Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

césarienne (suite)

Il est possible de grouper les raisons qui amènent à pratiquer une césarienne, de nos jours, en trois rubriques. Raisons impératives, d’abord, lorsque l’accouchement est mécaniquement impossible (bassin très rétréci, obstacle praevia, présentation transversale du fœtus par exemple). L’intervention est alors pratiquée dans des conditions optimales de sécurité en fin de grossesse ou en début de travail. Raisons de nécessité, ensuite, où la décision intervient en cours d’accouchement pour soustraire l’enfant ou la mère à des risques graves (troubles dynamiques de la contraction utérine, souffrance du fœtus). Raisons de sécurité, enfin, lorsque les risques fœtaux et maternels ne sont pas certains, mais seulement possibles (primipare âgée, grossesse prolongée, utérus cicatriciel). Le souci majeur actuel de supprimer le traumatisme fœtal conduit à multiplier les indications de la césarienne, dont la fréquence varie, selon les centres hospitaliers, entre 2 et 6 p. 100 de l’ensemble des accouchements.

Faire une césarienne est habituellement facile pour le praticien ; en poser l’indication à bon escient nécessite une longue expérience de l’art obstétrical.

Ph. C.

➙ Accouchement.

 J. P. Pundel, Histoire de l’opération césarienne (Presses académiques européennes, Bruxelles, 1969).

Cestodes

Classe de Vers plats (embranchement des Plathelminthes), parasites du tube digestif des Vertébrés et dont les formes les plus connues sont les Ténias.



Vie parasitaire

Les Cestodes adultes vivent fixés dans l’intestin de Mammifères (Ténias, Bothriocéphales), d’Oiseaux (Ligules), de Poissons d’eau douée ou marins (Tétrarhynques), plus rarement d’Amphibiens ou de Reptiles. Ils manifestent une spécificité parasitaire plus ou moins stricte : le Ténia armé et le Ténia inerme ne se rencontrent que chez l’Homme ; Dipylidium caninum se trouve habituellement chez le Chien, mais parfois chez le Chat ou même chez l’Homme ; d’autres espèces sont inféodées à un groupe animal plus étendu (Ligula intestinalis parasite les Palmipèdes sauvages ; Tetrarhynchus lingualis, les Sélaciens).

On désigne souvent les grands Cestodes qu’héberge notre espèce sous le nom de Vers solitaires ; cette expression n’est valable, en toute rigueur, que pour Tœnia solium, dont on ne trouve qu’un individu chez chaque personne atteinte ; par contre, plusieurs Ténias inermes ou plusieurs dizaines de Bothriocéphales peuvent cohabiter ; mais jamais on n’observe chez un même hôte deux Cestodes appartenant à des espèces différentes.


État adulte

Si le corps rubané et blanc de certains Cestodes atteint une longueur de 10 m (Bothriocéphale de l’Homme), il ne dépasse pas quelques millimètres chez d’autres (Échinocoque, par exemple). Il comporte toujours un appareil de fixation, ou scolex, et le corps proprement dit, ou strobile, divisé en segments, ou proglottis.

Fixé vers le début de l’intestin de l’hôte, le scolex est considéré comme la partie antérieure du Ver. Sa morphologie variée correspond en général à l’un des trois types suivants : a) type cyclophyllidien, montrant quatre ventouses munies d’un bourrelet musculaire ; b) type pseudophyilidien, chez lequel la fixation est assurée par deux pseudobothridies, petites dépressions à contours variables et dépourvues de musculature ; c) type tétrarhynque, portant quatre trompes mobiles rétractiles et deux ou quatre pseudo-bothridies. Dans les trois types, on peut trouver en outre de minuscules crochets disposés en couronne ou garnissant les trompes.

En arrière du scolex, une zone de croissance assure la formation continuelle des proglottis, ce qui éloigne les plus anciens vers l’autre extrémité du strobile ; au cours de cette migration, chaque anneau grandit, développe un appareil génital mâle, puis un appareil femelle et, après la fécondation, se détache bourré d’œufs embryonnés et est rejeté à l’extérieur avec les matières fécales de l’hôte.

Chaque proglottis possède une grande autonomie ; cependant, des nerfs longitudinaux s’étendent dans le strobile, reliés à deux ganglions des scolex, et des canaux excréteurs parcourent le corps dans sa longueur. Il n’y a aucun appareil digestif : baignant dans le chyle de l’hôte, le Ver absorbe, par toute sa surface, des aliments déjà digérés, tout en résistant à l’action des sucs qui l’entourent.


État larvaire et classification

Le cycle évolutif général des Cestodes parasites peut être schématisé de la façon suivante : l’œuf, pondu et éliminé dans la nature, renferme un embryon (sauf pour le Bothriocéphale) et demeure dans le milieu extérieur jusqu’à son ingestion par un hôte intermédiaire favorable. L’action des sucs digestifs de celui-ci libère l’embryon, qui mesure en moyenne 20 microns et présente six crochets (embryon hexacanthe). Cet embryon perfore la paroi digestive, passe dans la circulation, gagne le cœur, puis se dissémine dans l’organisme. Il perd alors ses crochets, grossit et devient une forme larvaire contenant un scolex invaginé ; cette larve s’appelle cysticerque si elle est arrondie et si le scolex baigne dans un liquide, et cysticercoïde si elle est munie d’une queue ; dans l’hôte définitif, le scolex se dévagine, se fixe et prolifère un strobile. Dans d’autres groupes, l’embryon nage parfois vers le premier hôte grâce à une enveloppe ciliée et s’appelle alors coracidie ; il donne une première forme larvaire (procercoïde), qui se transforme en larve plérocercoïde dans un second hôte ; celle-ci donne l’adulte quand elle atteint l’hôte définitif.

Ces cycles se compliquent parfois de processus de multiplication sexuée : le cysticerque de Tœnia multiceps bourgeonne de multiples scolex (larve cénure) ; celui de l’échinocoque devient un kyste volumineux (hydatide), qui peut atteindre chez l’Homme la taille d’une tête d’enfant et qui bourgeonne extérieurement et intérieurement de nouveaux kystes contenant plusieurs scolex.