Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cétacés (suite)

Les Odontocètes les plus intéressants sont les Dauphins*, qui sont marins. Ils sont élevés depuis peu en aquarium, ce qui a permis de faire sur eux des observations scientifiques. Mais il existe aussi des Dauphins d’eau douce. De petite taille, ils habitent les eaux chaudes des grands fleuves d’Asie et d’Amérique du Sud. Ils sont ichtyophages. L’un d’eux, le Boutou, peut se rencontrer à 2 000 km de l’embouchure de l’Amazone, tandis que le Lipotes vit dans le Yangzijiang (Yang-tseu-kiang) et à 1 000 km de l’embouchure, dans le lac Dongtinghu (Tong-t’ing-hou). Le Dauphin du Río de La Plata vit dans ce fleuve et ses abords marins.

Les Marsouins ont aussi été étudiés en aquarium. De petite taille (2 m), on les rencontre souvent sur les côtes de France, où ils sont très gênants pour les pêcheurs, car ils sont gros consommateurs de poissons.

Les Dauphins blancs, ou Bélugas (Bélougas), plus gros, causent encore plus de préjudice aux pêcheurs. Il faut leur faire la chasse sur nos côtes. Ce sont les « Sea canary » des auteurs américains, qui les ont bien étudiés. Ils poussent des cris spéciaux qui auraient certainement une signification sociale.

Les Narvals sont blanc et noir. Les mâles ont une énorme dent à croissance continue, torsadée sur elle-même. Les Narvals vivent dans les mers boréales, sur les côtes du Spitzberg, du Groenland, du Canada septentrional, de l’Europe du Nord. Ils mangent du poisson, des Seiches. On les recherche pour leur graisse. Leurs défenses, de 2 m de long, sont de beaux trophées de chasse très appréciés.

Les Cachalots sont des animaux massifs. Les mâles ont de 12 à 20 m de long et pèsent jusqu’à 50 t. Les femelles, de 9 à 12 m de long, pèsent jusqu’à 13 t. La tête des Cachalots est tronquée sur le devant et représente le tiers de la longueur totale. La mâchoire inférieure, qui n’atteint pas l’extrémité antérieure de la tête, porte de chaque côté vingt-cinq fortes dents coniques, toutes semblables entre elles. La mâchoire supérieure n’a pas de dents. Les Cachalots ont dans la tête un organe richement innervé, chargé de graisse et de forme à peu près sphérique, qui pourrait être susceptible de renseigner les animaux sur les variations de pression qu’ils subissent au cours des plongées. Cet organe, appelé melon, ou organe du blanc ou du spermaceti, contient une huile de très haute qualité, qui, refroidie, se présente comme un corps blanc et onctueux. Les gros sujets en fournissent près de 5 t.

Les Cachalots vivent en troupeaux de vingt à trente individus, qui évoluent en croisière à la vitesse de 8 à 10 km/h. Ils font une inspiration toutes les quinze secondes. Quand ils soufflent, ils envoient par un évent unique et dévié vers la gauche un jet de vapeur de 10 à 15 m de haut, incliné à 45° vers l’avant. Ils seraient capables de plonger jusqu’à 600 m et resteraient sous l’eau pendant une heure et, dans certains cas, jusqu’à quatre-vingt-dix minutes ! La période de reproduction se situe d’août à décembre. Les femelles ne portent que tous les deux ans et sont pubères à quinze mois. La durée de la gestation est d’un an. Les nouveau-nés, longs de 4 m, sont allaités pendant huit mois avec un lait contenant 400 g de matière grasse par litre.

Un Cachalot de 50 t fournit 5 t de blanc, 8 t de viande, 13 t de lard, 310 kg de foie et reins, 330 kg d’organes destinés à l’opothérapie. Le reste est converti en engrais. Il donne aussi un produit, l’« ambre gris », concrétion intestinale d’odeur très puissante et destinée à la parfumerie (de 40 à 50 kg par sujet).

