Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
V

vaccination (suite)

Les vaccinations utiles dans certaines régions endémiques peuvent être conseillées par les médecins traitants ou par les instituts de pathologie tropicale (à Paris, institut Léon-M’Ba, hôpital Claude-Bernard), qui peuvent également fournir des renseignements sur la prévention du paludisme* ou d’autres malaises exotiques, pour lesquels il n’existe pas de vaccin.


Contre-indications des vaccinations

Les contre-indications temporaires sont nombreuses, mais souvent de courts délais.

Les contre-indications définitives sont rares, et la valeur de toute attestation doit être pesée.


Contre-indications temporaires

Les contre-indications temporaires comprennent la fièvre et les infections aiguës ; il est nécessaire d’attendre quelques semaines, voire plus (typhoïde, hépatite). La tuberculose impose une attente de six mois environ. Les dermatoses, les traitements corticoïdes imposent l’abstention de toute vaccination. La grossesse impose l’abstention de tout vaccin vivant du fait du risque tératogène et de la contamination du fœtus. Les vaccins inactivés peuvent présenter des inconvénients, mais certains sont d’un grand intérêt (poliomyélite), car ils protègent l’enfant.

Les infections ou les affections rénales aiguës sont des contre-indications temporaires à la vaccination, mais, après un délai de deux ans, celle-ci est possible (sauf le T. A. B., qui est également le seul contre-indiqué en cas de protéinurie [albuminurie]).

Les diabétiques peuvent être vaccinés et doivent l’être, car les maladies contre lesquelles il faut les protéger sont des sources d’aggravation de leur état.

On ne doit pas faire de nouvelle vaccination moins de cinq jours après une vaccination par vaccins tués ou inactivés. Après une vaccination par virus vivant atténué les délais sont variables : un mois après les vaccinations contre la poliomyélite et contre la variole, ainsi qu’après le B. C. G. ; dix jours après la vaccination contre la fièvre jaune.


Contre-indications définitives

Elles existent en cas de cancer, d’hémopathie (leucémie), après une splénectomie (ablation de la rate). Les déficits immunitaires non diagnostiqués sont à l’origine des seuls accidents imputables à la vaccination contre la tuberculose ou la poliomyélite.

Les affections viscérales chroniques, les néphropathies chroniques sont des contre-indications, mais la protéinurie orthostatique ne représente pas une raison suffisante d’abstention vaccinale, sauf pour le T. A. B.

Les affections cardio-vasculaires évolutives, les affections neurologiques (surtout cérébrales) ainsi que les maladies hépatiques sévères interdisent toute vaccination.

L’âge n’est pas une contre-indication, bien au contraire, à la vaccination antitétanique, antipoliomyélitique ou antigrippale, mais il est préférable de s’abstenir de la vaccination par le T. A. B. chez le sujet âgé.

Le respect des règles de vaccination, des obligations sanitaires de vaccination concourent à faire reculer des maladies graves.

Les contre-indications sont rarement absolues, et les détracteurs systématiques des vaccinations font courir un risque aux individus et à la collectivité.

P. V.

 Instructions sur le mode d’emploi des sérums, vaccins et antigènes destinés à la médecine humaine (Institut Pasteur, 1950). / R. Griesbach, Die BCG-Schutzimpfung (Stuttgart, 1954 ; trad. fr. la Vaccination par le B. C. G., Flammarion, 1955). / La Vaccination antiamarile (O. M. S., Genève, 1956). / Les Vaccinations préventives (Baillière, 1958). / J. M. Kalmar, Immunologie et vaccinations, le carnet immunologique (Éd. Les Bardes, Saint-Raphaël, 1972). / P. Lépine, les Vaccinations (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1975).

vacuole

Enclave inerte du cytoplasme vivant, bordée par une membrane (appelée tonoplaste ou tonoplasme) et contenant en solution aqueuse des substances variées.


Communes au règne animal et au règne végétal, les vacuoles acquièrent dans ce dernier un très grand développement, jusqu’à occuper la presque totalité du volume cellulaire ; on donne souvent le nom de vacuome ou d’appareil vacuolaire à leur ensemble.

Les vacuoles peuvent être colorées électivement par le rouge neutre et le bleu de crésyl (colorants vitaux) qui s’y accumulent ; on les distingue ainsi du cytoplasme, même quand elles sont très jeunes et très petites. Souvent elles contiennent à l’état dissous des pigments violacés rouges, bleus, jaunes (pigments anthocyaniques ou flavoniques) qui teintent diverses parties de la plante : pétales de fleurs, feuilles de Chou rouge, fruits par exemple.

Dans les cellules méristématiques, on ne trouve que de très petites vacuoles, très peu développées, mais assez nombreuses, par exemple au niveau de la zone subterminale des racines ; de telles cellules, riches en substances organiques ou minérales, sont relativement pauvres en eau ; par contre, en grandissant, les cellules issues des divisions de cette zone accumulent de l’eau jusqu’à 95 p. 100, qui se retrouve pour sa plus grande part au niveau des vacuoles. Ces dernières, dans les cellules adultes, augmentent de taille, puis confluent jusqu’à former une énorme poche, qui repousse noyau et cytoplasme contre les parois cellulosiques en une mince pellicule. Parfois, chez les cellules moyennement âgées, la vacuole est coupée de travées cytoplasmiques qui réunissent les parois opposées. Lorsque des cellules reprennent une activité méristématique (dédifférenciation), leur appareil vacuolaire, perdant de l’eau, peut reprendre un aspect de jeunesse : les vacuoles sont disjointes et peu développées.

Le suc vacuolaire est formé d’eau et de substances dissoutes très variées. Certains de ces corps proviennent de l’extérieur en traversant successivement la membrane plasmique, le cytoplasme, puis le tonoplasme ; d’autres sont élaborés par le cytoplasme et accumulés dans la vacuole comme réserves ou comme déchets. Il se localise ainsi des substances minérales variées, en particulier des sels : nitrates (surtout de potassium), chlorures (spécialement abondants chez les halophytes et les Algues marines), iodures (chez les grandes Algues Phéophycées telles que les Fucus et les Laminaires), bromures, phosphates, sulfates. Ces produits sont tous ionisés à des taux divers, et, suivant les modifications du métabolisme de la cellule, il existe plus ou moins d’anions ou de cations, ce qui explique les variations du pH (neutre, alcalin ou acide) de la cellule au cours de sa vie et aussi les différences de teinte observables d’une cellule à l’autre de la même plante.