veine (suite)
Le traitement chirurgical consiste dans l’extirpation des veines déficientes par introduction, après ligature aux deux extrémités, d’un cathéter spécial, ou « stripper », qui permet d’arracher complètement le vaisseau. Cette méthode est devenue de pratique courante, mais, en cas de varices compliquées, elle nécessite des précautions particulières, telle la recherche préalable d’une phlébite profonde par un examen radiologique après injection de substances de contraste dans le réseau veineux du membre atteint (phlébographie).
Phlébite
C’est l’inflammation d’une veine avec formation d’un caillot qui entraîne son oblitération.
La phlébite peut être due à des affections générales (cancers viscéraux, hémopathies malignes, infections diverses), mais les causes les plus fréquentes sont les interventions chirurgicales (surtout celles qui portent sur le bassin), les accouchements, les traumatismes avec ou sans fracture. Le rôle déclenchant essentiel est l’absence d’exercice musculaire, le décubitus forcé.
Les signes de la phlébite sont minimes au début de l’évolution, à la phase dite « de phlébothrombose » : sensibilité à la pression, empâtement des masses musculaires du mollet, douleur provoquée par la flexion dorsale du pied, fièvre discrète avec anxiété, accélération du rythme cardiaque. À un stade plus avancé, dit « de thrombophlébite », le membre est très douloureux, gonflé par un œdème important sur toute son étendue (v. thrombose). Même dans les cas les plus favorables, l’évolution est longue ; la résorption de l’œdème demande plusieurs semaines et les séquelles sont fréquentes : lourdeur à la station debout, œdèmes persistants, troubles trophiques. Mais le risque majeur est la survenue d’une embolie pulmonaire, accident sévère, souvent mortel, parfois foudroyant, dont la fréquence fait toute la gravité des phlébites.
La prévention des phlébites et de leurs embolies exige une surveillance rigoureuse des opérés, des accouchées, de tous les sujets contraints au décubitus prolongé : recherche quotidienne des signes de début de la phlébothrombose et, à la moindre alerte, mise en œuvre du traitement anticoagulant (v. anticoagulants). La mobilisation active et passive, les massages des membres inférieurs et surtout la pratique du lever précoce des opérés ont fait considérablement diminuer le nombre des phlébites. Lorsque la mobilisation précoce est impossible (fractures du membre inférieur par exemple), le traitement anticoagulant systématique apporte une grande sécurité. Néanmoins, malgré toutes les précautions, l’embolie pulmonaire demeure un risque imprévisible redouté de tous les chirurgiens.
P. D.
➙ Circulation.
C. Olivier, Maladies des veines, diagnostic et traitement (Masson, 1957).