Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

biochimie ou chimie biologique (suite)

 M. Polonovski, Biochimie médicale (Masson, 1943 ; 9e éd. remaniée par P. Boulanger, J. Polonovski et F. Tayeau, 1968). / M. Javillier et J. Lavollay, la Chimie des êtres vivants (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1944 ; 6e éd., 1970). / L. Genevois, Traité de chimie biologique (P. U. F., 1957-1959 ; 2 vol.). / H. Harris, Human Biochemical Genetics (Cambridge, 1959 ; nouv. éd., 1966 ; trad. fr. Biochimie génétique, Masson, 1963). / P. Karlson, Kurzes Lehrbuch der Biochemie für Mediziner und Naturwissenschaftler (Stuttgart, 1960 ; trad. fr. Biochimie, Doin, 1964). / H. Koblet, Physikalische Begriffe in der klinischen Biochemie (Stuttgart, 1964). / R. J. Williams (sous la dir. de), Encyclopedia of Biochemistry (Amsterdam, 1967). / P. Louisot, Cours de biochimie structurale (Simep, Lyon, 1969 ; 10 vol. prévus). / J. M. et E. M. Barry, Éléments de biochimie structurale (Masson, 1971). / F. Chapeville et H. Clauser, Biochimie (Hermann, 1974).

biogéographie

Étude de la répartition des êtres vivants à la surface du globe, et des causes qui déterminent cette répartition.


L’ensemble de ces organismes vivants constitue la biosphère*, formée, de part et d’autre de la surface du sol, des premiers mètres de la lithosphère (roches et sols) et de l’atmosphère. À l’échelle du globe, la biosphère n’est qu’une pellicule extrêmement mince. Supposée étalée uniformément, la masse totale de la matière vivante n’aurait qu’une dizaine de centimètres d’épaisseur. Elle ne représente en poids que 1/500 des glaces du globe ; 1/100 du poids de l’atmosphère. C’est de très loin la moins considérable des enveloppes terrestres, mais c’est la seule où se rencontrent constamment le renouvellement et la mort.

C’est d’autre part une pellicule discontinue, que ce soit aux échelles virale et humaine, parce que la biosphère est formée d’êtres distincts, ou à l’échelle des continents, parce qu’il existe à la surface de la terre des secteurs d’où la vie est absente ou fort inégalement représentée.

Cette inégale représentation de la vie et des formes de la vie à la surface de la planète contribue à en différencier les paysages. Ceux-ci, dont l’étude est un des premiers objets de la géographie, ne sont pas seulement des agencements de formes du relief, des systèmes de pente, ce sont aussi des couvertures végétales.

Aussi la biogéographie, science au caractère autant synthétique qu’analytique, mobilise-t-elle des connaissances biologiques d’une part, car ce sont des êtres vivants qui font l’objet de son étude, des connaissances géographiques d’autre part, car elle essaie d’établir les relations de ces organismes végétaux et animaux avec les autres éléments du monde physique et humain : climats, formes du relief, sols, diverses activités humaines, etc. La biogéographie couvre un domaine complexe dans lequel on peut reconnaître diverses orientations d’étude, d’ailleurs très dépendantes les unes des autres.

L’étude de la répartition des êtres vivants, des espèces, des genres, des familles à la surface du globe constitue la chorologie, et, pour quelques auteurs, c’est l’objet essentiel, presque unique de la biogéographie. Toutes les espèces vivantes ne sont pas représentées dans chaque région du globe. La plupart occupent une aire restreinte ; les espèces cosmopolites sont en très faible minorité. La présence d’une espèce en un lieu, la dimension et la forme de son aire dépendent de faits nombreux, que l’on peut regrouper en deux ordres.

Ordre des faits actuels. L’aire actuelle d’une espèce reflète d’abord l’effet de l’antagonisme entre son pouvoir d’expansion et un ou plusieurs facteurs défavorables du milieu, appelés alors « facteurs limitants ». Par exemple une plante de la zone tempérée peut être limitée par le froid en direction du pôle, par la chaleur trop grande en direction de l’équateur, dans les deux directions par la modification du rythme de la longueur respective des jours et des nuits (photo-périodisme).

Ordre des faits passés. La place qu’occupe une espèce vivante est aussi le reflet des conditions paléogéographiques, c’est-à-dire de la géographie du passé, particulièrement l’isolement progressif des continents dérivants et les variations climatiques, surtout celles que le monde a connues pendant les 5 ou 6 derniers millions d’années. D’autre part, au cours du temps les espèces ont beaucoup varié. Les formes actuelles que revêt la vie ne sont apparues que progressivement sur la Terre. Seules les données de la paléontologie et de la paléobotanique permettent de définir l’ancienneté et l’extension des espèces actuelles.

Les organismes vivants ne se développent que très rarement seuls. Ils vivent en général en commun, formant des ensembles plus ou moins complexes de végétaux, d’animaux, de micro-organismes, etc. La biosphère est constituée d’un grand nombre de ces communautés, encore appelées biocénoses. L’étude de leurs aspects, de leur composition, extension et dynamique constitue la biocénologie.

De même qu’un être vivant n’est pas un simple agrégat d’organes et de cellules, mais un tout pourvu de propriétés que ne possèdent pas ses constituants isolément, une biocénose est une unité nouvelle qui n’est pas la simple somme d’individus regroupés par hasard. Cette unité possède une forme, une structure, une évolution et un fonctionnement originaux.

La définition, l’appellation et le classement de ces nouvelles unités sont une entreprise longue et délicate. Aussi n’est-il pas trop surprenant qu’un siècle de travail n’ait pas réussi à imposer une classification biocénotique mondiale unique. Par exemple en France pour la seule classification des groupements végétaux, deux points de vue au moins s’affrontent.

Si difficile que soit cette démarche, elle est nécessaire lorsque l’on veut établir des cartes complètes de la biosphère. En effet, même les très grandes échelles ne permettent pas de représenter les organismes vivants en tant qu’individus, et il est obligatoire de cartographier des ensembles définis approximativement (c’est-à-dire surtout qualitativement et physionomiquement) pour les échelles petites et moyennes, définis d’une manière beaucoup plus rigoureuse pour les grandes échelles (essentiellement par les méthodes phytosociologiques).

L’étude des relations entre ces communautés d’organismes et les milieux fait l’objet de l’écologie.

Il n’y a pas d’organisme sans milieu, car un organisme ne peut vivre sans échanges. L’écologie étudie les conditions d’habitat des organismes et les réactions de ces organismes aux conditions du milieu. Elle présente ainsi deux aspects essentiels.

La mésologie est l’étude des milieux, du biotope. Son but est d’établir un bilan des facteurs externes à l’organisme, au niveau de cet organisme, d’évaluer la quantité d’énergie et de matières premières mises à sa disposition et les produits restitués par lui aux milieux extérieurs.