Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

vitamine (suite)

• Hypovitaminose D. La carence en vitamine D réalise sur l’organisme en croissance un rachitisme* (déformations squelettiques avec troubles gastro-intestinaux, atteinte de l’état général). Chez l’adulte, la carence en vitamine D détermine l’ostéomalacie (déminéralisation squelettique généralisée par insuffisance de fixation du phosphore et du calcium sur la trame protéique de l’os, entraînant des douleurs osseuses avec, sur les radiographies, des images de pseudo-fractures linéaires, symétriques, très nettes au niveau des côtes et des omoplates).

• Hypervitaminose D. Elle survient au cours de traitements trop intenses par la vitamine D. Elle se traduit par des vomissements, une polyurie (urines trop abondantes), une polydypsie (soif excessive), une déshydratation et des troubles psychiques. Elle peut laisser des séquelles (en l’absence de traitement rapide), se traduisant notamment par une néphrocalcinose (précipitation de cristaux de calcium au niveau du rein), qui évolue ensuite pour son propre compte.

• La vitamine E
La vitamine E, ou α tocophérol, se rencontre dans les germes de blé et dans les organes verts des végétaux.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. Le rôle de la vitamine E est mal connu : elle interviendrait comme facteur antioxydant et jouerait un rôle spécifique au niveau de l’appareil génital. Les besoins journaliers sont de l’ordre de 20 mg.

• Hypovitaminose E. La carence en vitamine E n’a jamais été observée à l’état pur chez l’homme ; chez le rat, elle détermine un avortement précoce chez la femelle et un arrêt de la spermatogenèse (maturation des spermatozoïdes) chez le mâle.

• La vitamine K
La vitamine K, ou phylloquinone, se rencontre dans tous les légumes verts. L’apport alimentaire est secondaire par rapport à la synthèse de vitamine K par les bactéries de la flore intestinale chez l’homme.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. La vitamine K intervient dans la synthèse par le foie de certains facteurs indispensables à la coagulation* et principalement de la prothrombine. Les besoins journaliers sont de l’ordre de 4 mg.

• Hypovitaminose K. La carence en vitamine K est à l’origine de la maladie hémorragique du poussin. L’avitaminose K par carence d’apport ne s’observe, dans l’espèce humaine, que chez le nouveau-né, dont le contenu intestinal amicrobien ne peut pas synthétiser de vitamine K. La carence par défaut d’absorption intestinale est beaucoup plus fréquente chez l’homme : elle s’observe lorsque la sécrétion biliaire fait défaut ou lorsque le transit intestinal est perturbé. La carence par défaut de synthèse se rencontre après destruction de la flore bactérienne intestinale par un traitement antibiotique par exemple. Elle se traduit par une tendance aux saignements et par des hémorragies internes (tube digestif, méninges) dans les cas graves. Moins sévère, la carence en vitamine K se traduit seulement par un abaissement du taux de prothrombine (facteur de coagulation).

• Les vitamines F
On donne ce nom à des acides gras insaturés (notamment à l’acide linoléique) et à certains de leurs dérivés présents dans les huiles végétales, mais leur caractère indispensable n’est pas prouvé chez l’homme.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. Les vitamines F, mal connues, interviendraient dans le métabolisme des graisses. Leurs besoins journaliers sont difficiles à préciser.

• Hypovitaminose F. La carence en vitamine F détermine chez le rat des lésions de la peau. Il n’existe pas d’avitaminose humaine, mais l’administration de vitamine F permet d’obtenir chez l’homme des améliorations de certaines maladies de peau.


Vitamines hydrosolubles

• Les vitamines B
La dénomination « vitamine B » est devenue avec le temps celle de « complexe vitaminique B », comprenant des substances solubles dans l’eau et de provenance commune (levures). Les vitamines B se distinguent les unes des autres par leur structure, leur rôle physiologique et leur application thérapeutique différents.

1. La vitamine B 1, ou thiamine, ou aneurine.
Elle est normalement synthétisée par les plantes, les bactéries et les levures. Elle existe en quantités importantes dans les cuticules des graines de céréales.

• Rôle physiologique et besoins journaliers. La vitamine B 1 est un agent important du catabolisme (consommation) des glucides. Les besoins journaliers sont de l’ordre de 1,5 mg, mais la vitamine B 1 doit être fournie chez l’homme en quantités proportionnelles à celles des glucides ingérés.

• L’avitaminose B 1. Elle peut résulter d’une carence d’apport (consommation d’aliments raffinés tels que le riz poli, la farine blanche), d’un défaut d’absorption intestinale (diarrhée, colites chroniques), d’une carence d’utilisation, comme on l’observe au cours de l’alcoolisme chronique. Cliniquement, le béribéri* se traduit par des troubles nerveux (douleurs diverses, atrophies musculaires progressives suivies de paralysie) et par des troubles cardio-vasculaires (insuffisance cardiaque). Il est dû à une carence en vitamine B 1 associée à une carence polyvitaminique complexe. L’avitaminose B 1 pure est responsable de l’encéphalopathie de Gayet-Wernicke : on l’observe surtout chez les alcooliques ; elle se traduit par des troubles psychiques et somatiques graves.

2. La vitamine B 2, ou riboflavine, ou lactoflavine.
Elle est synthétisée par les végétaux, surtout la levure de bière. On la retrouve dans certains viscères (foie, rein, cœur), dans le lait, les œufs, les poissons et certains végétaux (épinards, carottes, laitue).

• Rôle physiologique et besoins journaliers. La vitamine B 2 intervient dans les réactions d’oxydations cellulaires. Elle joue un rôle dans l’absorption intestinale des glucides. Les besoins journaliers sont de 2 mg.