Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Averroès (suite)

Le deuxième temps fort de la survie d’Averroès en Occident se situe au xve s., dans le cercle des maîtres de Padoue, l’un des centres de la Renaissance où se manifeste, avec le culte de l’Antiquité et l’éveil de la science, la tendance la plus rationalisante de l’humanisme ; ainsi a-t-on pu dire que Pietro Pomponazzi († 1525) et Cesare Cremonini († 1631), dans leur scolastique averroïste, sont à l’origine du monde « moderne », bien que cette position ait, sur le moment, fait figure de conservatisme contre les progrès des sciences.

M. D. C.

M. D.

 L. Gauthier, Ibn Rochd (Averroes) [P. U. F., 1948].

Aveyron. 12

Départ. de la Région Midi-Pyrénées ; 8 735 km2 ; 278 306 hab. (Aveyronnais). Ch.-l. Rodez. S.-préf. Millau et Villefranche-de-Rouergue.


Le département doit son nom à la rivière Aveyron (250 km), affluent du Tarn, qui arrose notamment Rodez. Situé dans l’ouest du Massif central, il appartient au domaine climatique atlantique : sauf dans l’extrême Sud-Ouest et dans la région de Millau, les précipitations excèdent 700 mm et dépassent même 1 200 mm sur les hauteurs du Lévezou et de l’Aubrac.

Ayant connu depuis un siècle une dépopulation intense, l’Aveyron demeure un département surtout rural : 80 p. 100 du sol sont exploités en faire-valoir direct. Dans ce pays fortement défriché, où l’on ne compte plus que 96 000 ha de bois et de forêts, de très vastes superficies ont été couchées en herbe ; il y a environ 300 000 ha de prairies naturelles, et, sur une superficie équivalente de labours, la moitié est consacrée aux prairies artificielles. L’élevage domine ici largement, surtout celui des ovins.

Au nord du Lot s’étend la partie occidentale du plateau volcanique de l’Aubrac : d’altitude moyenne, proche de 1 000 m, c’est une région très rude, fortement enneigée en hiver. L’élevage des bovins y est traditionnel (race d’Aubrac). Plus à l’ouest, le plateau cristallin de la Viadène est moins découvert que l’Aubrac. Cet ensemble de hautes terres est encadré par les gorges profondes de la Truyère et du Lot ; la douceur relative du climat y avait permis, surtout sur les pentes schisteuses, la plantation de vignes, aujourd’hui délaissées. Grâce à la vigueur des ruptures de pente, le potentiel hydro-électrique des cours d’eau a pu être aménagé : plus de 1 TWh est fourni par la basse Truyère (Sarrans, Brommat) et plus de 0,2 par le Lot. Les grandes routes évitent généralement ces vallées trop étroites.

Des environs de Rodez aux confins du Languedoc méditerranéen, les Causses dressent leurs corniches calcaires du Jurassique. Entre l’Aveyron et le Lot, le causse de Rodez, ou causse Comtal, est une vieille terre à blé, que les paysans ont peu à peu abandonnée aux friches, puis aux taillis ; de vastes superficies y sont de nouveau défrichées et emblavées. Plus à l’est, le causse de Séverac évoque, par son altitude (de 800 à 900 m), par la rigueur de son hiver et par l’étendue des boisements fortement dégradés, les Grands Causses, auxquels il est, du reste, soudé. Au sud-est du Tarn et au sud de la Dourbie, le Larzac est le plus accidenté et le plus déboisé des Grands Causses. Un camp militaire en occupe la majeure partie. Dans cette région dépeuplée, l’élevage du mouton est l’activité principale. À Roquefort-sur-Soulzon est affiné le fromage de brebis de la région et celui qui est fabriqué en Corse et au Pays basque. Sur le Tarn, Millau (22 576 hab.) est la capitale française de la ganterie de peau, un actif centre commercial et touristique ainsi qu’une ville étape. En bordure des Causses, des dépressions d’allure plus riche ont été dégagées dans des formations plus tendres : bassin de Sévérac-le-Château, domaine de la polyculture ; « rougier » de Camarès, pays d’élevage du mouton au sud, où Saint-Affrique compte 9 215 habitants.

Entouré par les Causses et les rougiers, le Rouergue central est le cœur de l’Aveyron. À l’est, la lourde échine du Lévezou, entre Lot et Aveyron, est fortement arrosée. Les landes sont parcourues par les moutons ; les eaux du versant occidental, collectées dans des lacs artificiels (Pont-de-Salars), alimentent des centrales hydrauliques (Le Pouget, sur le Tarn). Morcelé par les gorges de l’Aveyron et du Viaur, le Ségala est un plateau accidenté. Le chaulage et les engrais y ont permis le défrichement des landes et le remplacement du seigle par la pomme de terre et le blé ; l’élevage y est la grande richesse et anime les foires, telles que celle de Villefranche-de-Rouergue (13 673 hab.). Rodez (28 165 hab.), ville commerçante et administrative, fait figure de petite capitale locale. Aux marges occidentales, le bassin charbonnier de Decazeville (10 547 hab.) avait suscité au xixe s. le développement de la métallurgie et de la chimie. De délicats problèmes de reconversion se posent à cette cité industrielle, qui, comme la plupart des localités du département, est défavorisée par sa position à l’écart des axes fondamentaux de circulation.

S. L.

aviation

Branche de l’aéronautique concernant tous les appareils volants plus lourds que l’air, qu’ils soient pilotés ou non, avec ou sans moteur.



L’aviation commerciale

L’aviation commerciale a marqué, par son développement exceptionnellement rapide, l’évolution du transport au cours du deuxième et du troisième quart du xxe s. Pratiquement inexistante vers 1920, elle assure maintenant l’essentiel des transports de passagers sur les longues distances au détriment des navires de ligne et concurrence sérieusement les transports de surface sur les parcours plus réduits. Le meilleur facteur pour caractériser le taux d’accroissement du transport aérien est le nombre de kilomètres-passagers enregistré annuellement, c’est-à-dire la somme des kilomètres parcourus par tous les passagers au cours d’une année. Ce facteur a été multiplié par 50 au cours des trente dernières années, et sa croissance se poursuit d’une façon régulière. (V. aériens [transports].)