Maladie éruptive, contagieuse et habituellement bénigne de l’enfance.
Thomas Huckle Weller (né en 1915) a démontré, en 1953, la parenté virale de la varicelle et du zona*. Ces deux affections sont déterminées par Herpes virus varicellae (virus à A. D. N.) dont l’homme est le seul réservoir.
Passée une période où l’enfant est protégé par les anticorps maternels, le contact est suivi d’une maladie avec virémie (présence du virus dans le sang) : la varicelle. Le zona a une origine endogène avec reviviscence à partir de particules virales latentes au sein des ganglions rachidiens. Il existe également des zonas après contact avec un malade. Ces récidives s’accompagnent d’augmentation du taux des anticorps.
La varicelle atteint les enfants de 2 à 8 ans. Elle est rare mais sévère chez l’adulte. Elle est contagieuse dès le début de la maladie. Le virus peut franchir la barrière placentaire (risque possible de fœtopathie).
L’incubation est silencieuse et l’invasion (vers le 14e jour) est au plus signalée par une fièvre légère.
L’éruption la suit de 24 heures, faite d’éléments maculeux (taches rouges), puis vésiculeux (vésicules), bien séparés, en gouttes de rosée. Puis les vésicules se dessèchent 2 jours plus tard, une croûte les recouvre qui tombe au 10e jour (pas de cicatrice, sauf en cas de grattage).
Au niveau des paumes et plantes, les éléments sont rares et durs ; un énanthème (rougeurs des muqueuses de la bouche) peut s’observer.
Cette éruption évolue en 2 ou 3 poussées à 3 à 4 jours d’intervalle.
Une micropolyadénopathie (nombreux petits ganglions gonflés) peut s’observer. Une leucopénie est habituelle (diminution du nombre des leucocytes). La convalescence est brève.
Les formes cliniques sont dominées par les formes graves de la varicelle : certains sujets (leucémiques, cancéreux, malades traités par corticoïdes ou immunodépresseurs) font des varicelles extensives, hémorragiques avec atteinte viscérale (foie et poumons).
Les complications sont rares : surinfection, atteinte oculaire, néphrites. L’atteinte des poumons est plus fréquente, avec possibilité de manifestations cliniques et radiologiques inquiétantes. Les atteintes nerveuses sont dominées par une encéphalite survenant entre le 3e et le 10e jour avec fièvre, syndrome cérébelleux aigu ; des névrites peuvent s’observer. Les formes graves sont exceptionnelles. Le diagnostic de varicelle est facile le plus souvent. Parfois, le prurigo peut prêter à discussion. Quelques formes graves peuvent faire discuter la variole*.
Le traitement de la varicelle comporte des désinfectants locaux (éosine, violet de gentiane) appliqués sur la peau pour éviter une surinfection streptococcique.
L’isolement doit être très rigoureux à l’hôpital pour éviter la dissémination à des sujets fragiles (traités par corticoïdes).
La cytosine arabinoside peut permettre de limiter l’extension dans les formes graves. Le prurit peut être combattu par les sédatifs (antihistaminiques). La vaccination n’existe pas. Les gammaglobulines (sérum hyperimmum) ont un intérêt chez les sujets fragiles exposés à la contagion.
P. V.