Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bourse de commerce (suite)

Fonctions des marchés à terme. En mettant en corrélation l’offre et la demande mondiales, les marchés à terme permettent l’établissement d’un prix mondial et en garantissent l’uniformité. Ainsi, le marché à terme assure les marchandises contre les fluctuations possibles des cours, en évitant à chaque stade de transformation l’inclusion dans les prix d’une prime de risque qui entraînerait inévitablement une augmentation des prix de consommation, d’autant plus que les banques appliqueraient un taux d’intérêt plus élevé pour les avances qu’elles accorderaient, les risques étant plus grands.

D’autre part, le marché à terme contribue à former le prix vrai à tout moment. En effet, un tel marché concentre les transactions sur un nombre limité de places importantes et tend à accroître au maximum le volume des affaires. La technique perfectionnée du système d’informations permet aux Bourses d’être des marchés centraux pour l’économie des pays (Bourses de New York, de Chicago, de Londres, de Liverpool, etc.). Grâce à cette concentration, les prix se forment régulièrement pour une catégorie donnée de contrats à terme, les échanges se faisant ouvertement autour des corbeilles. Il n’existe aucun autre système permettant de traiter des affaires aussi rapidement. Aussi, paradoxalement, les prix au comptant suivent le mouvement des prix à terme.

Les marchés à terme tendent également à stabiliser les prix, les baisses et les hausses se faisant progressivement et se compensant. Les baissiers raffermissent le marché par leurs achats lorsque les prix s’effondrent et les haussiers freinent le mouvement ascendant des prix en vendant leurs contrats à terme lorsqu’ils estiment le prix élevé. La stabilisation des prix est aussi favorisée par les arbitrages fondés non plus sur une répartition dans le temps, mais sur une répartition dans l’espace. Ils consistent à acheter et à vendre simultanément sur des places différentes ou au comptant ou au comptant et à terme, et à compenser l’effet produit par un nouvel achat et une nouvelle vente.

Ainsi, grâce à l’action des haussiers, des baissiers et des arbitragistes, sont atténués les effets des prévisions d’offre et de demande, et l’extension sur une longue période de la distribution d’une récolte d’une époque donnée est rendue possible. Enfin, les marchés à terme fournissent de telles garanties aux banques que celles-ci n’hésitent pas à accorder de larges facilités de crédit.


Les contrats

Les formules de contrat adoptées dans les Bourses de commerce où se pratiquent les marchés à terme comportent deux feuillets.
— Le premier constitue la confirmation que l’ordre reçu du client a bien été exécuté. Signé du commissionnaire agréé, il reste la propriété du client.
— Le second représente l’accusé de réception que le client doit retourner, signé, au commissionnaire agréé.

Les cours des marchandises résultant des affaires traitées publiquement sont inscrits sur un tableau au fur et à mesure de la.cotation d’une époque du terme.


Fluctuations maximales des cours

Les règlements particuliers à chaque marché de marchandises, et cela aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, prévoient un maximum de fluctuations quotidiennes des cours. Deux méthodes permettent de se faire une opinion sur les mouvements des marchés.

• La méthode des options fondamentales consiste à apprécier l’incidence en hausse ou en baisse, sur le marché, de l’ensemble des informations reçues.

• La méthode graphique (Chart), née à New York et aujourd’hui couramment utilisée, consiste à indiquer sur un axe horizontal, à intervalles réguliers, les jours de Bourse, et à reporter les cours sur un axe vertical, de façon que la distance graphique séparant deux jours de Bourse consécutifs soit égale à celle représentant l’unité d’expression des cours. Sur la grille ainsi obtenue sont inscrits, par échéance, le cours le plus haut et le cours le plus bas enregistrés dans la journée de Bourse correspondante, cours que l’on réunit par un trait vertical appelé HILO (High-Low) : en joignant les points hauts et bas, on obtient la tendance.


Opérations courantes

Ce sont les opérations en ferme, soit en vue de la hausse, soit en vue de la baisse, les opérations d’arbitrage « à cheval » ou « straddle », et les opérations à options : prime simple à la hausse ou à la baisse, double prime.


Réglementation des marchés de la Bourse de commerce de Paris


Compagnie des commissionnaires agréés

La loi du 9 août 1950 relative à l’organisation de la Compagnie des commissionnaires agréés près la Bourse de commerce de Paris confère aux membres de cette Compagnie le monopole des négociations sur les marchés réglementés. Du fait de ce privilège, la charge de commissionnaire agréé est strictement réglementée.
1. Les commissionnaires sont obligatoirement affiliés à la Compagnie des commissionnaires agréés. Auprès de la Compagnie, le commissaire du gouvernement près la Bourse de commerce de Paris, représentant le ministre chargé du Commerce et de l’Industrie, veille au respect des lois et règlements par les commissionnaires agréés.
2. La Compagnie est placée sous la tutelle de la chambre de commerce et d’industrie de Paris, qui a établi la première liste des commissionnaires agréés, dont le nombre est limité à un maximum fixé par le règlement général des marchés, lui-même établi (art. II, loi du 9 août 1950), après avis de la Compagnie des commissionnaires agréés, par la chambre de commerce et d’industrie de Paris et homologué par arrêté du ministre chargé de l’Industrie et du Commerce.

La nomination des commissionnaires agréés est ensuite faite normalement par cooptation, avec possibilité d’appel de la part du commissaire du gouvernement et de tout intéressé devant la chambre de commerce et d’industrie de Paris, et de recours devant le Conseil d’État.

Pour être admis, les commissionnaires agréés doivent remplir des conditions de compétence, d’honorabilité et de solvabilité déterminées par le règlement général des marchés, et subir avec succès les épreuves d’un examen. Les sociétés commerciales sont admises au même titre que les personnes physiques. Avant d’entrer en fonctions, tout commissionnaire agréé doit effectuer à une caisse mutuelle de garantie un versement représentant la moitié d’un avoir minimal, dont, à tout moment, il doit justifier la possession. La Caisse mutuelle de garantie, constituée par la Compagnie des commissionnaires agréés, assure la bonne exécution de l’ensemble des opérations. D’autre part, la Compagnie des commissionnaires agréés administre un fonds commun, qui sert aux dépenses administratives et à la constitution d’une réserve spéciale, garantissant, avec la Caisse mutuelle de garantie, le paiement des sommes dont un commissionnaire agréé pourrait être redevable.