Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Chagall (Marc) (suite)

Quelques tableaux de Chagall conservés dans les grandes collections publiques

• Les débuts et la discipline géométrique empruntée au cubisme :
le Sabbat (1909, Wallraf-Richartz-Museum, Cologne) ; Moi et le village (1911, Museum of Modern Art, New York) ; À la Russie, aux ânes et aux autres (1911-12, musée national d’Art moderne, Paris) ; Hommage à Apollinaire (1911-12, Stedelijk Van Abbe Museum, Eindhoven) ; Autoportrait aux sept doigts (1912-13), le Violoniste (1912-13) et Maternité ou la Femme enceinte (1913), tous trois au Stedelijk Museum d’Amsterdam ; les Amoureux au-dessus de la ville (1913-1918, galerie Tretiakov, Moscou) ; Double Portrait au verre de vin (1917-18, musée national d’Art moderne, Paris).

• La maturité, la communion avec la nature et l’assouplissement des formes :
la Chute de l’ange (1923-1933-1947, Kunstmuseum, Bâle) ; Ida à la fenêtre (1924, Stedelijk Museum, Amsterdam) ; Le temps n’a point de rives (1930-1939, Museum of Modern Art, New York) ; la Crucifixion blanche (1938, Art Institute of Chicago) ; le Songe d’une nuit d’été (1939, musée des Beaux-Arts, Grenoble) ; la Fenêtre blanche (1955) et le Grand Cirque (1956), tous deux au Kunstmuseum de Bâle.

M. G.

 W. George, Marc Chagall (N. R. F., 1928). / L. Venturi, Chagall (Skira, Genève, 1953). / J. Lassaigne, Chagall (Éd. Maeght, 1957). / F. Meyer, Marc Chagall (Cologne, 1961 ; trad. fr., Flammarion, 1964). / F. Mourlot, Chagall lithographe (Sauret, 1962-1964 ; 2 vol.). / R. McMullen, The World of Marc Chagall (Londres, 1968 ; trad. fr. le Monde de Chagall, Gallimard, 1969). / E. Kornfeld, Marc Chagall, catalogue raisonné de l’œuvre gravé, I (Office du Livre, 1972). / M. Chagall, Message biblique (Musées nationaux, 1974).

chaîne de montagnes

Groupement de montagnes de forme allongée, fréquemment arquée et présentant une structure plissée.


Cette structure plissée s’exprime généralement dans le relief par une disposition en zones longitudinales à l’intérieur desquelles chaînons et vallées s’ordonnent souvent en vagues parallèles.

Cependant, si la zonation et l’orientation sont deux traits caractéristiques du relief des chaînes de montagnes, les paysages qui s’offrent à l’observateur sont d’une infinie variété : quoi de plus dissemblable en effet que les cimes des hauts massifs alpins, où des pyramides ruiniformes surplombent d’étincelants champs de neige et de glace, les lourds « monts » du Jura, drapés d’un épais manteau forestier seulement déchiré çà et là par un escarpement calcaire, les « plas » doucement ondulés et coupés de gorges profondes des Pyrénées orientales, ou enfin les crêtes décharnées de l’Atlas saharien ?

L’interférence de plusieurs facteurs explique une telle diversité. On peut schématiquement les regrouper en trois catégories.


Les particularités de l’érosion

L’érosion présente certaines particularités, résultant de divers facteurs.

• L’ampleur des dénivellations et la vigueur des pentes. Celles-ci favorisent en premier lieu la torrentialité, les eaux qui dévalent les versants étant douées d’un fort pouvoir érosif et d’une très grande capacité de transport. Se concentrant au bas de bassins de réception torrentiels qui s’inscrivent en forme de demi-entonnoir dans la partie supérieure des versants, elles évacuent des masses considérables de débris, souvent énormes, qu’elles entassent en cônes de déjections à leur débouché dans la vallée.

La raideur des pentes favorise également le déclenchement de glissements en masse, parfois catastrophiques, dans les roches ou les manteaux détritiques riches en argile. Certains de ces glissements peuvent atteindre des volumes énormes et obstruer des vallées. De tels phénomènes se produisent lorsque les matériaux perdent toute cohésion par suite d’une profonde imbibition par des pluies surabondantes ou une brusque fonte des neiges.

• L’altitude. En provoquant un abaissement des températures, elle tend à faire prédominer les processus propres aux régions froides. La gélifraction est l’agent essentiel du recul des escarpements rocheux, au pied desquels les débris s’accumulent en cônes d’éboulis. Sur les pentes où la désagrégation libère suffisamment de débris fins, les alternances de gel et de dégel, liées à la forte radiation diurne et au fort rayonnement nocturne, favorisent les phénomènes de gélifluxion et de géliturbation. La neige, accumulée dans des creux ou sous le vent des crêtes, ronge des niches et corniches nivales tandis que les avalanches strient les versants de couloirs caractéristiques. Les glaciers, enfin, modèlent suivant des processus spécifiques des cirques et des auges coupées de seuils, et abandonnent en fondant des amas morainiques parfois imposants.

Ces divers processus sont inégalement efficaces suivant l’altitude, que corrige l’exposition : dans les Alpes par exemple, les étages inférieurs, forestiers à l’état naturel, ont un modelé qui ne se distingue de celui des régions voisines que par la raideur des pentes, qui facilite l’évacuation des débris. Au-dessus de 600-800 m et jusque vers les parties culminantes du couvert forestier, la pluviosité accrue ainsi que l’abaissement des températures assurent une active désagrégation des roches ; mais l’ablation est encore entravée par la végétation, en dehors des pentes trop raides qui sont nues et partout où les torrents et les avalanches détruisent périodiquement la forêt. Lorsque les arbres s’espacent et font place à la prairie alpine vers 2 200 - 2 500 m, les torrents ouvrent encore de profondes déchirures dans les versants, mais ce sont les phénomènes périglaciaires et nivaux qui deviennent prépondérants. Plus haut encore, on entre dans le domaine de l’érosion glaciaire, que dominent les parois rocheuses culminantes soumises à une intense gélifraction.

Ainsi, les systèmes d’érosion se modifient avec l’altitude, engendrant des modelés différents qui se superposent en un véritable « étagement » de formes. Cet étagement varie en premier lieu avec l’importance du volume montagneux : il est d’autant plus riche que la montagne débute à une altitude plus basse et s’élève plus haut. En second lieu, il dépend de la latitude : les plus beaux étagements s’observent aux latitudes tropicales des Andes, où l’on passe de la forêt amazonienne ou du désert côtier péruvien au domaine glaciaire ; il est au contraire très réduit dans la Cordillère alaskienne, par exemple.