Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cambrai (suite)

Chef-lieu de district (1790) puis (an VIII) d’arrondissement, Cambrai se montre assez peu révolutionnaire. Au cours du xixe s., le fait d’être le seul siège épiscopal (1802-1841) puis archiépiscopal (1841-1913) du Nord donne à la ville une activité surtout de type tertiaire et religieux. La création, en 1913, du diocèse de Lille, affaiblit considérablement le diocèse de Cambrai.

La ville est en partie anéantie en 1917 lors de la bataille de Cambrai ; elle est de nouveau victime des bombardements en 1940 et en 1944.

P. P.

Caméléon

Saurien arboricole à queue préhensile.


Les Caméléons sont des Vertébrés Reptiles de l’ordre des Squamates (Lézards et Serpents), du sous-ordre des Sauriens, constituant la famille des Chamaeleontidae. Ils sont caractérisés par leur corps aplati latéralement, leur queue préhensile et leurs pieds et mains formant tenaille, la structure spéciale de leur langue, très longue et projetable, et leurs yeux orientables dans toutes les directions ; ils sont diurnes, arboricoles, insectivores et renommés pour leur camouflage et leurs changements de coloration.

Il existe environ 80 espèces de Caméléons, dont la plupart vivent en Afrique, au sud du Sahara et à Madagascar. Deux espèces d’Arabie, une de l’Inde et la dernière, le Caméléon commun, vivant sur la rive sud de la Méditerranée et en Espagne complètent cette famille. La majeure partie des espèces appartiennent au genre Chamaeleo ; trois espèces du genre Evoluticauda constituent les plus petits Reptiles connus (un centimètre de longueur totale). Les deux autres genres, Brookesia et Leandria, forment une tribu distincte ; terrestres et non plus arboricoles, ils ont une queue courte et non préhensile.

Les écailles des Caméléons sont généralement petites, tuberculeuses et peu visibles. Il s’y ajoute souvent des ornementations diverses, crêtes, lobes, cornes toujours plus développées chez les mâles ; elles ne semblent pourtant jouer aucun rôle dans les « combats », toujours très stéréotypés, que se livrent ces derniers pour la possession des femelles. La plupart des espèces sont ovipares ; les femelles pondent 30 à 40 œufs dans un terrier creusé à cette occasion, ou dans le bois mort sous les écorces. Quelques espèces dites « vivipares » incubent leurs œufs dans les oviductes. C’est là une adaptation aux climats plus froids, où les œufs pondus dans le sol risqueraient de geler ; les espèces incubantes vivent en effet dans les régions montagneuses.

Les mœurs arboricoles des Caméléons expliquent la conformation des pattes, en tenailles (deux doigts externes et trois internes en avant, l’inverse en arrière), propres à saisir les rameaux ; la queue préhensile sert de « cinquième main » ; les yeux, à pupille très petite, sont extrêmement mobiles et orientables en tous sens, soit pour surveiller les alentours (proies aussi bien que prédateurs), soit pour converger vers un objet et en avoir une vision stéréoscopique. La capture des proies (Insectes, Souris, Oiseaux) est elle aussi une adaptation à la vie arboricole. Le Caméléon chasse à l’affût, se déplaçant toujours par des mouvements très lents, et projette devant lui, à une distance souvent égale à sa propre taille (queue comprise), l’extrémité gluante de sa langue. C’est la contraction d’un muscle circulaire qui propulse très vite la langue hors de la bouche, et celle de muscles longitudinaux qui assure son retour. Pour qu’un tel mode de capture des proies soit efficace, il faut que l’animal puisse évaluer très précisément les distances, et c’est pourquoi on voit les Caméléons agiter sans cesse et verticalement la tête avant de viser.

La renommée populaire a fait du Caméléon le champion des changements de couleur et de l’harmonisation avec le fond, mais les possibilités de coloration des Caméléons sont plus restreintes que ne le veut la légende, et leur palette se limite en général aux verts, jaunes et bruns. Les pigments responsables de ces couleurs sont contenus dans des cellules situées à la partie superficielle du derme (plus rarement dans l’épiderme) et appelées chromatophores. Ces cellules sont mobiles, et surtout les pigments qu’elles contiennent peuvent être répartis soit de manière diffuse dans tout le cytoplasme, ce qui donne une teinte sombre, soit de manière compacte en un seul point, ce qui donne alors une teinte claire. On a pu dénombrer quatre pigments chez les Caméléons : une mélanine brun-noir, des lipochromes jaunes, un pigment rouge, dont on ignore la nature chimique, et de la guanine incolore, mais qui donne par diffraction des colorations variées (le bleu notamment). C’est l’intrication de ces quatre pigments qui fournit les diverses colorations possibles.

Des facteurs externes, comme la température et l’humidité, ou internes, comme la frayeur par exemple, modifient les couleurs ; toutefois, et dans les limites que nous venons de préciser, les Caméléons sont remarquables par la rapidité avec laquelle ils sont capables de modifier, par voie humorale ou nerveuse, la répartition des pigments de leurs chromatophores, et de donner ainsi à leur tégument une couleur aussi voisine que possible de celle du milieu dans lequel ils se trouvent.

R. B.

 F. Angel, la Vie des caméléons et autres lézards (Gallimard, 1943). / R. L. Ditmars, Reptiles of the World (New York, 1933 ; nouv. éd., 1966). / K. P. Schmidt et R. F. Inger, Living Reptiles of the World (New York, 1957 ; trad. fr. les Reptiles vivants du monde, Hachette, 1960).

Cameroun

État d’Afrique, au fond du golfe de Guinée. Le pays s’étend sur 11 degrés de latitude, de 2 à 13° nord, du golfe de Guinée au lac Tchad. Sa superficie est de 475 000 km2 pour une population de 6 170 000 habitants, soit une densité de près de 13 et un taux d’accroissement annuel de 2,2 p. 100. La monnaie est le franc CFA. Le Cameroun appartient à l’O. U. A., à l’O. C. A. M. et à l’U. D. E. A. C.



Les régions