batellerie (suite)
Batelleries étrangères
Pays du Marché commun
Dans la Communauté économique européenne, ce sont les Pays-Bas qui ont de beaucoup le réseau fluvial le plus dense et le matériel le plus important. C’est d’ailleurs la batellerie hollandaise qui est la plus redoutable concurrente des autres flottes de la Communauté sur le Rhin, où, depuis la convention de Mannheim (1868), la navigation est librement ouverte à tous les pavillons.
U. R. S. S.
En Russie, la voie fluviale possède une importance traditionnelle d’autant plus marquée que les autres moyens de transport n’y ont connu qu’un essor assez récent. Une grande partie du réseau fluvial, aménagée à grand gabarit (Volga, notamment), permet d’utiliser un matériel de forte capacité. Il s’agit d’automoteurs pouvant atteindre 5 000 t de port en lourd et de convois poussés, qui, comme en Europe occidentale, ont remplacé les bateaux porteurs remorqués. Le convoi type à grande distance se compose d’un pousseur et de deux barges de 97 m chacune, portant ensemble 7 500 t environ. De véritables cargos à moteur participent également au transport des marchandises sur le cours inférieur des grands fleuves. D’autre part, dans certains secteurs, le transport fluvial des voyageurs conserve une importante activité. L’exploitation de la batellerie est assurée, sous le contrôle du ministère des Transports, par des organismes ayant chacun leur zone géographique et leur autonomie financière. Malheureusement, les énormes possibilités des voies d’eau soviétiques se trouvent limitées par le gel, qui arrête la navigation pendant de longs mois.
États-Unis
Le grand axe fluvial des États-Unis est constitué par le Mississippi et ses affluents, dont les caractéristiques permettent la circulation de convois poussés pouvant atteindre 50 000 t de port en lourd sur la partie du fleuve libre d’écluses, entre Saint Louis et La Nouvelle-Orléans. Les pousseurs de ces convois ont une puissance dépassant souvent 6 000 ch, et certains sont parvenus à pousser une cinquantaine de barges. Le port en lourd unitaire de celles-ci va de 1 000 à 3 000 t, les longueurs correspondantes étant de 53 à 88 m. Pour accroître leur sécurité et leur vitesse, ces pousseurs disposent de radars, de radiotéléphones, de contrôles électroniques des organes vitaux, etc. Les convois poussés s’aventurent peu sur les grands lacs, où les transports sont assurés par des unités qui, en raison des conditions de la navigation, doivent présenter des caractéristiques analogues à celles de véritables navires de mer. Enfin, le transport des passagers par voie d’eau se limite à quelques circuits d’excursions, les pittoresques « show-boats » ayant disparu.
H. C.
➙ Drague / Écluse / Port fluvial / Remorquage.
R. Jenoudet, Navigation intérieure (Berger-Levrault, 1957). / P. Rousseau, Histoire des transports (Fayard, 1961). / R. Clozier, Géographie de la circulation (Genin, 1964). / L. Morice, les Transports fluviaux (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1968).
