vivace (plante) (suite)
La forêt dense équatoriale, qui est en permanence toujours feuillue, n’est, cependant, pas composée en majorité d’arbres à feuilles persistantes ; en fait, la plupart des arbres perdent leurs feuilles chaque année pendant un laps de temps très court (deux à trois semaines), mais, suivant les espèces, à différentes périodes de l’année. Ils ont donc comme les autres une période de repos, mais ici très courte à cause du climat.
Dans les régions arides, les végétaux vivaces n’ont souvent de feuilles que pendant un laps de temps très court (Peresquia) ou même pas du tout. Adaptés à la sécheresse, ils fleurissent à l’état adulte tous les ans et forment des fruits et des graines.
Dans les régions semi-arides, de nombreuses plantes vivaces sont arbustives et forment des peuplements voisins de ceux que l’on trouve dans la région méditerranéenne (garrigue, maquis) ; ces arbustes sont, comme les plantes désertiques, très bien armés contre la sécheresse ; ils sont souvent épineux (Euphorbia spinosa, Astragale...) et perdent parfois leurs feuilles pendant la saison sèche (Genista horrida). Mais de nombreuses espèces ont des feuilles persistantes présentant des caractères xériques : forte cuticule, stomates enfoncés dans des cryptes, importante pilosité, donnant à ces plantes une couleur grisâtre (Lavande, Romarin, Bruyère). Souvent, les arbustes prennent une forme en coussin appliqué sur le sol, réduisant ainsi l’action desséchante du climat ; moins développé que dans les régions désertiques, le système souterrain est encore très important pour ces espèces et, dans bien des cas, empêche un peuplement fermé.
De nombreuses plantes herbacées sont également vivaces. Parmi elles, on en trouve qui ont un appareil végétatif aérien permanent (hémicryptophytes) en forme de rosette (Pâquerette, Pissenlit) ; seule la hampe florale s’élève et marque une différence entre les formes d’activité et de repos. La Renoncule jaune a également une rosette, mais pousse en outre, au printemps, une tige dressée feuillée. Pour d’autres, il ne subsiste pendant l’hiver qu’une partie souterraine presque inapparente, d’où repousse à la belle saison un nouvel organe aérien constitué de tiges, de feuilles et de fleurs (Ortie). Chez les Graminacées, il y a formation de touffes (plantes cespiteuses) persistantes qui repartent au printemps (Molinie) ou de souches traçantes par stolons (Chiendent, Oyat).
Parfois, les parties aériennes disparaissent si complètement que l’on ne distingue plus la plante pendant la mauvaise saison (cryptophytes). Il ne reste qu’un rhizome (tige souterraine) et des racines (Anémone Sylvie, Sceau-de-Salomon) ; au printemps, un bourgeon ébauché l’année précédente forme des feuilles et des fleurs. Parfois, ce sont des tubercules (Pomme de terre) qui assurent la pérennité de la plante : « les yeux » de la Pomme de terre sont des bourgeons qui peuvent se développer et donner un appareil végétatif complet en utilisant les réserves amylacées accumulées l’année précédente.
Les bulbes (géophytes) permettent également le passage de la mauvaise saison ; ainsi, chez l’Oignon, des feuilles charnues (écailles) sont insérées sur un plateau (tige télescopée) porteur en son milieu d’un bourgeon ; ce dernier se développe au printemps, donne une inflorescence élevée et des feuilles. Puis de nouvelles réserves s’accumulent à la base de ces dernières, constituant ainsi un nouvel Oignon pour attendre l’année suivante. Le processus n’est que légèrement différent chez le Crocus, qui possède un bulbe solide.
J.-M. T. et F. T.