Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Y

Ypres (suite)

Ceinte de nouveaux remparts, dotée d’un évêché en 1559, la cité n’est plus au xvie s. qu’un centre stratégique dont s’emparent les réformés en 1578, Alexandre Farnèse en 1584, les Français en 1648, 1658, 1678, 1744 et 1792. Annexée à la France de 1678 à 1713 et de 1794 à 1814, elle est entre 1715 et 1794 une des places de la Barrière, occupée par les Néerlandais.

Lors du premier conflit mondial, Ypres est détruite par les Allemands, puis reprise par les troupes de French le 14 octobre 1914.

P. T.

➙ Bruges / Champagne / Flandre / Foire / Gand / Pays-Bas.

 L. A. Warnkoenig, Histoire de la Flandre, t. V : Histoire d’Ypres (Bruxelles, 1864). / H. Hymans, Bruges et Ypres (Laurens, 1901). / G. des Marez, la Lettre de foire à Ypres au xiiie siècle (Lamertin, Bruxelles, 1901). / H. Pirenne, Histoire de la Belgique (Lamertin, Bruxelles, 1902-1932 ; 7 vol.) ; les Villes et les Institutions urbaines (Alcan, 1939 ; 2 vol.). / M. Laurent, la Draperie des Pays-Bas en France et dans les pays méditerranéens, xi-xve siècle (Droz, 1936). / J. Lestocquoy, les Villes de Flandre et d’Italie sous le gouvernement des patriciens, xi-xve siècle (P. U. F., 1952).

yttrium

Corps simple métallique.



Introduction

En 1794, une « terre » jusque-là inconnue fut découverte par le Finlandais Johan Gadolin (1760-1852) [v. terres rares] dans un minerai trouvé près d’Ytterby en Suède, un silicate appelé depuis gadolinite, FeBe2Y2Si2O10.

Ce corps fut plus tard dénommé terre yttrique. L’yttrium, l’élément nouveau de cette terre, fut obtenu en 1828 par Friedrich Wöhler (1800-1882).

Les terres rares sont généralement divisées en deux groupes :
— d’une part, les terres cériques, qui sont des oxydes de lanthane, de cérium, de praséodyme, de néodyme, de prométhium, de samarium et d’europium ;
— d’autre part, les terres yttriques, ou gadoliniques, qui contiennent les oxydes de scandium, d’yttrium, de gadolinium, de terbium, de dysprosium, de holmium, d’erbium, de thulium, d’ytterbium et de lutétium.

Cette distinction est fondée sur la solubilité des sulfates de terres yttriques dans une solution aqueuse froide saturée de sulfate de sodium, alors que les sulfates de terres cériques y sont insolubles.

En fait, le scandium et l’yttrium ne sont pas des éléments de la série des terres rares. Le scandium est le premier élément de la première série de métaux de transition, l’yttrium est le premier élément de la deuxième série, et c’est le lanthane qui est le premier élément de la troisième série ainsi que le premier des lanthanides.

La meilleure source de l’yttrium est un phosphate dénommé xénotime, de formule YPO4.


Atome

La structure électronique de l’état fondamental de l’atome est 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p6, 4d1, 5s2 ; d’où la trivalence de cet élément. Le rayon de l’ion Y+3 est de 0,90 Ǻ, soit assez nettement supérieur au rayon de l’ion Sc+3 et assez nettement inférieur à celui de l’ion La+3. Le rayon de Y+3 se situe entre les rayons des ions Dy+3 et Ho+3 (respectivement 0,91 et 0,89 Ǻ), ce qui entraîna un premier mauvais placement de l’yttrium dans la classification des éléments. (Celui-ci est actuellement associé au numéro atomique Z = 39.)


Corps simple et dérivés

L’yttrium a des propriétés intermédiaires entre celles du scandium et celles du lanthane, déjà voisines. La valeur du rayon du cation Y+3 est à la base d’une ressemblance des propriétés des dérivés de l’yttrium avec celles des dérivés du dysprosium et du holmium.

Enfin, il faut signaler que le point de fusion du métal est voisin de 1 530 °C, donc nettement supérieur à celui du lanthane (Tf = 920 °C), mais voisin de ceux du dysprosium (env. 1 400 °C) et du holmium (env. 1 500 °C), et que l’oxyde Y2O3 n’est pas aussi basique que l’oxyde La2O3, mais qu’il absorbe le gaz carbonique de l’atmosphère.

