Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

chambres à traces (suite)

Chambre proportionnelle multifils

Un progrès décisif a été accompli en 1968 au Cern par G. Charpak, qui, en amplifiant et en traitant indépendamment les signaux pour chaque fil, a réussi à mettre au point les chambres proportionnelles multifils, dont l’ancêtre est le compteur* proportionnel.

Ces dernières, limitées par deux grandes électrodes planes, offrent sur les chambres à fils à étincelles une série d’avantages :
— suppression de la pulsation appliquée au potentiel (on peut détecter à tout moment, et le nombre de particules enregistrées simultanément n’est limité que par le nombre de fils) ;
— temps mort inférieur à un dixième de microseconde pour un même fil (d’où un très grand accroissement du taux de comptage accepté) ;
— faible temps de résolution grâce à la faible distance entre fils ;
— insensibilité aux effets perturbateurs du champ magnétique.

Permettant l’analyse d’événements aussi complexes que l’autorisaient les chambres à visualisation optique, les chambres multifils distinguent les particules d’énergies nettement différentes grâce à leur caractère proportionnel.

Les progrès effectués récemment pour réduire la distance entre fils et pour abaisser le prix des dispositifs électroniques de traitement attachés à chaque fil grâce aux « circuits intégrés » et grâce à un choix judicieux du mélange gazeux de remplissage laissent à penser que ces chambres vont, dans un proche avenir, atteindre des dimensions énormes.

F. N.


Quelques biographies


Donald Arthur Glaser,

physicien américain (Cleveland 1926). En 1952, il a eu l’idée d’utiliser un liquide en état de surchauffe comme détecteur de particules ionisantes. Cette invention de la « chambre à bulles » lui a valu le prix Nobel de physique pour 1960.


Cecil Frank Powell,

physicien anglais (Tonbridge 1903 - près de Milan 1969). Spécialiste des noyaux atomiques et des rayons cosmiques, il a imaginé l’emploi de l’émulsion photographique pour l’étude des réactions nucléaires, procédé qui, en 1947, lui a permis de découvrir deux types de mésons. Prix Nobel de physique en 1950.


Charles Thomson Rees Wilson,

physicien écossais (Glencorse 1869 - Carlops 1959). Ses recherches sur les noyaux de condensation, les ions, les rayons X et gamma, le rayonnement cosmique l’ont mené en 1912 à l’invention de la chambre humide à condensation qui porte son nom. Il a partagé le prix Nobel de physique avec A. H. Compton en 1927.

Chameau

Ruminant utilisé comme bête de bât et de selle dans les régions arides d’Asie et d’Afrique.



Caractères généraux

Le genre Chameau (Camelus) comprend deux espèces : le Chameau à une bosse, ou Dromadaire, et le Chameau de la Bactriane, à deux bosses, strictement asiatique.

Ce sont de grands Ruminants, qui, avec les Lamas, forment la famille des Camélidés. Ils sont digitigrades et sont encore appelés tylopodes.

Ils diffèrent des Ruminants onguligrades :
— par une ou deux bosses dorsales surmontant le corps ;
— par l’absence de cornes ;
— par la simplicité de leur estomac (absence de feuillet) ;
— par la présence de canines supérieures et inférieures bien développées et de deux incisives à la mâchoire supérieure ; leur formule dentaire est donc

— par la présence, au bout de leurs pattes, de doigts pourvus de coussinets plantaires élastiques presque confondus et recouverts d’une sole calleuse leur permettant une marche facile sur les terrains sablonneux et caillouteux des déserts ;
— par leurs globules rouges, qui sont plats et de forme elliptique.


Le Dromadaire

C’est un grand animal de 2,10 m de haut au garrot. Son unique bosse, qui est une réserve de graisse et dont le volume dépend des conditions d’entretien, lui donne une stature imposante. Il a des pattes longues et fortes ; son allure naturelle caractéristique est l’amble.

Les régions du corps par où l’animal prend contact avec le sol quand il s’accroupit (on dit qu’il « baraque ») présentent des callosités, aux coudes et aux genoux pour les pattes de devant, aux grassets pour les pattes de derrière. La plus importante de toutes se trouve au sternum.

Le Dromadaire a la face allongée, le nez busqué, le dessus de la tête large, les narines fendues, pouvant s’obturer pour se protéger du sable, la lèvre inférieure pendante et la supérieure fendue verticalement.

Sa bouche, sa langue et ses dents sont capables de saisir et de broyer sans dommage les plantes ligneuses et épineuses qu’il rencontre dans les déserts.

Son pelage peut varier du beige clair jusqu’au blanc. Son poil est fin, frisé et très isolant. Les gens du désert le recueillent avec soin pour en faire leurs tissus, couvertures et toiles de tente.

À la période du rut, les mâles ont en arrière de la tête une glande occipitale qui sécrète un liquide noirâtre et nauséabond ; de plus, la partie libre du voile du palais fait par moments saillie hors de la bouche sous l’effet d’éructations gazeuses.


Aire de dispersion

Le Dromadaire est originaire de l’Asie du Sud-Ouest, Arabie et Perse. Dès la naissance de l’islām, les Arabes importèrent l’élevage du Dromadaire en Mésopotamie, en Palestine, en Égypte, au Soudan, en Abyssinie, en Somalie et dans toute l’Afrique du Nord jusqu’à l’Atlantique. L’animal est habitué aux régions les plus chaudes du globe ; aussi, de l’Afrique du Nord s’est-il répandu vers la Mauritanie, le Rio de Oro, le Sénégal et le Soudan.

Cette zone d’habitat est limitée au sud par les régions humides et boisées. Le Dromadaire peut vivre dans les steppes à Mimosées, mais pas le long des grands fleuves africains, ni à proximité des points d’eau, où pullulent saisonnièrement Mouches, Taons, Stomoxes ou autres Insectes piqueurs et vecteurs d’hémoparasites (trypanosomes).

Son habitat asiatique est l’Arabie, la Palestine, la Syrie, l’Irak, l’Afghānistān, le Baloutchistan et le Turkestan. C’est dans la zone aride du nord-ouest de l’Inde qu’on le rencontre surtout.