Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

vitamine (suite)

• L’avitaminose B 2. Par carence d’apport, elle est exceptionnelle chez l’homme (plus fréquente chez le nourrisson) ; elle résulte plus souvent d’un défaut d’absorption intestinale (troubles digestifs). Elle se traduit par de la chéilite (irritation des lèvres avec aspect crevassé, rouge et fissures), de la glossite (irritation de la langue, qui est rouge pourpre), de l’irritation oculaire avec diminution de l’acuité visuelle, des troubles cutanés (irritation avec lésions acnéiformes des paupières, des oreilles).

3. La vitamine B 3, ou vitamine PP, ou nicotinamide.
Elle se rencontre dans les mêmes constituants que les autres vitamines B. Elle peut être également synthétisée par les bactéries de la flore intestinale et par le foie.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. La vitamine B 3, ou PP, intervient dans les processus d’oxydoréductions cellulaires. Les besoins journaliers sont d’environ 20 mg.

• L’avitaminose B 3 ou PP. Elle provoque la pellagre (d’où le nom de para-pellagra [PP] donné à la vitamine). Cette affection se rencontre dans les régions à alimentation pauvre et monotone où le maïs prédomine (le maïs contient des antivitamines PP). Les troubles essentiels regroupent une dermatite (lésion cutanée) des régions découvertes de la peau avec bulles, ulcérations, puis desquamation, une diarrhée avec brûlures, nausées, vomissements, une démence et parfois une évolution mortelle.

4. La vitamine B 4, ou adénine.
Elle favorise l’élaboration des leucocytes (globules blancs). Les besoins journaliers sont amplement satisfaits par l’absorption de protéines animales (viande, poisson, etc.). Il ne semble pas exister d’avitaminose B4, mais l’administration de vitamines B4 est utilisée pour pallier certaines déficiences en globules blancs.

5. La vitamine B 5, ou acide pantothénique.
Elle existe dans tous les tissus animaux. Elle est nécessaire pour le métabolisme des lipides et des glucides. Les besoins journaliers sont de 15 mg. Il n’existe pas d’avitaminose B 5 humaine. Chez le rat, une carence en acide pantothénique entraîne des troubles de la croissance associés à des manifestations cutanées et nerveuses. L’acide pantothénique est employé dans le traitement des maladies du cheveu.

6. La vitamine B 6, ou pyridoxine.
Elle se rencontre dans la levure de bière, le lait, les œufs. Elle intervient dans l’utilisation des lipides et des glucides. Les besoins journaliers sont de 2 mg. La carence en vitamine B 6 se traduit par des troubles neurologiques avec acrodynie (gonflement et refroidissement des mains et des pieds, qui sont douloureux).

7. La vitamine B 9, ou acide folique.
Elle se rencontre dans la levure de bière, les légumes frais à feuilles vertes.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. La vitamine B 9 est indispensable à la maturation des globules rouges. Elle joue un rôle dans la consommation des protides. Les besoins journaliers sont de 15 mg.

• L’avitaminose B 9. Elle se traduit par une anémie (diminution du nombre des globules rouges) et par des troubles de la croissance.

8. La vitamine B 12, ou cyanocobalamine.
Elle se trouve dans de nombreux aliments (viandes, lait). Elle est indispensable à la formation des globules rouges. Les besoins journaliers sont de 0,003 mg. L’avitaminose B 12 se traduit par une anémie. Elle résulte d’un défaut d’absorption intestinale de la vitamine B 12.

9. La vitamine H, ou biotine.
Elle est rattachée aux vitamines B. On la rencontre dans le rein, le foie, le jaune d’œuf. Elle est également synthétisée par les bactéries de la flore intestinale. Les besoins journaliers sont de 20 mg. La carence en vitamine H n’existe pas chez l’homme ; chez le singe, elle est responsable de troubles cutanés aigus ou d’une chute des poils.

• La vitamine C
La vitamine C, ou acide ascorbique, a été isolée en 1928 par le biochimiste hongrois Albert Szent-Györgyi (né en 1893, prix Nobel de médecine en 1937) de la glande corticosurrénale ; elle est présente dans les oranges, les citrons, les fruits et légumes frais, et les vertus curatives de ceux-ci sur le scorbut étaient connues depuis longtemps.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. La vitamine C intervient dans l’élaboration de la substance conjonctive (tissus de soutien), dans la formation des vaisseaux, des cartilages et de l’osséine des os. Elle stimule la maturation des globules rouges. Les besoins journaliers, de l’ordre de 75 mg, sont augmentés au cours des maladies infectieuses aiguës.

• L’avitaminose C. Elle réalise chez l’adulte le scorbut, caractérisé au début par une gingivite (inflammation des gencives) avec ulcérations et hémorragies ; bientôt les dents se déchaussent et tombent ; l’état général devient mauvais ; les parois des vaisseaux capillaires se fragilisent, et les hémorragies s’étendent aux territoires les plus divers (peau, muscle). Des hémorragies digestives, urinaires, de la fièvre conduisent à la mort par défaillance cardiaque. Le scorbut infantile, ou maladie de Barlow, se manifeste par des signes comparables avec anémie, fièvre, douleurs des extrémités des membres, dues à des troubles de l’ossification.

Les vitamines P
Elles regroupent trois substances (la citrine, la rutine et l’esculoside) que l’on rencontre dans tous les fruits. Leur rôle physiologique et leurs besoins journaliers sont inconnus. La carence en vitamine P entraîne des pétéchies (hémorragies cutanées sous forme de petites taches rouges sous la peau) en raison de la fragilité des vaisseaux capillaires.

L’étude des vitamines permet de comprendre le danger que représentent des régimes alimentaires trop monotones, l’abus d’aliments purs, stérilisés à trop haute température, la nécessité d’équilibrer les régimes entre l’apport des aliments et celui des vitamines indispensables à leur utilisation (glucides et vitamine B 1 par exemple), le rôle pathogène d’un apport insuffisant en vitamines : leur déficit engendre des maladies graves par avitaminose ; leur déficit seulement relatif réalise des états de précarence qui peuvent être brusquement révélés au cours de nombreuses maladies et notamment d’infections.