Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bouchardon (les)

Sculpteurs français du xviiie s.


Le père, Jean-Baptiste Bouchardon (1667-1742), né à Saint-Didier-en-Velay, s’établit à Chaumont-en-Bassigny, où il se maria en 1692. Il travailla pour Saint-Jean de Chaumont et pour l’ordre des Ursulines (relief de l’Assomption, aujourd’hui dans la chapelle du lycée de Chaumont ; statues de Saint Joseph et de Saint Augustin, maintenant à Saint-Bénigne de Dijon), et exécuta pour les églises de l’ancien diocèse de Langres de nombreux ouvrages de bois et de pierre. Il eut de nombreux enfants dont deux furent sculpteurs.

Son fils aîné, Edme Bouchardon (Chaumont-en-Bassigny 1698 - Paris 1762), entra dans l’atelier paternel vers 1715 et y travailla jusqu’en 1721, date à laquelle il se rendit à Paris et devint l’élève de Guillaume Coustou*. Premier prix de sculpture en 1722, il reçut l’année suivante son brevet de pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Dans la Ville éternelle, l’artiste, selon l’usage, exécuta plusieurs copies ou interprétations d’antiques — notamment, entre 1726 et 1730, le Faune endormi du Louvre — et de nombreux portraits. Ce fructueux séjour se prolongea pendant neuf ans.

À son retour en France, Edme Bouchardon se vit attribuer un logement au Louvre et de très importantes commandes, notamment vingt-quatre statues pour l’église Saint-Sulpice par marché du 22 juin 1734 (il n’en exécutera que dix) ; de 1736 à 1739, il fut occupé au Bassin de Neptune du parc de Versailles, pour lequel il collabora avec L. S. Adam* et J.-B. II Lemoyne* ; de 1737 à 1747, il travailla au décor de la chapelle du château (Saint Charles Borromée priant pour la cessation de la peste de Milan).

Nommé en 1736 dessinateur pour les jetons et médailles du règne de Louis XV, il fut élu membre de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1745, sur présentation d’un Christ à la colonne (Louvre) ; il acheva alors pour la Ville de Paris la monumentale Fontaine de la rue de Grenelle, qui groupe la Seine et la Marne autour de l’image de la cité. Commande royale, le célèbre Amour se faisant un arc dans la massue d’Hercule a été exécuté de 1747 à 1750 ; il a paré de sa grâce très classique le salon d’Hercule à Versailles et est aujourd’hui au Louvre. Enfin, Edme Bouchardon se consacra à la statue équestre du roi destinée à la place Louis-XV ; il mourut avant l’achèvement de cette œuvre, qui sera terminée par Pigalle*.

Prodigieux dessinateur, il a non seulement multiplié les études préparatoires pour ses sculptures, mais exécuté des portraits, des sujets de genre, parmi lesquels les Cris de Paris, consacrés aux petits métiers de la rue. Ici se déploie une spontanéité qu’entrave quelque peu, chez le sculpteur, une recherche acharnée de la perfection jointe à la volonté de réagir contre le goût rocaille de son temps.

Frère d’Edme, Jacques Philippe Bouchardon (1711-1753), formé lui aussi dans l’atelier paternel, fut d’abord tenté par la carrière militaire, qu’il abandonna en 1735. Il se rendit alors à Stockholm pour travailler à la décoration du château royal. Il y mourut en 1753 premier sculpteur du roi de Suède et directeur de l’Académie, ayant largement contribué au rayonnement de l’art français.

M. B.

 A. Roserot, Edme Bouchardon (Lévy, 1910). / A. Lindblom, Jacques Philippe Bouchardon (Stockholm, 1924).

bouche

Orifice antérieur du tube digestif, servant à l’entrée des éléments de la nutrition ainsi que, chez les Vertébrés, à l’entrée de l’eau ou de l’air nécessaires à la respiration.



Origine embryonnaire

Dans la majorité des embranchements, la bouche se forme sur l’emplacement du blastopore embryonnaire (orifice unique de la larve gastruléenne). C’est la disposition protostomienne, présente à la fois chez les animaux dont le tube digestif est en cul-de-sac, ou protostomes (la bouche, dans ce cas, sert aussi à l’évacuation des déchets de la digestion : cas des Cnidaires et des Vers plats), et chez la majorité des Invertébrés, ou archéostomes (Nématodes, Annélides, Mollusques, Arthropodes, etc.). Dans le cas opposé, c’est l’anus qui se forme sur l’emplacement blastoporal, et la bouche est une néo-formation plus tardive ; c’est la disposition deutérostomienne, qu’on rencontre chez les Échinodermes, les Procordés et les Vertébrés.


Le pharynx

Dans les embranchements les plus primitifs, l’épithélium externe, ou ectoderme, et l’épithélium digestif, ou endoderme, s’affrontent au niveau buccal ; très rapidement, toutefois, on constate que le tube digestif annexe, tant dans sa partie antérieure que dans sa partie postérieure, une portion du milieu externe bordée d’ectoderme. Chez les Arthropodes et les Vertébrés, dont l’embryogenèse est bien connue, on appelle stomodeum cette région ectodermique antérieure et proctodeum la région ectodermique postérieure équivalente.

Chez les Vertébrés, la limite entre stomodeum et tube digestif endodermique s’estompe rapidement et n’est plus visible chez l’adulte, à l’exception des Cyclostomes, chez lesquels cette limite forme le velum. Le stomodeum lui-même, en général peu profond, s’agrandit vers l’avant grâce à des bourgeons ectodermiques (frontal, nasaux, maxillaires et mandibulaires), dans lesquels se forment les mâchoires dermiques et les lèvres. La portion antérieure du tube digestif endodermique se renfle en une cavité appelée intestin céphalique ou pharynx et qui, chez les Vertébrés aquatiques, se perce de fentes branchiales latérales ; la cavité pharyngienne est prolongée caudalement par une portion rétrécie, l’œsophage. La cavité buccale est donc stomodéenne et ectodermique en avant, pharyngienne en arrière. Au cours de l’évolution des Vertébrés, la cavité buccale, ou bouche, évolue progressivement du stade Poisson, chez lequel le pharynx, très développé, représente la plus grande partie de la cavité, au stade Mammifère, où il ne représente plus qu’une courte région postérieure.