Babylone (suite)
Les fouilles archéologiques
Le site, bien connu grâce aux fouilles allemandes menées par Robert Koldewey (1889-1917), n’est cependant pas épuisé, et le Service des antiquités d’Iraq a entrepris récemment de nouvelles recherches ainsi que des travaux de restauration. Les monuments dégagés appartiennent surtout à l’époque néo-babylonienne. Hormis quelques traces dans un sondage, la ville d’Hammourabi semble malheureusement avoir disparu. La cité du Ier millénaire (2 500 m sur 1 500 m) était enfermée dans une double enceinte quadrangulaire, munie de bastions ; l’Euphrate coulait en son centre (un peu à l’est de son tracé actuel), et on le franchissait grâce à un pont dont il subsiste 7 piles de brique distantes de 9 mètres. Les dégagements opérés ont permis de constater qu’un certain urbanisme présidait à l’organisation de la ville, avec des rues hiérarchisées et se croisant à angle droit.
Des portes de la ville connues par les textes, quatre ont été retrouvées, la plus importante étant la porte d’Ishtar, au nord, qui fut exhaussée à trois reprises : les murs du niveau inférieur avaient été revêtus de briques cuites avec reliefs non émaillés, ceux du niveau moyen de briques émaillées mais sans relief ; enfin dans l’état le plus récent, les parois étaient recouvertes de briques émaillées avec relief. Cette porte, à la fois fortifiée et très décorée, était le point de passage de la voie processionnelle qui, venant du nord, peut-être d’un temple consacré aux festivités du nouvel an, laissait à l’ouest une citadelle et un palais recelant le trésor de guerre des princes babyloniens ; au-delà de l’enceinte, cette voie se poursuivait dans la ville et donnait accès, toujours à l’ouest, au grand palais de Babylone, œuvre de plusieurs souverains. Le palais butait contre l’enceinte au nord et était puissamment protégé du côté du fleuve par une citadelle ; il était composé de cinq ensembles juxtaposés, dont chacun était organisé de façon similaire : une cour bordée d’appartements d’apparat au sud (dont la salle du trône, donnant sur la 3e cour) et, vers le nord, les zones de service. À l’angle nord-est, une série de pièces allongées et voûtées supportait, pense-t-on, les fameux jardins suspendus de Sémiramis. Au-delà du palais, la voie processionnelle conduisait à la ziggourat « Etemenanki » (tour à étages à l’intérieur d’une grande enceinte), qui inspira vraisemblablement le mythe de la tour de Babel. Au sud et relié à Etemenanki se trouvait « l’Esagila », le grand temple de Mardouk, dieu de Babylone. D’autres temples de type babylonien ont été dégagés, par exemple ceux de Ninourta, d’Ishtar et de Ninmah.
Au nord de la ville, le tell Babil marque la place du palais d’été.
Malgré l’importance de cette grande métropole, les objets d’art retrouvés ont été peu nombreux et ne portent pas réellement témoignage de l’art babylonien, car le fameux lion en basalte semble être hittite, certaines statues viennent de Mari, et des stèles assyriennes se trouvent en assez grand nombre.
J. C. M.
G. L.
➙ Assyrie / Hammourabi / Iran / Kassites / Mésopotamie.
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