Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bolivie (suite)

Aussi bien par la faible productivité et la précarité des activités agricoles que par les difficultés de l’exploitation minière, la Bolivie est un pays très pauvre, l’un des pays d’Amérique latine où le revenu par habitant est le plus faible. Ce bas niveau de vie se reflète dans le paysage des villes, peu nombreuses ; en dehors de la capitale effective La Paz, qui compte environ 600 000 habitants, deux autres villes dépassent 100 000 habitants (Cochabamba et Oruro). Les autres villes, dont les plus connues sont Sucre (85 000 hab.) et l’ancienne ville de l’argent, Potosi (97 000 hab.), sont le plus souvent de petites agglomérations minières ou de petits centres agricoles dont le paysage urbain exprime la pauvreté désolante des habitants.

M. R.


La littérature

V. hispano-américaines (littératures).

➙ Amérique latine / Andes / Paz (La).

 A. Arguedas, Historia general de Bolivia (La Paz, 1922). / G. R. Moreno, les Derniers Jours de la colonie dans le Haut-Pérou (Nagel, 1954). / C. Fain, Bolivie (Arthaud, 1955). / J. Pands Gutierez, Bolivia y el mundo. Geografía economica (La Paz, 1957). / R. J. Alexander, The Bolivian National Revolution (New York, 1958). / H. Vásquez, Manual de historia de Bolivia (La Paz, 1958). / R. Ruiz Gonzales, Bolivia, el Prometeo de los Andes (Buenos Aires, 1961). / D. E. Ibarra Grasso, Prehistoria de Bolivia (La Paz, 1965). / P. Cunill, l’Amérique andine (P. U. F., coll. « Magellan », 1966). / R. Vasquez Diaz, la Bolivie à l’heure du Che (trad. de l’espagnol, Maspero, 1968). / T. Wyrwa, les Républiques andines (L. G. D. J., 1973).


L’art

Les deux créations originales de l’art colonial bolivien sont les églises à parvis et à chapelles ouvertes (posas) et l’architecture dite « métisse ». Dans le domaine de la peinture, il convient de souligner l’apport de Melchor Pérez de Hölguín.


Architecture

L’église de Caquiaviri (1560) est le plus ancien édifice colonial de Bolivie. Après la conquête espagnole, le besoin de vastes lieux de culte naît avec les progrès de l’évangélisation : les architectes imaginent d’adjoindre aux églises un parvis sur lequel donnent des chapelles ouvertes, ou posas, permettant à de grandes foules de suivre les offices de l’extérieur. Cette formule, qui persista en Bolivie jusqu’au xviiie s., offrait en outre l’avantage de ne pas rompre avec la tradition séculaire des cérémonies en plein air. Les exemples les plus connus en sont les églises de Copacabana (porche commencé en 1640) et de Manquiri. Celle-ci se dresse sur une plateforme artificielle de plus de 15 m de haut, et présente une analogie frappante avec certains édifices cultuels préincaïques.

Le baroque fait son apparition vers 1630 et se développe à Sucre notamment, où, parmi les monuments les plus caractéristiques, figurent les façades de Santa Bárbara (v. 1633) et de la cathédrale (1685), cette dernière œuvre de José González Merguete. Quant à l’architecture « métisse », elle doit son originalité à un riche décor qui puise son inspiration dans la flore et la faune tropicales ou réinterprète des motifs de l’art de la Renaissance et de l’art précolombien. San Lorenzo de Potosí (1744), Santiago de Pomata, San Francisco de la Paz, l’église de la compañía à Potosí, entre autres, illustrent ce style. Le monument le plus typique du baroque est l’église de Santa Teresa à Cochabamba (plans anonymes de 1753).

Si le franciscain Manuel de Sanahuja, qui a reconstruit la cathédrale de Potosí (1809-1836), se situe dans la tendance néo-classique, les architectes Felipe Bertrés et José Núñez de Prado témoignent ensuite, à La Paz, d’un plus grand académisme. Les courants éclectiques ne sont dépassés qu’à partir de 1940 : les architectes Luis et Alberto Iturralde, influencés par le cubisme, ouvrent la voie aux tendances modernes.


Sculpture

Ses premières manifestations sont d’importation espagnole, telle la « Vierge de la Candelaria » de la cathédrale de La Paz. Auteur de la Vierge de Copacabana, l’Indien Francisco Tito Yupanqui fut un artiste très populaire. Le plus beau retable de la fin du xvie s. est celui d’Ancoraimes, de caractère maniériste. L’influence du réalisme de Martinez Montañez est sensible chez un autre sculpteur sévillan venu en Bolivie, Gaspar de la Cueva.

Après une longue période quasi improductive, le xxe siècle voit se manifester le talent de Marina Núñez del Prado, à l’intérieur du courant « indigéniste ».


Peinture

Le maniériste italien Bernardo Bitti (v. 1548-1610) est l’initiateur de la peinture en Bolivie, suivi de Gregorio Gamarra. Le baroque, connu grâce aux gravures flamandes et à l’influence de Francisco de Zurbarán, trouve en Melchor Pérez de Holguín (v. 1665-1724) son plus illustre représentant. Doué d’un talent très personnel dans l’interprétation du paysage et des figures, il se situe parmi les meilleurs peintres hispano-américains de cette époque. Au xixe s., on relève les noms du portraitiste Juan Bautista Ugalde (1808-1860) et de Zenón Iturralde, introducteur du romantisme ; au xxe s., ceux de Guzmán de Rojas, représentant du nationalisme pictural ayant l’Indien pour personnage central, et de Maria Luisa Pacheco, peintre cubiste de classe internationale.

Traduit d’après S. S.

 H. E. Wethey, Arquitectura virreinal en Bolivia (La Paz, 1963). / J. de Mesa, T. Gisbert de Mesa et coll., La iglesia y el patrimonio cultural (La Paz, 1969).

Böll (Heinrich)

Écrivain allemand (Cologne 1917).


La plupart de ses récits sont situés dans son pays d’origine, la Rhénanie, plus précisément la région de Cologne et la grande zone industrielle qui s’étend du Rhin inférieur à la Westphalie. Böll n’est assurément pas un écrivain du terroir, mais il n’a jamais caché son attachement à sa terre natale ni tout ce que son œuvre lui doit. Ses ancêtres paternels avaient quitté l’Angleterre pour demeurer catholiques. Né dans la grande ville, dans un quartier populaire et une famille d’artisans, il donnera souvent un cadre semblable à ses nouvelles ou à ses romans ; le Rhin n’est pas loin et Heinrich Böll en parle volontiers.