Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

aéronautique (médecine) (suite)

Sélection du personnel navigant

Il est primordial que la sécurité en vol soit assurée ; aussi, le personnel navigant doit-il être sélectionné d’une façon rigoureuse et parfaitement adapté au travail aérien.

La visite d’embauche doit permettre un bilan complet de tous les organes, afin d’en vérifier l’intégrité. La vérification des aptitudes se fait tous les six mois, lors du renouvellement de la licence de vol. De plus, un contrôle est exercé lors de tout changement d’emploi et après d’éventuels arrêts de travail pour maladie ou accident. La sécurité en vol exigeant du personnel navigant des capacités physiques et morales de premier plan, la sélection comporte trois stades.
1. L’examen médical proprement dit s’appuie sur des standards très stricts et exige l’intégrité totale du système cardio-vasculaire, des poumons, des organes des sens (vision, audition, équilibration), du système moteur avec une bonne musculature et une parfaite coordination.
2. La sélection physiologique complète la sélection physique afin de ne soumettre au service aérien que les candidats capables de réagir et de s’adapter parfaitement. Elle se fait en caisson et en simulateur.
3. La dernière étape de la sélection est psychologique. Les candidats doivent posséder un parfait équilibre psychique et ressentir pleinement leurs responsabilités. Le travail aérien soumet le personnel navigant aux facteurs nocifs du milieu extérieur (hypoxie, anoxie, aéroembolisme) et de la navigation aérienne (accélérations, bruits, vibrations), mais aussi à des conditions spéciales de travail. Si celui-ci peut être considéré comme relativement peu fatigant physiquement, avec cependant une légère augmentation de la consommation d’oxygène, il est au contraire très pénible au point de vue psychique. Le décollage, l’atterrissage, de mauvaises conditions atmosphériques occasionnent toujours de l’appréhension et une certaine tension nerveuse. Le pilotage fatigue les organes des sens (audition, vision). Si la durée du travail aérien est soumise à une réglementation stricte des heures de vol, certaines conditions entraînent pour le système nerveux une dépense d’énergie accrue avec une nécessité constante de présence malgré la monotonie de la tâche. D’autre part, les vols long-courriers ouest-est ou vice versa créent une rupture du rythme nycthéméral, avec troubles consécutifs du sommeil pour une proportion non négligeable de sujets.

Il est évident que le travail aérien soumet le personnel navigant à une fatigue certaine : des périodes de repos adéquates doivent éviter le surmenage, qui aboutirait à l’épuisement. La surveillance médicale du personnel navigant, physique, physiologique et psychologique, doit aller de pair avec une limitation du nombre des heures de vol. Le médecin de l’air doit exiger le respect de préceptes hygiéno-diététiques rigoureux, avec la défense notamment de l’alcool sous toutes ses formes, du tabac, du café et d’un certain nombre de médicaments (essentiellement excitants, tranquillisants et somnifères).

Le personnel navigant se maintiendra en bonne santé par un entraînement physique varié, musculaire, cardio-vasculaire, respiratoire, et par un entraînement du système nerveux lui-même grâce à la pratique des sports (culture physique rationnelle, natation, équitation et ski principalement).


Hygiène générale du passager

En principe, le passager, contrairement au navigant, fait partie d’une population non sélectionnée. Les avions sont conçus pour des sujets physiologiquement normaux et en bonne santé, mais l’on sait que les avions à réaction modernes sont convenablement pressurisés, climatisés et dotés d’un excellent confort. Les contre-indications aux voyages aériens seront donc relativement rares. Il faut éviter de transporter en avion les grands malades pulmonaires, les cardiaques décompensés, les sujets porteurs de maladies organiques sévères, digestives et neuro-psychiatriques. Il convient de signaler qu’il est, en général, possible de voyager par avion trois mois après un infarctus du myocarde.

Les nourrissons, les enfants et les vieillards en bonne santé supportent très bien l’avion. Quant à la femme enceinte, elle pourra emprunter la voie des airs jusqu’à huit mois de grossesse.


Aviation sanitaire

On s’adresse aux avions sanitaires et aux hélicoptères pour l’évacuation des grands brûlés et des grands blessés de guerre et de la route, afin de leur permettre de recevoir des soins rapides dans des centres spécialisés.


Règlement sanitaire international

Il régit les services sanitaires des aérodromes, qui procèdent en cas de besoin à la désinfection, à la désinsectisation et à la dératisation des avions et des aéroports. D’autre part, ce règlement comporte les mesures de protection contre les maladies quarantenaires et oblige les équipages et les passagers à se protéger contre la variole, le choléra et la fièvre jaune par les vaccinations adéquates, dont la preuve est fournie au moyen de certificats de modèle international.

M. M.

 J. Malmejac, Médecine de l’aviation (Masson, 1948). / J. Guillerme, la Vie en haute altitude (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1954). / J. Boyer et M. V. Strumza, Précis d’hygiène aéronautique (Expansion scientifique française, 1956). O. M. S., Guide d’hygiène et de salubrité dans les transports aériens (Genève, 1960). / E. Douglas Busby, Space Clinical Medicine. A Prospective Look at Medical Problems from Hazards of Space Operation (Dordrecht, 1968). / L. Tabusse et R. Pannier, Physiologie et pathologie aéronautiques et cosmonautiques (Doin, 1969).

aéronavale

Ensemble des formations et installations aériennes mises en œuvre par les marines de guerre.


À la fin du xixe s., la marine française possède un parc d’aérostation* et accepte volontiers les suggestions du lieutenant de vaisseau Tapissier, qui, délégué au Congrès international de l’aérostation de Paris (1900), conclut à la supériorité du ballon sur le « plus lourd que l’air ». Mais, en avril 1910, une commission nommée « pour étudier l’utilisation du dirigeable » décide, sous l’influence de l’amiral Lepord, que « la marine doit avant tout porter son effort sur l’aviation », marquant ainsi l’origine véritable de l’arme aéronavale.