H. B.

Yuan (époque)

Époque de l’histoire chinoise s’étendant de 1279 à 1368, entre les dynasties Song* et Ming*.


Tandis que, sous le nom de Yuan, les Mongols de Kūbīlāy, petit-fils de Gengis khān, occupent la Chine, des tribus parentes dominent l’Asie occidentale. Ainsi est assurée une paix qui favorise le commerce et met la Chine en contact avec le Proche-Orient. Le goût un peu barbare des souverains pour le faste et la couleur n’apparaît que dans l’art officiel du Nord : reconstruction de Pékin* selon un plan grandiose, pagodes lamaïques, statues bouddhiques surchargées de joyaux, fresques aux tons criards.

La vraie tradition se trouve chez les peintres retirés en Chine du Sud : Huang Gongwang (Houang Kong-wang*), solitaire taoïste, auteur de paysages concis et austères ; Wu Zhen (Wou Tchen*), peintre de bambous renommé ; Ni Zan (Ni Tsan*), type idéal de l’artiste indépendant, aux paysages silencieux et dépouillés, où la lumière, élément essentiel, joue dans un espace vide ; Wang Meng (Wang Mong*), dont les compositions monumentales et touffues sont animées de pointillismes. Calligraphes autant que peintres, ils procèdent par suggestions, épris d’évocations intellectuelles plus que de recherches d’effets. Ils inaugurent la peinture des « lettrés », wenren hua (wen-jen houa), qui se développera sous les Ming et les Qing (Ts’ing). Seul Zhao Mengfu (Tchao Mong-fou*) accepta de servir à la Cour. Érudit, calligraphe consommé, célèbre surtout comme peintre de chevaux, animaux chers aux Mongols nomades, il fut aussi un grand paysagiste dont le style précis est quelque peu archaïsant.

D’importantes innovations caractérisent les arts décoratifs. La céramique, audacieusement expérimentale, contraste, par ses recherches de couleur et de relief, par ses dimensions, par l’emploi du décor peint, avec la subtilité austère des monochromes Song. Parmi les grès, les jun (kiun) sont fidèles à la tradition, mais les ci (ts’eu) s’ornent de décors noirs plus vigoureux, parfois de glaçures turquoise d’origine persane, les céladons de taches ferrugineuses ou de reliefs en biscuit rougi au feu. Jingdezhen (King-tö tchen), au Jiangxi (Kiang-si), concentre la production croissante de la porcelaine : qingbai (ts’ing-pai) avec motifs en ronde bosse, panneaux ajourés, cordons perlés et filets en relief ; shufu (chou-fou), à couverte laiteuse sur un décor moulé. Les uns et les autres conduisent aux premiers décors peints en bleu de cobalt sous une couverte transparente (les « bleu et blanc »), apport capital du début du xive s. que l’art céramique exploitera durant des siècles. Timide d’abord, le décor devient bientôt luxuriant : arbres et fleurs, motifs empruntés aux textiles, animaux réels ou fabuleux, etc. Les formes imposantes (jarres, vases « balustres », grands plats) sont aussi celles des céladons. La production des deux techniques est considérable, en grande partie exportée vers l’Occident : les collections encore conservées à Téhéran et à Istanbul en témoignent.

Les soieries, somptueux damas et brocarts d’or, sont des chefs-d’œuvre de tissage. Elles ont servi de présents offerts aux souverains d’Iran ou d’Égypte, de vêtements sacerdotaux en Europe, de modèles aux ateliers de Venise et de Lucques.

Une renaissance du laque* est attestée par des boîtes et des plats sculptés, noirs ou rouges, où fleurs, oiseaux, dragons se détachent en relief adouci sur des fonds de tons opposés. Des thèmes analogues, finement incisés, ornent des argenteries raffinées dont les formes sont souvent lobées.

D. L.-G.

➙ Chine.

 D. Lion-Goldschmidt, les Poteries et porcelaines chinoises (P. U. F., 1957). / J. Cahill, la Peinture chinoise (Skira, Genève, 1960). / E. L. Sherman et Wai-Kam Ho, Chinese Art under the Mongols. The Yuan Dynasty (Cleveland, 1968).