L’Hyperoodon est le genre le plus représentatif des « Baleines à bec ». Sa tête, à front très bombé, se termine par un bec. Il a très peu de dents ; il mange des Céphalopodes et des Poissons. Les animaux appartenant à ce groupe vivent en bandes, nagent vite et sont de bons plongeurs (1 h 30). Ils fréquentent les mers chaudes et ne remontent vers le nord que pendant la belle saison.

De temps en temps, des erreurs de navigation de la part des conducteurs des troupeaux font échouer ces animaux sur les plages, et les habitants des côtes en profitent pour exploiter leur viande et leur graisse.

P. B.

➙ Baleine / Dauphin.

Ceylan

État insulaire de l’Asie méridionale ; 66 000 km2 ; 13 730 000 hab. Capit. Colombo. En 1972, il a pris le nom de Sri Lanka.


La géographie

À peine séparée du sous-continent indien par le détroit de Palk, que le « Pont d’Adam » (Adam’s Bridge) permet aisément de franchir, l’île a cependant une forte personnalité, liée à l’originalité de son histoire.


Les paysages

Les paysages sont d’une étonnante beauté, surtout dans la région montagneuse, au centre-sud de l’île. Les trois pyramides hardies du Pidurutalagala (2 524 m), du pic d’Adam (2 243 m) et du Namunakuli (2 033 m) dessinent une sorte de bastion triangulaire. Ce bastion est flanqué au sud. au-delà de la dépression de Ratnapura, par des crêtes parallèles atteignant 1 358 m et, au nord, au-delà du bassin de Kandy, par une nouvelle pyramide de près de 2 000 m. Le reste du pays a moins de 300 m d’altitude : le Nord et l’Est sont un grand plateau parsemé de buttes aux flancs abrupts, qui est une pédiplaine à inselberg typique : au sud-ouest se déroulent des basses collines (moins de 100 m), parfois coiffées de latérite, aux flancs convexes ; la presqu’île de Jaffna, à l’extrême nord, est un bas plateau subhorizontal. Des plaines proprement dites n’apparaissent qu’en une frange côtière, étroite et discontinue. Les côtes sont généralement basses et plates, bordées tantôt de belles plages, tantôt de cordons littoraux enfermant des lagunes plus ou moins colmatées ; une exception remarquable est constituée par l’admirable rade de Trincomalee, sur la côte est.

Ceylan, île tropicale où les températures sont constantes toute l’année (l’amplitude thermique est de 1,7 °C à Colombo, où la température moyenne annuelle dépasse 25 °C), est très arrosée. Toute la partie sud-ouest reçoit plus de 2 m de pluies : 2,36 m à Colombo, 4 m à Ratnapura, 2,38 m à Kandy, de 4 à 6 m sur les massifs montagneux exposés à l’ouest ; c’est la Wet zone des auteurs anglais, aux pluies continues (climat équatorial et subéquatorial). À Colombo, aucun mois ne reçoit moins de 60 mm (il y a deux minimums, en février et en août) ; la végétation naturelle est ici la forêt dense, d’une particulière beauté. Le reste de l’île constitue ce que les auteurs anglais ont appelé, quelque peu abusivement, la Dry zone. En effet, aucune station ne reçoit moins de 1 000 mm de pluies (la station la plus sèche, Mannar, accuse 1 009 mm), et la plupart reçoivent plus de 1 400 mm (ainsi, Anurādhapura reçoit-elle 1 447 mm) ; mais la saison sèche est souvent longue et sévère (3 mois à Anurādhapura, 7 mois à Jaffna), et le nombre de jours « biologiquement secs » peut être élevé (82 jours à Anurādhapura, 149 jours à Jaffna, 158 jours à Mannar). Cette période sèche se situe le plus souvent en été ; c’est donc un climat tropical à saisons inversées. Les pluies tombent d’octobre à janvier. Aucune région de Ceylan n’est aussi sèche que la plus grande partie du Tamilnād, et la formation végétale dominante est une forêt dense sèche, aux arbres de taille médiocre, composant une strate semi-décidue fermée de 10 à 20 m de hauteur, dominant un sous-étage buissonnant riche en épineux. La zone « sèche » connaissait jusqu’à ces dernières années une malaria endémique très violente, due à Anophèles culicifacies, cependant que le paludisme n’est qu’épidémique dans la zone humide.