Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cap (Le) (suite)

Le Cap est aussi une ville industrielle. La ville elle-même et sa proche banlieue regroupent 14 p. 100 de l’ensemble de la main-d’œuvre industrielle de la république d’Afrique du Sud et constituent la deuxième région industrielle de la république (après le Witwatersrand et ses annexes). En tête viennent les industries de transformation des produits agricoles (conserveries de fruits, confitures, etc.), les autres industries alimentaires et le textile (laine, couvertures, tapis, coton, Nylon, confection). Une petite métallurgie, d’importance nationale, est en cours de développement rapide. Enfin, le tourisme est florissant, les rivages de la région du Cap étant l’un des lieux de villégiature préférés non seulement des Sud-Africains eux-mêmes, mais aussi des Rhodésiens et des touristes du monde entier.

R. B.

Cap (province du)

La plus méridionale des quatre provinces formant la république d’Afrique du Sud ; capit. Le Cap.


La province, peuplée de plus de 7 millions d’habitants, est de loin la plus étendue d’Afrique du Sud (721 000 km2). Elle est constituée principalement par la partie méridionale du plateau sud-africain, limité au sud-ouest par le grand escarpement du Roggeveld, au sud par le Nieuwveld et le Sneeuwberg, au sud-est par le Stormberg, que prolonge au nord le Drakensberg. Drainé par le fleuve Orange, ce plateau, situé pour une large part au-dessus de 1 300 m, comprend les étendues semi-arides du haut et du moyen Veld du Cap, le plateau du haut Karroo et, au nord de l’Orange, le Kaap Plateau ; l’altitude s’abaisse vers le nord, vers la cuvette du Kalahari, dont l’extrémité méridionale pénètre à l’intérieur des limites de la province. Ce vaste ensemble reçoit entre 125 mm et 600 mm de pluies, la pluviosité décroissant vers l’ouest ; la végétation est une steppe, avec accessoirement des épineux, passant à l’ouest à la végétation xérophile du sud du Namib, dans le Namaqualand, et présentant à l’est des formes de transition avec la prairie tempérée ou d’altitude.

Entre le Grand Escarpement, limite du plateau, et la mer, les autres unités naturelles constituant la province sont : à l’ouest et au sud du fleuve Orange, la partie méridionale de la plaine côtière du Namib ; la région des chaînes plissées du Cap ; enfin la région sud-est du Cap, qui fait la transition avec le Natal. Ces deux dernières unités régionales sont les seules où la pluviosité est suffisante pour permettre l’agriculture non irriguée.

La province du Cap regroupe environ le tiers de la population de la république d’Afrique du Sud, dont elle est la moins densément peuplée. Elle compte plus de 4 millions de Bantous, environ 1,1 million de Blancs et 1,8 million de Coloured (métis, dont la province regroupe les neuf dixièmes). Cette population est concentrée dans la région du Cap et sur la côte sud-est, tandis que le plateau et la plaine côtière du Namib sont à peu près vides. C’est aussi dans ces deux régions que se trouvent les principales villes, qui sont en même temps des ports importants : Le Cap, Port Elizabeth et East London.

Centrée sur la ville et le port du Cap, la région du Cap est une riche région agricole. Dans le Sandveld et le Swartland, à l’ouest, les pluies d’hiver permettent la culture du blé ; les vallées de la sous-région centrale, dominées par de hautes chaînes gréseuses, sont densément cultivées (vignobles de Paarl, Wolseley, Worcester, Robertson, etc. ; cultures fruitières) ; la culture du blé se retrouve à l’est, entre le cap des Aiguilles et Port Elizabeth, tandis que l’irrigation dans la vallée du Petit Karroo permet des cultures variées.

La région côtière sud-est, au nord de Port Elizabeth, autour d’East London et dans le Transkei, est favorable aussi aux cultures non irriguées : cultures légumières variées à proximité des principales villes, agrumes, blé.

Le plateau, moins arrosé, a une vocation pastorale : c’est la région d’élevage du mouton à laine, dans d’immenses ranches autour de De Aar et de Carnarvon. Toutefois, le projet Orange (v. Afrique du Sud), actuellement en cours de réalisation, en fera aussi une région importante d’agriculture irriguée.

Constituée pour la plus large part par des terrains sédimentaires (séries karroo), la province du Cap ne possède pas de richesses minières comparables à celles du Transvaal. Il faut signaler toutefois le manganèse à Postmasburg, dans le nord de la province, le cuivre, dont il existe d’importantes réserves à Springbok, dans le Namaqualand, et le diamant alluvial sur la côte du Namib.

L’industrialisation est en cours de développement rapide autour des trois ports du Cap, de Port Elizabeth et d’East London, dont les trafics sont de 9, de 8,5 et de 3,3 Mt.

Un réseau routier assez dense dessert la région côtière du sud-est, la région du Cap et la partie orientale du plateau. L’Ouest, au contraire, est peu pénétré. Le réseau ferré s’articule sur l’axe Johannesburg-Le Cap, avec des bretelles allant sur East London et Port Elizabeth, et, à De Aar, l’embranchement vers le Sud-Ouest africain (Namibie) et Windhoek.

R. B.


L’histoire

La côte est abordée successivement par les Portugais (xve s.) et par les Anglais (xviie s.). Pour s’assurer un relais sur la route maritime de l’Inde et des îles de la Sonde, les Hollandais décident de fonder un établissement fixe dans la baie de la Table ; en 1652, Jan Van Riebeeck fonde la ville du Cap, qui reçoit, à partir de 1688, des huguenots français. Durant les guerres révolutionnaires et napoléoniennes, les Anglais occupent les colonies hollandaises du Cap, d’abord au nom du prince d’Orange (1795-1803), puis (1806-1815) au nom du roi d’Angleterre, la France ayant annexé la Hollande. Après le congrès de Vienne, Le Cap reste entre les mains des Anglais, qui, jusqu’en 1825, ne modifient en rien l’administration de la colonie et luttent contre les incursions des Bantous avant de s’installer à proximité des secteurs occupés par les Bantous et les Bochimans. La colonie du Cap s’étend alors bien au-delà de la capitale Le Cap : Grahamstown et Port Elizabeth sont fondés.