Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

bilan

État — sous forme de tableau — de tout ce qu’une entreprise possède et doit à un instant donné, la différence entre les deux masses constituant la situation nette de l’entreprise.


À cette définition classique, on pourrait substituer une définition économique, insistant sur le fait que le bilan fait apparaître à un instant donné l’origine des fonds utilisés (passif) par une entreprise et l’emploi qui en est fait (actif). Cette définition explique pourquoi un bénéfice est porté au passif d’un bilan (il est source de capitaux de l’entreprise), tandis qu’une perte figure à l’actif (c’est un emploi de fonds).

Terminologie nécessaire à la compréhension des bilans et des ratios

actifs, moyens d’exploitation dont l’entreprise est propriétaire. Ils comprennent :
— les actifs stables, c’est-à-dire les moyens d’exploitation dont le renouvellement est lent et ne dépend pas étroitement de la durée du cycle d’exploitation (terrains, constructions, matériels et outillages, agencements et installations, fonds de commerce, brevets, prêts à plus d’un an, titres de participation, dépôts et cautionnements, etc.) ;
— les actifs circulants, c’est-à-dire les moyens d’exploitation dont le renouvellement est rapide et conditionné par le cycle de l’exploitation. On distingue les stocks, le « réalisable » (créances diverses, charges payées d’avance, produits à recevoir, titres de placement, prêts à court terme, effets à recevoir) et le « disponible » (espèces en caisse, avoirs en banques ou aux Chèques postaux, chèques et coupons à encaisser).

actualisation, méthode de calcul permettant de calculer la valeur actuelle d’une unité monétaire à percevoir dans le futur. Pour effectuer ce calcul, il faut disposer d’un taux d’actualisation qui est en fait un taux d’intérêt (ce taux peut être calculé de différentes façons [v. monnaie]). La valeur actuelle (V) de 1 franc à percevoir dans n années, compte tenu d’un taux d’actualisation x, est alors

amortissements, expression monétaire de la dépréciation subie par les immobilisations du fait de l’exploitation ou de l’obsolescence.

analyse financière, au sens strict, ensemble des méthodes permettant l’analyse, sous une optique financière, des documents comptables d’une entreprise ; au sens large, ensemble des méthodes permettant de porter un jugement sur une entreprise dans un but de gestion de portefeuille, de prise de participation, de fusion, etc.

bilan dynamique, bilan prévisionnel établi par les financiers d’une entreprise afin de déterminer l’impact d’une décision.

capitaux permanents, ensemble des ressources mises à la disposition de l’entreprise de façon durable. Ils comprennent : les ressources propres (capital social ou fonds personnels, réserves, provisions non exigibles, comptes courants des associés lorsqu’ils sont bloqués) et la fraction à plus d’un an des dettes à long et à moyen terme.

chiffre d’affaires, total des factures encaissées ou débitées aux clients durant la période, taxes comprises, mais déduction faite des rabais et remises correspondant aux ventes facturées. (On parle de « ventes nettes » lorsqu’on déduit du chiffre d’affaires le montant des taxes.)

engagements hors bilan, opérations susceptibles de modifier le patrimoine de l’entreprise. Ils comprennent les avals, les cautions et les garanties. Les engagements hors bilan sont de deux sortes : les engagements reçus, qui figurent à l’actif, et les engagements donnés (y compris les « effets portés à l’escompte et non échus »), qui sont portés au passif. Ils sont appelés ainsi parce qu’ils figurent non pas au bilan proprement dit, mais au-dessous, et que leur issue est aléatoire.

inventaire comptable permanent, organisation des comptes de stocks qui, grâce à l’enregistrement des mouvements, permet de connaître de façon constante, en cours d’exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeurs.

investissements, emplois de capitaux dans la constitution d’actifs stables. Habituellement le terme d’investissement est pris dans un sens plus restrictif : il s’applique aux seuls actifs « immobilisés ».

provisions, écriture comptable qui a pour objet de constater l’éventualité d’une perte d’actif ou celle d’une dette, sur un exercice donné. La provision permet d’introduire l’aléa dans le bilan.
Le Plan comptable général de 1957 distingue les provisions pour dépréciation, qui sont destinées à couvrir des moins-values constatées sur les éléments d’actif et dont le caractère ne justifie pas un amortissement (elles peuvent concerner des actifs stables ou des actifs circulants), et les provisions pour pertes et charges.


Le bilan : obligation légale

La loi du 24 juillet 1966, relative aux sociétés commerciales, fait obligation aux entreprises d’établir au moins un bilan, un compte d’exploitation générale et un compte de pertes et profits par exercice, les sociétés anonymes étant tenues de déposer ces documents au greffe du tribunal de commerce. Les sociétés cotées en Bourse doivent, quant à elles, établir un bilan semestriel et le publier au Bulletin d’annonces légales, ainsi, d’ailleurs, que — dans certains cas — la liste des valeurs mobilières qu’elles détiennent.

Le décret du 28 octobre 1965 préconise l’utilisation d’un bilan type, où les postes sont classés selon l’ordre croissant de leur exigibilité ou de leur liquidité. La Grande-Bretagne a été l’un des premiers pays à imposer un bilan type ainsi qu’un bilan consolidé. En République fédérale d’Allemagne, un bilan type est imposé aux sociétés anonymes, qui sont toutes tenues à publication. En revanche, les États-Unis ne connaissent pas de schéma de bilan, mais imposent aux sociétés cotées en Bourse la publication de très nombreux renseignements, la Securities Exchange Commission renvoyant à leur expéditeur les comptes mal présentés.