Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
Y

Yoroubas (suite)

 S. Johnson, The History of the Yorubas (Londres, 1921 ; nouv. éd., 1956). / D. Forde, The Yoruba-Speaking Peoples of South-Western Nigeria (Londres, 1951). / M. Crowder, The Story of Nigeria (Londres, 1962 ; 2e éd., 1966). / F. Willett, Ife and the History of West African Sculpture (New York, 1967 ; trad. fr. Ife, une civilisation africaine, Jardin des arts et Tallandier, 1971). / R. S. Smith, Kingdoms of the Yoruba (Londres, 1969).

Yougoslavie

En serbo-croate Jugoslavija, État de l’Europe méridionale ; 255 804 km2 ; 21 330 000 hab. Capit. Belgrade.


Géographie


Les cadres naturels

Des montagnes, relativement élevées et massives, entourées de régions de seuils et de passages, tel apparaît le bâti architectural de la partie yougoslave des Balkans.

L’ossature de la péninsule est formée par des montagnes appartenant à des systèmes orogéniques différents, soulevés entre quatre dépressions dont l’affaissement a été continu : le Bassin pannonien, le Bassin égéen, la mer Noire et la mer Adriatique.

Le contraste entre montagnes et pourtour se manifeste dans de nombreux domaines : densité, taux d’urbanisation, facilité des communications, rendements de l’agriculture, intensité de l’implantation industrielle et urbaine. Mais les rapports de symbiose ont été constants entre montagnes et plaines du pourtour. Le bastion montagneux a été le refuge de populations, de l’époque romaine aux invasions ottomanes. Il a été le foyer des endémismes, le musée pastoral des Slaves. Certains États montagnards ont pu se constituer, comme le Monténégro. Enfin, la montagne a déversé la majeure partie de sa population vers les plaines, lors des paix revenues, au xixe s. (vieille opposition entre pays-refuges et pays de colonisation). Jusqu’à une époque récente, elle est restée vouée au pastorat extensif ; avec le tourisme, une nouvelle exploitation forestière, l’extraction minière moderne, les centrales hydroélectriques, elle s’est, au moins localement, transformée.


Les régions


Le karst

Au nord-ouest, il forme la partie externe des mouvements appelés dinariques. Toutes les formes y sont représentées, favorisées par l’épaisseur des calcaires (v. calcaire [relief]) et leur dureté : dolines, lapiés, ouvalas, vastes poljés percés de gouffres (ponors), réseau souterrain de grottes (jama), circulation souterraine jusqu’au-dessous du niveau de l’Adriatique, où les eaux du karst réapparaissent sous forme de vrulje (sources sous-marines). Un paléoclimat, sans doute pliocène, a modelé d’immenses surfaces d’aplanissement laissant en saillie les hums ; la glaciation et les phénomènes périglaciaires ont contribué à l’oblitération des formes karstiques et aussi au dégagement de lapiés géants.

Les forêts recouvrent les pentes ; les poljés sont cultivés ; les moutons transhumants broutent durant l’été les pâturages des hautes pentes. Dans l’économie actuelle, le karst présente un intérêt touristique (grottes de Postojna, lacs de Plitvice et chutes de Jajce). Les eaux rassemblées par des canalisations souterraines sont concentrées dans des lacs d’altitude, puis projetées dans les turbines à 1 200 m plus bas, sur le littoral adriatique. L’élevage (pour la laine, les fromages) a été enfin intensifié, surtout en Herzégovine.


La partie pannonienne, ou interne, des chaînes et massifs dinariques

Elle présente un autre aspect. La complexité géologique des massifs orientés du N.-O. au S.-E., la présence de roches anciennes, volcaniques et primaires, en font un pays de sources et de rivières nombreuses : c’est la « Bosnie humide ». Les artères de drainage appelées en direction du nord-est par les bassins de subsidence de la plaine pannonienne découpent de vastes flancs de montagnes boisées. Une vie de symbiose s’est également établie entre sommets et vallées : descente du foin, du bois, du lait de brebis en direction des bourgades de confluence. Mais, de nos jours, la montagne est en voie de désertion, la friche sociale s’étend et la population se concentre dans les bassins et vallées : bassin de Sarajevo (la capitale régionale), vallée de la Bosna, autour des mines de fer de Vareš et de l’aciérie de Zenica, des industries chimiques de Tuzla, des combinats de bois et de cellulose. Une bonne route dessert maintenant Sarajevo, qu’elle unit à la Pannonie ; c’est là le symbole du désenclavement de pays trop longtemps isolés.

La Serbie occidentale fournit du fer et du bois ; la vallée de la Drina, frontière de la Serbie, produit de l’électricité. Les montagnes de Serbie occidentale (Stari Vlab, Raška) sont de vastes centres de vie pastorale et d’exportation des produits laitiers, où l’émigration sévit en direction des vallées de la Morava, vers lesquelles gravitent de gros marchés, Požega, Titovo Užice, et, plus en aval, des centres industriels. On passe progressivement aux bassins et vallées du seuil Morava-Vardar.


La dépression de la Morava et du Vardar

Cette longue dépression entre des montagnes pastorales relie le Danube à la mer Égée. Le seuil entre les sources du Vardar et de la Morava du Sud n’est qu’à quelques centaines de mètres d’altitude ; les vallées s’élargissent en des bassins séparés par des gorges ou dans de vastes plaines de confluence ; le chemin de fer et la nouvelle autoroute unissent les villes moyennes de la Serbie « étroite » et de la Macédoine.

L’échec économique relatif enregistré jusqu’à présent dans le développement de ce couloir réside dans la présence de hauts massifs appartenant au système rhodopo-égéen (qui oppose à l’ouest comme à l’est des limites à l’élargissement des bassins agricoles), demeurant le domaine d’une activité pastorale. Il faut noter la présence de la population la plus attardée de toute la Yougoslavie, les Albanais, dans la région retirée dans des bassins fermés de l’Ouest, le Kosovo et la Metohija. Enfin, l’enclavement des bassins lacustres macédoniens à l’ouest et de plaines arides à l’est ne favorise pas une intense vie de circulation.