959). Ses recherches sur les noyaux de condensation, les ions, les rayons X et gamma, le rayonnement cosmique l’ont mené en 1912 à l’invention de la chambre humide à condensation qui porte son nom. Il a partagé le prix Nobel de physique avec A. H. Compton en 1927.