Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Afrique du Sud (république d’) (suite)

Ces hautes terres se terminent vers l’extérieur par un grand escarpement éloigné de 75 à 350 km de la côte, principalement développé au Natal, où, sous le nom de Drakensberg, il entaille sur 2 000 m de hauteur les grès et les basaltes d’âge karroo. Au sud-ouest du Drakensberg, cet escarpement se poursuit par le Stormberg, le Sneeuwberg, les Nieuwveld Range, puis, sur l’Atlantique, par les Roggeveld Range et l’escarpement dominant la plaine côtière du Namib.

Entre le grand escarpement et la mer s’allonge une étroite frange littorale peu élevée, tant du côté occidental (plaine côtière du Namib) que du côté oriental (plaine côtière du Natal), ne s’élargissant notablement qu’au nord-est, vers le Mozambique. Au sud, la sédimentation marine crétacée a pénétré entre les chaînons plissés de la région du Cap et intéresse aussi la frange littorale du Natal. Dans le domaine du plateau intérieur, au contraire, une sédimentation purement continentale s’est poursuivie au Tertiaire et jusqu’à l’époque actuelle, donnant les Kalahari beds, dépôts lacustres et éoliens qui occupent le fond de la dépression du Kalahari.


Le climat

Entre les 22e et 35e degrés de latitude S., l’Afrique du Sud est, en hiver, sous l’influence d’un centre d’action anticyclonique, développé sur le Kalahari (anticyclone du Kalahari). En été, en revanche, des basses pressions se localisent sur le continent. Les autres centres d’action agissant sur le climat sont l’anticyclone de l’Atlantique Sud et l’anticyclone des Mascareignes, centré sur le sud-ouest de l’océan Indien. Une zone de basses pressions souvent centrée sur le canal de Mozambique joue un rôle à l’est. Des dépressions anticycloniques d’origine atlantique, qui circulent d’ouest en est vers le 35e parallèle, déterminent les pluies hivernales de la région du Cap. L’anticyclone des Mascareignes, qui oscille entre 30° S., en hiver, et 33° S., en été, est à l’origine de l’alizé du sud-est, auquel est exposée la côte du Natal. Enfin, une dernière masse d’air chaud et humide est représentée par l’air équatorial maritime, qui, après avoir franchi l’équateur, peut, comme l’alizé, donner aussi de fortes précipitations sur les côtes du Natal (c’est une mousson). Sa rencontre avec l’air issu de l’anticyclone des Mascareignes détermine la « zone de convergence intertropicale », qui peut, en saison chaude, prendre en écharpe le nord de l’Afrique du Sud.

On peut distinguer deux régimes pluviométriques : un régime à pluies estivales intéresse la majeure partie du pays ; un régime à pluies d’hiver est propre à la région du Cap.

C’est la façade tournée vers l’océan Indien qui est la plus arrosée, sur la côte du Natal et sur les pentes du grand escarpement, avec 800 à 1 500 mm par an. Le régime pluviométrique de Durban est un régime tropical typique, avec une saison sèche de mai à octobre. Dans l’intérieur, la pluviosité diminue vers l’ouest : de 750 à 500 mm dans le Veld du Transvaal et de l’Orange ; l’isohyète de 250 mm traverse le Kalahari, et le désert du Namib, sur la côte occidentale, reçoit moins de 125 mm.

Dans la région du Cap, en revanche, la pluviosité est de nouveau suffisante pour l’agriculture. Le Cap reçoit 628 mm (chacun des mois de mai à septembre recevant plus de 50 mm, les mois les plus secs étant décembre, janvier et février).

Les températures (et leurs variations saisonnières) dépendent de la latitude, de la situation par rapport aux océans et de l’altitude. Le littoral oriental a un climat chaud, avec une moyenne thermique croissant vers le nord : 17,8 °C à Port Elizabeth, 21,5 °C à Durban. La côte occidentale est plus fraîche : 13,9 °C à Port Nolloth. Le Cap a une moyenne annuelle de 16,5 °C. Dans l’intérieur, sur le plateau, la température diminue avec l’altitude. La température moyenne annuelle de Johannesburg, assez proche du tropique, mais à 1 720 m d’altitude, n’est que de 16,1 °C.


Les bassins hydrographiques

Les deux principaux fleuves de l’Afrique du Sud sont l’Orange et le Limpopo. Le bassin de l’Orange est de beaucoup le plus étendu ; prenant sa source au Lesotho, l’Orange s’appauvrit vers l’ouest, en traversant le sud du Kalahari, avant de se jeter dans l’Atlantique (son cours inférieur forme la frontière avec le Sud-Ouest africain ou Namibie). Le Limpopo, né dans le Veld, a un débit plus abondant. L’un et l’autre ont un régime très irrégulier, avec de hautes eaux estivales. Sur la façade de l’océan Indien, il existe un grand nombre de cours d’eau beaucoup plus courts, mais bien alimentés.


Les paysages botaniques

La végétation originelle du Natal humide est une forêt tropicale qui cède la place à une forêt d’altitude sur le grand escarpement, mais la densité de l’occupation humaine en cette région explique la large prépondérance de la brousse secondaire ou des savanes.

Le nord du Transvaal est une zone de savane résultant de la destruction de la forêt à Brachystegia. Toutefois, la plus grande partie du Transvaal et de l’Orange est le domaine du Veld, formation herbacée (les arbres, surtout des acacias, bordent parfois les cours d’eau).

Le Karroo Scrub, au-delà de l’isohyète de 250 mm, fait la transition avec la végétation très particulière du sud du désert du Namib, à plantes succulentes, dont l’une des plus originales est Welwitschia mirabilis.

La région du Cap possède une végétation de type méditerranéen, avec des maquis ou des garrigues et, sur les hauteurs, des forêts claires, sans sous-bois, aux arbres toujours verts, où domine le pin.

R. B.


La population

La population s’est accrue rapidement depuis le début du siècle, passant de 5 millions vers 1900 à plus de 21 millions aujourd’hui. Elle est particulièrement dense au Natal et dans le Witwatersrand (où les villes sont nombreuses et importantes), en Orange et dans la province du Cap. On trouve des densités inférieures à 2 habitants au kilomètre carré sur les plateaux du haut Karroo, dans le sud du Kalahari et le long du littoral méridional du Namib. Les 21 448 000 habitants des statistiques de 1970 se répartissent par races de la manière suivante : 3 751 000 Blancs ; 15 058 000 Bantous ; 2 018 000 Coloureds ; 620 000 Indiens.

Près de 60 p. 100 des Blancs (essentiellement les descendants des colons hollandais, c’est-à-dire la population d’origine boer, mêlée de huguenots français et d’immigrants allemands) parlent l’afrikaans, et près de 40 p. 100 l’anglais, qui est toutefois la langue la plus utilisée dans les grandes villes (Le Cap, Durban et Johannesburg).