Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Canada (suite)

Le réseau routier, longtemps médiocre, réduit en hiver, discontinu (on ne pouvait aller d’un bout à l’autre du Canada sans passer par les États-Unis), est aujourd’hui entretenu en hiver, transformé en un système de routes modernes et d’autoroutes ; Vancouver et Saint-Jean (Terre-Neuve) sont reliés par la route Trans-Canada, longue de 7 900 km. Ce réseau s’allonge constamment ; le programme fédéral Roads to Resources subventionne la construction de routes d’accès aux mines, aux centrales et aux régions de prospection. Un gros trafic de poids lourds (70 000 camions) s’est développé (10 p. 100 du total transporté), parfois associé au piggy-back (remorques sur wagons plats).

Les transports intérieurs par eau (27 p. 100 du trafic en tonnes kilométriques) disposent de la route Lakehead, Sault-Sainte-Marie, Voie maritime du Saint-Laurent. Par là passent 27 p. 100 du trafic intérieur canadien. Le fleuve en aval de Montréal et l’estuaire sont de plus en plus utilisés en hiver (fer à la remontée ; blé, céréales secondaires, soja à la descente), mais cette navigation d’hiver concerne aussi le commerce extérieur.

Les lignes aériennes régulières transportent peu de marchandises (à la différence des avions utilisés pour la prospection et les forages lointains), mais environ 7 millions de voyageurs (8 p. 100) leur accordent la préférence. Le réseau comprend d’abord des lignes transcontinentales (deux grandes compagnies nationales) avec de nombreux services quotidiens ; même des trajets aussi courts que Toronto-Montréal sont desservis à une cadence élevée, étant donné la quasi-absence des services par train et la rareté des services d’autobus. Sur les lignes est-ouest se greffent des sous-réseaux méridiens (petites compagnies locales), par exemple entre le sud du Québec ou les Provinces maritimes et l’Abitibi, le Labrador ou Baffin, entre les Prairies ou la Colombie et le Yukon, la vallée et le delta du Mackenzie ou l’archipel Arctique.


Les relations économiques internationales du Canada

La structure économique repose largement sur les exportations, car la production agricole, minière, forestière et pétrolière dépasse largement les besoins du marché intérieur. Le Canada doit donc vendre ses produits bruts ou semi-bruts. La part respective de ces différents articles a cependant changé depuis le début du siècle. Les produits de l’agriculture et de la pêche ainsi que les bois, qui constituaient 70 p. 100 des exportations en 1910, n’en représentent plus que le cinquième en 1970 (même si le montant de ces ventes s’est accru en valeur absolue). Au contraire, les produits du bois, les minerais et les combustibles minéraux ont doublé les pourcentages de leurs exportations (environ 40 p. 100 en 1970). Le papier journal (7 p. 100) et les minerais non ferreux (9) tiennent une place particulièrement importante dans les ventes du Canada. On a dit plus haut que la structure des exportations ne reflète pas celle de l’industrie ; les industries secondaires tiennent une assez faible part dans les exportations (machines, matériel de transport et produits chimiques représentent moins de 25 p. 100 de celles-ci), malgré leurs progrès récents. Faute de documents, on ne peut évaluer l’importance prise depuis peu par les ventes d’avions, de matériel de navigation aérienne, d’appareils optiques.

Les importations ont changé de nature depuis le début du siècle. Les achats de biens de consommation (textiles et alimentation) ont continué à décroître avec le développement des industries textiles et alimentaires au Canada à la fin du xixe s. et par suite de la part plus grande prise par les biens d’équipement (machines-outils, matériel d’usine, instruments scientifiques, véhicules utilitaires).

Certains articles sont à la fois achetés et vendus, tels le charbon, le pétrole, les produits chimiques, les produits semi-finis. Il s’agit d’échanges entre régions canadiennes et américaines voisines ou d’échanges entre trois partenaires : par exemple, achat de charbon américain par l’Ontario et vente de charbon albertain au Japon ; exportation de pétrole aux États-Unis et importations du Venezuela.

L’importance relative des partenaires commerciaux du Canada s’est fortement modifiée depuis la guerre. Avant 1940, la Grande-Bretagne était le deuxième client du Canada après les États-Unis, mais l’écart entre les deux acheteurs s’est fortement accru (27 et 45 p. 100 des exportations canadiennes en 1930, 9 et 65 p. 100 en 1970). De même, les États-Unis ont amélioré leur position de fournisseur (62 p. 100 des importations canadiennes en 1930, 80 p. 100 en 1969), tandis que celle de la Grande-Bretagne déclinait (de 15 à 6 p. 100).

Les États-Unis sont ainsi le partenaire commercial privilégié du Canada. Celui-ci vend à son voisin du papier journal, des métaux non ferreux, du minerai de fer, du pétrole et du gaz naturel, c’est-à-dire des produits bruts, tandis qu’il lui achète des biens de consommation et d’équipement. Cependant, l’association économique, si elle est très étroite, n’est pas toujours cordiale. On l’a vu à propos des minerais non ferreux, du pétrole et du gaz. Les États-Unis ont longtemps freiné l’aménagement de la Voie maritime du Saint-Laurent, qui concurrençait leurs chemins de fer. Les projets américains d’aménagement du Columbia signifieraient un débit régularisé du fleuve aux États-Unis, mais l’ennoyage de régions fruitières en Colombie. Les États-Unis revendiquent l’usage de l’île canadienne d’Herschel, dans la mer de Beaufort, comme port d’embarquement du pétrole d’Alaska si jamais le passage du Nord-Ouest devient une route commerciale. Le projet des États-Unis, dont les eaux douces sont polluées (les Grands Lacs en particulier), d’importer de l’eau pure du Canada a été très mal accueilli dans ce pays.

Le Japon est en passe de devenir le deuxième partenaire du Canada, auquel il vend des produits finis de haute qualité et achète du charbon et des concentrés de cuivre.

Parmi les pays de la Communauté européenne, l’Allemagne fédérale est le seul fournisseur et client important du Canada (le cinquième).