Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
W

Weber (Max) (suite)

La vie et l’œuvre de Max Weber

1864

Naissance à Erfurt.

1882-1886

Études à Berlin, à Heidelberg et à Tübingen.

1889

Doctorat de droit avec une thèse sur l’Histoire des entreprises commerciales au Moyen Âge.

1891

Thèse sur l’Histoire agraire romaine et sa signification pour le droit public et privé.

1892

Rapport sur la Situation des ouvriers agricoles à l’est de l’Elbe. Obtient un poste à la faculté de droit de Berlin.

1894-1897

Professeur d’économie politique à Fribourg.

1897

Nommé professeur à l’université de Heidelberg.

1904

Dirige, avec Werner Sombart (1863-1941), les Archiv für Sozialwissenschaft und Sozialpolitik.

Voyage aux États-Unis.

Publie un essai sur l’Objectivité de la connaissance dans les sciences et la politique sociales (die « Objektivität » sozialwissenschaftlicher und sozialpolitischer Erkenntnis).

1905

Publie dans les Archiv l’essai Die protestantische Ethik und der Geist des Kapitalismus (l’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme), qui sera repris en 1920 dans les Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie.

Intéressé par l’évolution politique en Russie, entreprend plusieurs essais sur ce thème.

1909

Cofondateur de la Deutsche Gesellschaft für Soziologie (association qu’il quittera dès 1912).

Entreprend la rédaction d’Économie et société.

Publie les Rapports de production dans l’agriculture du monde antique (Agrarverhältnisse im Altertum).

1916-17

Remplit diverses missions officieuses en Belgique, en Autriche et en Hongrie.

1917

Entreprend la rédaction de Das antike Judentum (le Judaïsme antique), qui sera repris en 1920-21 dans les Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie.

1918-19

Donne à Munich, au cours de l’hiver révolutionnaire 1918-19, les deux conférences Politik als Beruf et Wissenschaft als Beruf (trad. fr. le Savant et le politique, Paris, 1959), respectivement reprises dans les Gesammelte politische Schriften (1921) et les Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre (1922).

1919

Nommé professeur à Munich, fait partie de la commission chargée de rédiger la Constitution de Weimar.

1920

Mort à Munich.

1920-21

Gesammelte Aufsätze zur Religionssoziologie (3 vol. ; trad. fr. Études de sociologie de la religion : t. I ; l’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme, 1964 ; t. III, le Judaïsme antique, 1971).

1921

Gesammelte politische Schriften.

1921-22

Wirtschaft und Gesellschaft (2 vol. ; trad. fr. Économie et société, Paris, t. I, 1971).

1922

Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre (trad. fr. partielle Essais sur la théorie de la science, Paris, 1965).

1923

Wirtschaftsgeschichte.

1924

Gesammelte Aufsätze zur Soziologie und Sozialpolitik.

Gesammelte Aufsätze zur Sozial- und Wirtschaftsgeschichte.

Webern (Anton)

Compositeur autrichien (Vienne 1883 - Mittersill 1945).


Il appartient, avec Arnold Schönberg*, son maître, et Alban Berg*, son ami, à la fameuse « trinité » de l’école de Vienne*.

Fils d’un ingénieur des mines, le jeune Anton von Webern (il renoncera très tôt à la particule) se destine tout d’abord à la musicologie ; il participe à des travaux sur Heinrich Isaak (compositeur de la fin du xve s. à la cour des Médicis) qui lui vaudront en 1906 le titre de docteur de l’université de Vienne. En 1902, il est l’élève, pour l’écriture, de Guido Adler (1855-1941). De 1904 à 1908, il étudie la composition avec Schönberg.

À partir de 1908, il exerce les fonctions de chef d’orchestre de théâtre en Autriche et en Allemagne. Engagé volontaire dans l’armée autrichienne pendant la Première Guerre mondiale, il est bientôt réformé. Après la guerre, il est nommé directeur des Wiener Arbeiter-Symphonie-konzerte (poste qu’il occupera de 1922 à 1934) et chef d’orchestre à la radio de Vienne (1927). Vers 1933, il commence à enseigner en privé.

Sous le régime nazi, sa musique, jusque-là fort peu jouée, est interdite. En 1941, on retrouve Webern correcteur d’épreuves dans une grande maison d’éditions musicales viennoise. Sa disparition, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, passe inaperçue, en dépit de circonstances tragiques : le compositeur est abattu dans son jardin, victime d’une erreur, par un soldat américain.

Anton Webern a peu composé ; mais chacune de ses œuvres est le produit d’une concentration maximale. On ne peut guère, comme on le fait généralement pour Berg et Schönberg, classer sa production en périodes distinctes. Les œuvres antérieures aux Lieder, op. 17 (1924), où il se sert pour la première fois de la technique de la série inventée par Schönberg, sont d’esprit sériel avant la lettre : elles ressemblent par plus d’un aspect aux œuvres de la maturité et par d’autres caractères les préfigurent.

D’une façon générale, les premières œuvres se signalent par leur grande brièveté. Le Chœur, op. 2, dure deux minutes et demie ; les Bagatelles, op. 9, mises bout à bout, durent moins de quatre minutes ; l’une des Cinq Pièces pour orchestre, op. 10, n’a que sept mesures. C’est l’époque de la « petite forme ». Plus tard, les œuvres de Webern deviennent plus longues, sans jamais renier le parti pris de concision qui leur est propre.

Les pièces vocales et chorales tiennent une grande place dans le catalogue de Webern. De 1915 à 1925, le musicien n’écrit même que des Lieder et des œuvres destinées à la voix, où celle-ci est traitée dans un style disjoint, assez instrumental. Peut-être les textes de ces pièces l’aident-ils à lutter contre l’abstraction qui envahit sa musique. Mais Webern revient périodiquement à la musique de chambre : trio, quatuors, Concerto pour neuf instruments. Ici s’affirment de plus en plus son sens de la géométrie sonore, son refus de toute expression sentimentale et son mépris de la virtuosité. De même, les Variations, op. 27, unique œuvre pour le piano, rejettent tout apparat et ne cherchent que la plus pure intériorité.