Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

céréales (suite)

Les prédateurs animaux

Les Insectes sont les plus importants, surtout quatre groupes qui ont une importance mondiale : les Locustidœ (Sauterelles et Criquets) dans les régions sèches et chaudes, qui s’attaquent à toute la plante ; les Elateridœ, dont les larves dévorent les organes souterrains (rhizomes et racines) ; les Aphidœ, dont les femelles, aptères ou ailées, pondent sur les feuilles ; les Noctuidœ, dont les chenilles s’attaquent aux organes souterrains. La lutte contre les premiers requiert une organisation d’ensemble, souvent dirigée par la F. A. O. ; hormis la désinfection des sols, il n’existe pas de traitement curatif. D’autres espèces sont plus localisées, comme les Eurygaster dans les régions circumméditerranéennes, Phytophaga destructor en Europe et aux États-Unis.

Les Nématodes, sur l’Orge en particulier, sont un groupe de parasites en expansion.


Les mauvaises herbes

Leur présence dans les céréales relève autant des propriétés particulières du milieu et des caractéristiques écologiques que des techniques de production. Dans les zones à haut développement technique, ces dernières sont primordiales ; elles ont permis la prolifération d’une flore à grande amplitude écologique. Ce sont :
— des Graminacées annuelles : Avena fatua L, Alopecurus myosuriodes Huds dans les régions tempérées froides ; Echinochloa crus-galli L Beauv dans les régions méditerranéennes ;
— des Dicotylédones annuelles : Amaranthus retroflexus L, Chenopodium album L, Polygonum convolvulus L, Sinapis arvensis L, Stellaria media L Cyrill, Thlaspi arvense L ;
— des plantes pérennes : Graminacées comme Agropyrum repens L Beauv et Hordeum jubatum L ; Dicotylédones comme Cirsium arvense L Scop, Convolvulus arvensis L et Sonchus arvensis L.

Ce sont ces dernières qui posent le plus de problèmes, par leur nature rhizomateuse qui leur confère une excellente résistance au désherbage. Les Graminacées, souvent systématiquement voisines des céréales, sont parfois hôtes de maladies. Ces adventices entrent en concurrence, surtout pour la lumière, mais aussi pour l’eau et la nutrition azotée. Les réactions les plus fréquentes des céréales sont un accroissement de longueur des tiges dû à la limitation de l’éclairement, qui accroît le risque de verse, et une diminution du nombre d’épis. Les méthodes de lutte relèvent des traitements désherbants et du choix des successions de culture.


Les accidents végétatifs

• Le gel. Le rhizome des céréales est beaucoup plus sensible aux basses températures que le pied en cours de tallage : il se nécrose et, s’il n’y a pas assez de racines adventives de tallage, le pied meurt.

• La verse physiologique. Une alimentation azotée excessive (excès de fertilisation ou excès de minéralisation de l’azote du sol) et une nutrition carbonée déficiente (faible ensoleillement) provoquent la formation d’un excès de protéines aux dépens des tissus de soutien cellulosiques : la résistance de la plante diminue. C’est par la recherche de variétés à paille courte que l’on peut lutter, ainsi que par l’utilisation de certaines substances de croissance qui réduisent la croissance en longueur.

• L’échaudage. Le grain en voie de croissance est riche en eau (stades laiteux, puis pâteux) ; avec des conditions thermiques provoquant une forte consommation d’eau, le grain peut se dessécher et mûrir précocement sans atteindre son poids maximal.

• La coulure. Elle qualifie un défaut de fécondation des fleurs par suite de pluies excessives, de température trop faible ou trop élevée ; le nombre de grains par épi diminue alors ; il se peut, mais rarement, que la croissance des grains survivants compense cette perte.


L’amélioration des céréales


Les méthodes utilisées

Dès le xvie s., on a introduit des variétés étrangères : les reproducteurs sont choisis dans une parcelle cultivée, par sélection massale. À partir du xixe s., l’hybridation entre variétés a permis d’apporter à des populations locales des caractères nouveaux. L’autogamie, quand elle existe, permet une bonne stabilité des variétés. Ces techniques, améliorées, sont à l’origine des variétés actuelles ; mais la durée de sélection est grande, de l’ordre de 10 à 15 ans. La découverte, par Kihara, de gènes porteurs de stérilité mâles et la mise au point de la restauration de la fertilité permettent actuellement la création de variétés dites « hybrides », utilisant la première génération ou la seconde (hybrides simples ou doubles). Le coût de production de la semence est plus grand, car on ne peut plus procéder à un semis avec les graines de l’année précédente, les variétés n’étant pas fixées ; mais l’utilisation de l’effet d’hétérosis, le très grand choix de variétés alors envisageables et la diminution du temps de sélection (il n’est plus nécessaire qu’une variété soit fixée) doivent largement compenser les inconvénients. Cette méthode n’est encore utilisée que pour le Blé.


Les objectifs de sélection

• Objectifs généraux. Certains caractères, liés à la culture, sont recherchés chez l’ensemble des céréales, alors que d’autres, plutôt liés à la qualité, sont particuliers à l’une d’entre elles.

Le rendement reste l’objectif de base : une variété nouvelle doit être supérieure à celles cultivées dans la même aire. La précocité et une grande vitesse de croissance sont recherchées pour limiter les conséquences de certains accidents climatiques (échaudage) et améliorer la résistance de la céréale aux mauvaises herbes. Par ailleurs, l’allongement du cycle végétatif permet, en général, d’améliorer le rendement. La résistance à la verse est essentielle et recherchée par un raccourcissement de la tige et un accroissement de sa rigidité ; indirectement, en autorisant des grains plus lourds et une teneur en azote de la tige plus élevée, cette amélioration joue sur le rendement. Le cas du Seigle est particulier, à cause de l’intérêt parfois prêté à la longueur de sa paille. Enfin, on recherche une adaptation à des contraintes de milieu plus dures : maladies mycéliennes et accidents climatiques (gel). Cela permet d’accroître l’aire de culture ; c’est une des raisons de la régression du Seigle devant le Blé. Enfin, on améliore en vue d’une meilleure réponse de la plante à des facteurs de production : réponse à la fertilisation ou résistance aux traitements antiparasitaires ou désherbants (résistance aux triazines, par exemple).