Beauharnais (les) (suite)
Sa sœur Hortense (Paris 1783 - Arenenberg 1837), après un séjour à la Martinique, entre à l’Institution nationale de Saint-Germain, fondée par Mme Campan. Bonaparte prend sa belle-fille en affection, et, d’accord avec Joséphine, lui fait épouser son frère Louis (janvier 1802). Union mal assortie : la jeune femme ne manifeste qu’un médiocre attachement pour son époux, qui, de son côté, témoigne très vite d’une jalousie maladive. La naissance de trois fils ne suffira pas à resserrer les liens du ménage. En 1806, Hortense suit à contrecœur le roi Louis en Hollande, où, en quatre années, elle passera à peine plus de six mois, ne jouant aucun rôle politique. La mésintelligence entre elle et son mari ne fait que croître, et, lorsque ce dernier abdique (1810), elle obtient de l’Empereur de vivre séparée de lui. L’année suivante, elle met au monde un enfant naturel, qui est le fils d’un jeune et brillant officier, le comte de Flahaut, et qui deviendra le duc de Morny.
À la chute de l’Empire, elle est créée duchesse de Saint-Leu par Louis XVIII, sur la demande du tsar Alexandre, et, au retour de l’île d’Elbe, elle tient la cour de Napoléon : c’est chez elle, à Malmaison, qu’il se retire en juin 1815, après la seconde abdication. Exilée par la seconde Restauration, Hortense, grâce à la protection de Metternich, se réfugie en Suisse, où elle achète sur la rive sud du lac de Constance le château d’Arenenberg (1817), qu’elle habite l’été. Après de fréquents séjours à Augsbourg, en Bavière, elle vit en Italie ou en Suisse. En 1831, elle se rend à Paris, mais est maintenue en exil par Louis-Philippe. Elle passe alors quelques mois en Angleterre, puis retourne à Arenenberg et y reste jusqu’à sa mort, se consacrant au seul de ses fils légitimes qui ait survécu, Louis Napoléon, futur Napoléon III.
Les Mémoires de la reine Hortense ont été publiés en 1927 par J. Hanoteau.
A. M.-B.
C. d’Arjuzon, Hortense de Beauharnais (Calmann-Lévy, 1897) ; Madame Louis Bonaparte (Calmann-Lévy, 1901). / C. Gailly de Taurines, la Reine Hortense en exil (Hachette, 1914). / Arthur-Lévy, Napoléon et Eugène de Beauharnais (Calmann-Lévy, 1926). / J. Turquan, la Reine Hortense d’après les témoignages des contemporains (Tallandier, 1927 ; 2 vol.). / P. de Lacretelle, Secrets et malheurs de la reine Hortense (Hachette, 1936). / H. Bordeaux, la Reine Hortense (Flammarion, 1938). / Adalbert de Bavière, Eugen Beauharnais, der Stiefsohn Napoleons (Munich, 1940 ; trad. fr. Eugène de Beauharnais, beau-fils de Napoléon, Alsatia, 1943). / B. Nabonne, la Reine Hortense (Bonne, 1951). / M. Gobineau, la Vie amoureuse de la reine Hortense (Deux-Rives, 1954). / J. Bertaut, la Reine Hortense (Bloud et Gay, 1959). / C. Wright, Daughter to Napoleon. A Biography of Hortense, queen of Holland (Londres, 1962 ; trad. fr. Hortense, reine de l’Empire, Arthaud, 1964). / F. de Bernardy, la Reine Hortense (Perrin, 1968).