Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

brochage (suite)

Couvrure

La même machine qui pose les couvertures sur les volumes passés en reliure sans couture peut les poser sur les volumes cousus : le volume est saisi par des pinces et passe dans des postes successifs où il reçoit un encollage au dos, puis la couverture, qui est pressée sur ce dos, après avoir été rainée de deux ou quatre traits le long du dos, aux endroits où elle s’appliquera au dos du volume.


Rognure

On publie encore des brochures de luxe dans lesquelles on laisse au lecteur le soin de couper les feuillets en tête et en gouttière. Dans le cas le plus fréquent, les trois tranches sont rognées par un massicot trilatéral comportant trois lames. L’alimentation et la commande sont manuelles pour les petites séries ou les volumes cousus au fil textile. Pour les brochures fabriquées en grande série, à piqûre métallique ou reliées sans couture, le massicot trilatéral est entièrement automatique, alimenté par un tapis transporteur au sortir de la machine à relier, et les brochures sortent de l’ensemble rognées, comptées et prêtes à la vente.

Massicot

C’est la machine utilisée pour couper, découper, refendre le papier, pour couper aussi les matières plastiques, les feuilles de liège ou de métal, le contre-plaqué, etc.

La lame du massicot, épaisse de 10 à 20 mm, est fabriquée en acier fondu au chrome, au tungstène, au vanadium et au molybdène. L’angle de coupe, suivant le matériau à couper, varie de 12 à 30°. Cette lame est logée dans un porte-lame et fixée par des vis. Au lieu de tomber verticalement comme paraît le faire le couperet d’une guillotine dans les montants du bâti vertical, la lame du massicot se déplace obliquement de haut en bas et de gauche à droite, et attaque latéralement la surface de la pile de papier, qui se trouve ainsi coupée de manière progressive et franche. Le massicot comporte un système de pression de la pile de papier, réglable de 400 à 4 000 kg. Une équerre fait avancer la pile de papier pour que la coupe s’effectue à l’endroit prévu. S’il y a plusieurs coupes à répéter de nombreuses fois, cette équerre, qui est manœuvrée par une vis sans fin, peut être commandée automatiquement en enregistrant les divers emplacements de coupe sous forme de programme et en mettant un sélecteur à la position appropriée.

Couper le papier, avant l’impression, l’amener aux dimensions de la presse à imprimer ; c’est aussi l’équerrer, pour que l’impression soit rigoureusement à sa place par rapport aux bords de la feuille.

Découper le papier, après l’impression, lui donner ses dimensions définitives d’emploi : carte de visite ou feuille de papier à lettre, étiquette ou prospectus.

Refendre le papier, dans l’atelier de brochure, couper en formats utilisables sur la plieuse une feuille imprimée dans un format double ou quadruple.

P. L. R.

brochage

Procédé de mise en forme de pièces métalliques par enlèvement de matière sous forme de copeaux, obtenu par déplacement rectiligne (quelquefois hélicoïdal) d’un outil à plusieurs tranchants successifs, appelé broche.


Ce procédé est utilisé pour usiner en série des pièces métalliques, petites et moyennes ; il permet d’exécuter des alésages de forme complexe (brochage intérieur), des façonnages de profils extérieurs et des opérations de surfaçage (brochage extérieur).


Modes de brochage

• Le brochage intérieur permet de réaliser principalement des trous de profils divers. À cet effet, la broche, constituée par une succession de lèvres coupantes, est tirée ou poussée à travers un avant-trou préalablement obtenu sans précision par fonderie ou par perçage.

• Le brochage extérieur permet de réaliser en série des travaux analogues aux travaux de fraisage. On usine les surfaces extérieures de pièces brutes ou ébauchées, en vue de donner à celles-ci un profil de géométrie défini, de grande précision et avec un bon état de surface. Ce procédé peut remplacer dans les usinages effectués en série les opérations de fraisage, de mortaisage, voire d’alésage et de rectification : la durée de l’opération d’usinage est bien plus courte, et l’état de surface est meilleur. Les possibilités sont très vastes, mais cette technique nécessite une broche particulière pour chaque forme de pièce. D’autre part, en raison du coût très élevé des broches, elle n’est généralement utilisée que pour usiner d’importantes séries de pièces. Enfin, pour diminuer l’échauffement et l’usure de la broche, l’opération de brochage s’effectue presque toujours en arrosant la pièce à usiner d’huile de coupe ou d’un mélange lubrifiant liquide.


Outils de brochage

Les broches sont généralement en acier rapide supérieur. Ce sont des outils de forme allongée, légèrement tronconiques, à la surface desquels sont taillées des lèvres coupantes, profilées, espacées et étagées suivant le profil à exécuter. La succession de ces lèvres (ou dents) est telle que chacune d’elles entaille la pièce à usiner un peu plus profondément que celle qui la précède immédiatement. Ces outils sont utilisés soit en poussée, soit en traction, la broche de traction permettant l’enlèvement d’un assez grand volume de copeaux, alors que la broche de poussée, plus courte pour éviter le flambage, ne peut servir que pour le calibrage ou l’enlèvement d’un faible volume de copeaux. Une broche de traction comprend essentiellement quatre parties :
— l’entraîneur, qui sert à fixer la broche dans le porte-outil ;
— le guide avant, constitué par une partie cylindrique ayant le diamètre de l’avant-trou ;
— la denture, encore appelée partie taillée ;
— la queue, comprenant le guide arrière et parfois une extrémité destinée à être fixée dans un support d’accompagnement pour éviter le flottement.

La denture d’une broche comprend elle-même trois zones distinctes :
— la zone d’ébauche, qui comporte des dents de coupe dont la différence de hauteur (ou progression) est de 0,1 à 0,2 mm environ et dont le nombre doit être suffisant pour enlever la quasi-totalité de la matière ;
— la zone de semi-finition, qui possède un petit nombre de dents de coupe à progression réduite (0,02 mm environ), destinées à préparer l’état de surface recherché ;
— la zone de finition, qui comprend au minimum quatre dents ayant exactement la même hauteur et le même profil.