Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bizet (Georges) (suite)

 G. Bizet, Impressions de Rome (1857-1860). La Commune (1871), lettres publiées par L. Ganderax (Calmann-Lévy, 1908) ; Lettres à un ami (1865-1872), publiées par E. Galabert (Calmann-Lévy, 1909). / M. Delmas, Georges Bizet (Éditions et publications contemporaines, 1931). / R. Laparra, Bizet et l’Espagne (Delagrave, 1935). / W. B. Dean, Bizet (Londres, 1948 ; 2e éd., 1965). / H. Malherbe, Carmen (A. Michel, 1951). / M. Curtiss, Bizet and his World (New York, 1958 ; trad. fr. Bizet et son temps, la Palatine, 1961). / F. Robert, Georges Bizet (Seghers, 1965).

Bjornson (Bjørnstjerne Martinius)

Écrivain norvégien (Kvikne 1832 - Paris 1910).


Né dans la vallée d’Østerdal, le jeune Bjørnstjerne part cinq ans plus tard pour Nesset, dans le Romsdal, où son père a été nommé pasteur. Dans cette nature grandiose et sauvage, parmi ces paysans au caractère entier, il puise inconsciemment l’essentiel de son œuvre. Mais c’est en 1850, à Christiania (auj. Oslo) où il a pour camarades d’études Ibsen, Jonas Lie et A. O. Vinje, que le jeune étudiant prend conscience de sa mission d’écrivain, de réformateur et de politicien.

Dès l’âge de dix-huit ans, il intervient dans un journal pour la sauvegarde de la fête nationale et proteste contre l’expulsion d’un jeune révolutionnaire. Trois ans plus tard, il abandonne ses études pour se consacrer à la littérature. De 1854 à 1856, il est critique littéraire et théâtral du journal Morgenbladet : il y condamne le romantisme maladif de ses prédécesseurs. Mais, sous l’influence de Kierkegaard, son autocritique s’aiguise : il comprend la nécessité d’acquérir une solide technique pour servir son talent et remporte son premier succès littéraire avec Comment je devins poète (1856). En visitant les vestiges historiques suédois d’Uppsala et de Stockholm, il conçoit l’idée de faire appel aux anciennes sagas norvégiennes pour glorifier son pays et lui donner conscience de son être : en quinze jours, il écrit le drame Entre les batailles, qui sera interprété au théâtre de Christiania en 1857. Très vite, il trouve son style propre, qui permet d’admirer, à travers ses histoires paysannes Thrond (1856) et Synnøve Solbakken (1857), sa puissance d’imagination : « Je ne me sers pas du norvégien grammatical, écrit-il à un ami, mais du norvégien du cœur. »

Pendant quinze ans, de 1857 à 1872, Bjørnson s’efforcera de mettre en valeur les caractères typiquement norvégiens, tantôt sous forme de pièces de théâtre inspirées de l’histoire ancienne de la Norvège (le Roi Sverre, 1861 ; Sigurd Slembe, 1862), tantôt sous forme de romans qui révèlent une analogie entre les héros des sagas et les paysans de son temps (Arne, 1858 ; Un joyeux garçon, 1860).

De 1857 à 1859, il succède à Ibsen comme metteur en scène au théâtre de Bergen, puis il parcourt l’Allemagne et l’Autriche avant de s’établir un moment à Rome (1860), où il connaît l’une des époques les plus florissantes de son inspiration lyrique (Olav Trygvasson, 1861). Directeur du théâtre de Christiania de 1865 à 1867, il monte plus de soixante pièces, dont son drame bourgeois les Nouveaux Mariés (1865). Mais la pièce d’Ibsen l’Union des jeunes (1869) entraîne entre les deux écrivains une rupture qui durera quatorze ans.

Après la parution, en 1870, d’un nouveau recueil de ballades et de chansons folkloriques (Poèmes et chants), Bjørnson délaisse provisoirement la littérature pour se consacrer à des activités politiques, sociales et religieuses. Il défend la doctrine du Danois Grundtvig, qui opposait à l’austérité religieuse nordique un christianisme optimiste. En 1873, il part pour Rome, où il prépare ses premiers drames modernes (Une faillite, 1875 ; le Directeur du journal, 1875 ; le Roi, 1877), qui soulèvent de terribles polémiques. En 1883, il donne à la fois un drame psychologique, Un gant, et la première partie de sa grande tragédie sociale d’Au-delà des forces humaines.

Cependant, ses discours enflammés pour l’égalité des deux États de l’Union ou la dislocation de celle-ci se muent, au cours des années suivantes, en une campagne pour la paix et la liberté des pays opprimés. Durant cette période d’activité politique, Bjørnson, qui s’avoue socialiste, écrit la seconde partie d’Au-delà des forces humaines (1895), suivie d’une pièce politique, Paul Lange et Tora Parsberg (1898).

En 1903, le prix Nobel couronne son œuvre, à laquelle s’ajoute un dernier chef-d’œuvre d’inspiration sociale, Quand fleurira le vin nouveau (1909).

« Wergeland, écrit Harald Beyer, fut le grand semeur dans l’histoire, Bjørnson lutta toute sa vie pour que les graines lèvent et portent leurs fruits. »

S. C.

➙ Ibsen (H.) / Saga / Scandinaves (littératures).

 C. Collin, Björnstjerne Björnson (en danois, Christiania, 1902-1907 ; 2 vol.). / J. Lescoffier, Björnson, la seconde jeunesse (Les Belles Lettres, 1933). / H. Larson, Björnstjerne Björnson. A Study in Norwegian Nationalism (New York, 1944).

Blackett (Patrick Maynard Stuart)

Physicien anglais (Londres 1897 - id. 1974).


Ses études le destinent à une carrière d’officier de marine. C’est à ce titre qu’il sert pendant la Première Guerre mondiale. En 1919, il entreprend des études de science pure à l’université de Cambridge, où il devient l’assistant de Rutherford*.

Il s’y fait aussitôt connaître par les expériences qu’il réalise au moyen de la chambre à brouillard de Wilson. Utilisant cet appareil à l’étude des transmutations par particules alpha, il peut ainsi, en 1925, apporter la preuve photographique de la transmutation d’un noyau atomique. Il met au point la commande de la chambre de Wilson par le compteur de Geiger, de telle sorte que le passage d’une particule ionisante déclenche la détente dans la chambre, évitant ainsi la prise au hasard d’un très grand nombre de clichés dénués d’intérêt.