Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

ventilation (suite)

• À l’opposé de l’extraction directe se situe la dilution dans le volume total de l’air intérieur ; la composition de celui-ci est alors à peu près uniforme et identique à celle de l’air évacué. Cette solution s’applique surtout lorsque les sources de dégagement sont dispersées dans toute l’étendue du local et qu’il ne s’agit pas de substances trop nocives. Il en est ainsi dans les habitations, bureaux, écoles, etc. Une bonne répartition des orifices d’introduction et d’évacuation doit s’opposer à la formation de zones mortes, où l’air stagnerait. Les excédents de chaleur sont dilués de même avec tendance à une surchauffe relative des parties hautes, sans inconvénient dans ce cas, Les règles françaises de construction des bâtiments d’habitation de 1969 associent ces deux méthodes, en prescrivant l’admission d’air neuf dans les pièces principales, d’où il passe dans les cuisines, salles d’eau, W. C. pour en être évacué.


Détermination des débits d’air nécessaires

Si l’on appelle M la masse d’air du local, dans laquelle les substances doivent être diluées, si l’on connaît, pour une substance donnée, sa teneur c0 dans l’air neuf et sa teneur limite c1 rapportées à la masse d’air pur ainsi que la masse m dégagée par heure dans le local, on doit introduire une masse d’air pur au moins égale à le taux minimal de renouvellement est Si l’on a plusieurs substances à éliminer, on doit prendre la plus élevée des valeurs de n ainsi trouvées. Un mode de calcul analogue s’applique aux excédents de chaleur. Pratiquement, faute de données suffisantes, on fixe empiriquement des taux de renouvellement conventionnels ou parfois des débits en fonction du nombre d’occupants. De même, les débits d’extraction directe à prévoir pour divers appareils ou machines sont fixés par l’expérience.


Types, dispositifs et appareils de ventilation


Ventilation naturelle

On ne fait appel à aucun appareil mécanique tant pour l’introduction que pour l’évacuation.

Dans la ventilation naturelle par infiltration, l’introduction et l’évacuation sont déterminées uniquement par les différences de pressions intérieure et extérieure au niveau des interstices entre les divers châssis ouvrants et dormants des baies. Les différences de pressions effectives, dues aux différences de températures entre intérieur et extérieur, tendent à faire entrer l’air par les interstices inférieurs et à le faire sortir par les interstices supérieurs. Les différences entre façades dépendent surtout des vents. Elles peuvent déterminer un écoulement d’air d’une façade à l’autre à travers les pièces et les dégagements.

Ce genre de ventilation n’exige aucun dispositif spécial. Mais le débit d’air est difficile à prévoir, puisqu’il dépend à la fois des conditions extérieures et des sections très mal déterminées des interstices. Il peut être tantôt insuffisant, tantôt surabondant.

Sans éliminer l’influence des conditions extérieures, on peut améliorer la ventilation naturelle : côté admission par des orifices ou des conduits d’amenée d’air et côté évacuation par des conduits de tirage naturel ou des dispositifs statiques appropriés.

Le tirage naturel accentue l’effet des différences de température. Pour des locaux industriels à forts dégagements de chaleur, il peut conserver, une efficacité en dehors de la saison froide. Il s’applique aussi à la ventilation des chaufferies, l’air étant introduit à la partie basse.

Les dispositifs statiques d’évacuation renforcent l’effet des différences de température par l’entraînement dû au vent. C’est ainsi qu’agissent les lanterneaux et les divers « aspirateurs statiques », qui peuvent d’ailleurs servir d’auxiliaires au tirage naturel et s’opposent au refoulement éventuel par des vents plongeants.


Ventilation mécanique ou forcée

L’air est entraîné par des ventilateurs. Il peut être soufflé (pulsé) dans l’enceinte ou y être aspiré, et cela directement ou par l’intermédiaire de conduits. Soufflage et aspiration sont souvent combinés, notamment pour la ventilation des salles de spectacle ou de réunion.

• La ventilation soufflée se prête bien à la dilution si la forme et la disposition des bouches ainsi que les vitesses d’émission assurent un bon mélange. Elle permet un traitement préalable de l’air et au moins sa filtration. Une distribution primaire en surpression peut alimenter des éjecteurs locaux qui entraînent par induction le complément de débit.

• La ventilation mécanique aspirée est d’un usage fréquent dans l’industrie, en effet elle se prête bien à l’extraction directe. Aussi tend-elle à se répandre dans les immeubles modernes, les règles de construction l’encourageant sans, toutefois, l’imposer.

R. D.

➙ Chauffage des locaux / Conditionnement d’ambiance.

Ver

Nom donné, dans le langage usuel, à divers animaux à corps mou et allongé, dépourvus d’appendices ou possédant de courtes pattes et se déplaçant par des contorsions plus ou moins bien coordonnées.


Appliqué aussi bien à des larves d’Insectes (Ver à soie, Ver blanc) qu’à des animaux qui conservent toute leur vie une morphologie identique (« Vers » proprement dits, comme le Ver de terre ou le Ver solitaire), le terme de Ver n’a aucune signification zoologique précise et tend à disparaître du vocabulaire scientifique spécialisé. Cependant, sa commodité d’emploi et son pouvoir évocateur font hésiter à l’abandonner complètement, même dans les ouvrages récents de zoologie.

Depuis C. von Linné, qui a introduit le terme dans la nomenclature et lui a donné un contenu — fort hétéroclite d’ailleurs —, des générations de chercheurs ont à la fois versé dans le groupe des « Vers » un certain nombre de formes provisoirement inclassables et tenté d’y déceler des ensembles naturels, avec leurs affinités et leurs filiations. Après avoir été une sorte de tonneau des Danaïdes pour les systématiciens, les « Vers » sont maintenant séparés en un certain nombre de phylums, dont la caractérisation, encore inachevée, s’est établie progressivement, non sans hésitations ni fausses routes : excellent exemple de la démarche patiente des zoologistes à la recherche de critères fondamentaux valables pour chaque lignée.