Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Autriche (suite)

Le tourisme, richesse nationale

Il s’est d’abord développé aux environs de Vienne sous forme de tourisme de week-end et d’été. Dans les Alpes, il n’a pris son essor qu’avec le développement des moyens de transport modernes. Nombreuses sont les vallées, privées de chemin de fer, qui ont dû attendre l’avènement de l’automobile pour connaître l’affluence des touristes. L’après-guerre voit un progrès incessant de ce qui est aujourd’hui la première industrie du pays. Le tourisme, richesse nationale, profite à tous les secteurs de l’économie.

En 1973, on recensait 10,2 millions de touristes étrangers et 62 millions de nuitées. Ces chiffres officiels sont inférieurs à la réalité. L’Autriche, contrairement à la Suisse, se veut un pays de tourisme bon marché. Toutes les formes d’activités touristiques sont encouragées. Elles sont rarement le fait de capitaux ou d’initiatives étrangers à la région. Elles réalisent le plus souvent une véritable symbiose entre les différentes activités régionales. Au Tyrol, en Carinthie, dans le Vorarlberg, la plupart des auberges et des hôtels sont tenus par des gens du pays. Fréquemment, hôtels ou auberges sont liés à une exploitation agricole ou à un petit commerce. Le tourisme a des racines terriennes et non urbaines. La montée vers les alpages d’une partie de la famille rend disponible une partie du logement paysan. Munis d’un confort non négligeable, logements ou pièces sont mis à la disposition du touriste, qui, à peu de frais, peut profiter de la montagne. Environ 20 p. 100 des touristes sont hébergés chez des particuliers, mais près d’un tiers des nuitées relèvent du secteur privé.

Le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux encouragent financièrement le développement des différentes formes de tourisme. La tendance récente à construire de nouvelles stations touristiques en altitude connaît un intérêt très vif. Les plus récentes stations réalisées au Tyrol ont été édifiées au-dessus de la limite de la forêt : Hochgurgl (2 150 m), Hochsölden (2 070 m) dans la vallée de l’Œtz. La construction de routes permet un accès facile, et l’installation de téléphériques et de remonte-pentes a garanti la réussite de ces stations. La situation de celles-ci à de telles altitudes permet de prolonger la saison des sports d’hiver et autorise une exploitation estivale.

La morte-saison peut ainsi être réduite de plusieurs semaines. Le Tyrol est la province touristique par excellence. Le tourisme est ici la principale source de revenus. Avec 2,7 millions de touristes et 18 millions de nuitées, le Tyrol précède de loin la province de Salzbourg (1,8 million de touristes et 10,7 millions de nuitées). Pendant longtemps, le tourisme semblait être l’apanage des provinces occidentales (Tyrol et Vorarlberg). Il se développe depuis quelques années dans les provinces centrales et orientales. La Carinthie est la troisième province touristique, avec 1,25 million de touristes et 10 millions de nuitées. Le Mühlviertel, le Waldviertel, le Weinviertel ainsi que le Burgenland voient affluer les touristes en nombre croissant. Aux préoccupations de loisirs s’ajoutent de plus en plus les préoccupations culturelles. La moyenne des séjours dépasse huit jours en Carinthie et en Basse-Autriche ; elle est encore de six jours dans les autres contrées alpines. Le niveau des équipements touristiques est remarquable ; le moindre village de montagne dispose de plusieurs dizaines de lits pour les touristes. On compte plus de 70 communes qui disposent d’au moins 1 000 lits (Zell am See : 7 350 ; Kitzbühel : 8 500 ; Sölden : 10 700).

Les touristes originaires de l’Allemagne occidentale sont les plus nombreux (plus de la moitié des nuitées en 1973). Les contacts entre l’Autriche et l’Allemagne fédérale se multiplient à tous les niveaux : 45 millions de personnes ont franchi au cours de la même année les passages frontaliers entre les deux pays. L’Autriche, bien reliée par autoroute et trains à l’Allemagne fédérale, devient pour les millions d’Allemands la région touristique étrangère la plus proche et surtout la moins chère. Pour les revenus tirés du tourisme, l’Autriche arrive au deuxième rang en Europe.

F. R.

➙ François-Joseph / Graz / Habsbourg / Innsbruck / Joseph II / Marie-Thérèse / Maximilien Ier / Metternich-Winneburg (Klemens, prince de) / Salzbourg / Succession d’Autriche (guerre de la) / Tyrol / Vienne.

 J. Droz, Histoire de l’Autriche (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1946 ; 4e éd., 1969). / H. Gsteu, Länderkunde Österreichs (Vienne, 1948 ; 3e éd., 1957). / H. Hantsch, Geschichte Österreichs (Graz, 1955). / A. Verdross, Die immerwährende Neutralität der Republik Österreich (Vienne, 1958). / H. Siegler, Österreichs Weg zur Souveränität, Neutralität, Prosperität, 1945-1959 (Bonn, Zurich, Vienne, 1959). / A. Vodopivec, Wer regiert in Österreich ? (Vienne, 1960) ; Die Balkanisierung Österreichs (Vienne, 1966). / K. Zwitter, les Problèmes nationaux dans la monarchie des Habsbourg (Belgrade, 1960). / E. Zöllner, Geschichte Österreichs von den Anfängen bis zur Gegenwart (Munich, 1961 ; trad. fr. Histoire de l’Autriche des origines à nos jours, Horvath, Roanne, 1966). / H. L. Mikoletzky, Österreichische Zeitgeschichte (Vienne, 1962). /J. Romanek, Österreich, Landschaft, Wirtschaft, Bevölkerung (Vienne, 1963). / P. Gabert et P. Guichonnet, les Alpes et les États alpins (P. U. F., coll. « Magellan », 1966). / G. Puaux, Mort et transfiguration de l’Autriche, 1933-1955 (Plon, 1966). / K. Berchtold, Österreichische Parteiprogramme, 1868-1966 (Vienne, 1967). / L. Scheidl et H. Lechleitner, Österreich, Land, Volk, Wirtschaft (Vienne, 1967). / O. Schulmeister, Die Zukunft Österreichs (Vienne, 1967). / H. Andics, 50 Jahre unseres Lebens. Österreichs Schicksal seit 1918 (Vienne, 1968). / Institut für Österreichkunde, 1918-1968 Österreich. 50 Jahre Republik (Vienne, 1968). / H. Magenschab, Die Zweite Republik zwischen Kirche und Parteien (Vienne, 1968). / V. L. Tapié, Monarchies et peuples du Danube (Fayard, 1969). / J. Béranger, la République autrichienne de 1919 à nos jours (Didier, 1972). / M. Cullin et F. Kreissler, l’Autriche contemporaine (A. Colin, coll. « U 2 », 1972).