Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bovidés (suite)

La sous-famille des Rupicaprinés

Elle groupe des animaux adaptés à la vie en très haute montagne. Les asiatiques sont le Takin, le Goral et le Serow. Tous habitent le Tibet et les montagnes de la Chine centrale. Une espèce américaine, la Chèvre des montagnes Rocheuses, a dû être protégée.

L’Europe a un animal de très haute montagne, le Chamois, rencontré des Alpes jusqu au Caucase. La forme pyrénéenne en est l’Isard. Ses cornes s’élèvent verticalement au-dessus du sommet de la tête et sont recourbées en arrière. Ce sont des grimpeurs remarquables, dont la chasse a dû être réglementée strictement.

La famille des Bovidés renferme encore un ensemble de sous-familles qui ont été décrites au mot « Antilope ».

P. B.

➙ Bovins / Caprins / Domestication / Ovins.

Bovins ou Bovinés

Sous-famille des Bovidés. À l’échelle mondiale, on distingue deux types essentiels de Bovins domestiques : le Bœuf sans bosse (Bos taurus), originaire de l’Europe et du nord de l’Asie, et le Bœuf à bosse ou Zébu (Bos indicus), originaire du sud de l’Asie.



L’importance du cheptel bovin

Certaines zones se caractérisent par la forte concentration du cheptel bovin : Inde et Pākistān, nord-ouest de l’Europe, centre-est de l’Amérique du Sud (Argentine, Uruguay, Brésil) et centre-nord de l’Amérique du Nord. D’autres régions, bien que possédant des densités de cheptel moindres, n’en sont pas moins importantes : Venezuela, Colombie, Amérique centrale, Afrique du Sud et de l’Est, Nouvelle-Zélande, est de l’Australie, Thaïlande, Chine, sud-est de l’Europe et Russie.

Le cheptel mondial, dont l’effectif est supérieur à 1 milliard de têtes, produit en moyenne 33 kg de viande (bœuf et veau) et 300 kg de lait par tête, ce qui donne à chaque consommateur humain un apport annuel de 10 kg de viande et de 91 kg de lait. En fait, ces chiffres moyens ne signifient pas grand-chose, car il existe des disparités colossales entre les continents et, encore plus, entre les pays, disparités qui tiennent tant à l’inégale répartition du cheptel et de la population qu’aux grandes variations de production entre animaux (influence du climat, de l’alimentation, du niveau technique de l’éleveur...).

En France, la production bovine occupe une place de premier plan puisque les produits de cet élevage représentent près de 40 p. 100 de la production agricole totale et que plus d’un million d’exploitants entretiennent des animaux de cette espèce.


Les principales races bovines

Depuis la généralisation de la domestication des Bovins sauvages à l’époque néolithique, on assiste à une évolution progressive des populations bovines du fait de l’intervention de l’Homme, qui tend à écarter de la reproduction les animaux qui ne répondent pas à ses souhaits. Cette sélection a été effectuée avec plus ou moins de succès selon les régions, d’où les mouvements de bétail à partir des zones ayant le cheptel le plus amélioré. Ce phénomène, commencé il y a plusieurs siècles, tend aujourd’hui à se généraliser avec le développement des transports, si bien que l’on assiste, dans presque toutes les régions du globe, à un remplacement, ou du moins à une élévation de qualité, des races locales par les grandes races améliorées qui ont vu le jour en Europe occidentale à partir du xixe s.

Cependant, si, traditionnellement, les Bovins étaient exploités en vue d’objectifs multiples (traction, viande, lait, cuir), il faut bien reconnaître que ce que l’Homme contemporain demande à cette espèce est, à l’exception des régions où la traction animale conserve un rôle essentiel, principalement du lait et de la viande.

Ainsi, on peut classer les races bovines en quatre groupes essentiels :
— les races spécialisées pour la production de viande, qui ne sont normalement pas traites, le veau consommant tout le lait produit par sa mère (de 500 à 2 500 kg par lactation) ;
— les races spécialisées pour la production de lait, où l’on recherche avant tout un haut niveau de production laitière (de 4 000 à 10 000 kg par lactation) bien qu’elles soient aussi productrices de viande (animaux de réforme, jeunes non conservés pour la reproduction) ;
— les races mixtes, productrices de lait et de viande, et en conséquence mieux conformées que les précédentes, mais produisant moins de lait (de 2 500 à 6 000 kg) ;
— les races rustiques, adaptées à des conditions de milieu plus difficiles (altitude, climats plus chauds...), ayant des niveaux de production plus faibles et encore souvent utilisées pour la traction.

Nous ne présenterons que les races les plus importantes de chacun de ces groupes, le nombre total des races bovines dans le monde étant supérieur à 200.


Races à viande

La race Shorthorn (ou Durham), originaire du nord-est de l’Angleterre, est une des premières races à avoir été sélectionnée de façon rationnelle, puisque ses fondateurs, les frères Colling, vécurent dans la seconde moitié du xviiie s. Cette antériorité de la sélection lui valut d’être exportée dans tous les pays du monde au cours du xixe s., et en particulier en Europe occidentale et aux États-Unis, où elle faisait figure de grande amélioratrice. Sa robe est de couleur variable : rouge, rouan (mélange de poils rouges et de poils blancs) ou blanc. Cette race possède deux grands rameaux, l’un spécialisé pour la production de viande (Beef Shorthorn), l’autre, moins important, pour la production du lait (Dairy Shorthorn). La race Shorthorn connaît actuellement un déclin relatif, étant concurrencée par les autres races à viande étudiées ci-après.

Originaire du centre-ouest de l’Angleterre, et sélectionnée à partir du xixe s., la race Hereford ne s’est développée qu’à partir du début du xxe s. Caractéristique par sa coloration — tête blanche, dessous blanc, raie antéro-dorsale blanche, le reste étant rouge —, elle est une race rustique, s’engraissant facilement à l’herbe et donc bien adaptée aux conditions de l’élevage en ranch : cela explique son très grand succès aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Australie et en Afrique du Sud.