Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

Tudors (les) (suite)

Arthur, le fils aîné d’Henri VII, étant mort prématurément, le trône échut à son frère Henri : au cours d’un règne qui a laissé dans l’histoire de l’Angleterre une marque indélébile, Henri VIII* (roi de 1509 à 1547) travailla à la constitution d’une véritable nation anglaise. Mais les tentatives de ses deux enfants et successeurs, l’un Édouard VI* (roi de 1547 à 1553), pour faire triompher la Réforme*, l’autre Marie Ire Tudor (reine de 1553 à 1558), pour rétablir les liens avec Rome, provoquèrent de très graves difficultés intérieures. Après ces deux règnes qui, pour un temps, compromirent Pieuvre des premiers Tudors, il revint à Élisabeth (Élisabeth Ire*, reine de 1558 à 1603), seconde fille d’Henri VIII, de poursuivre les progrès réalisés sous le règne de son père : « Avec elle et par elle, le peuple anglais fut définitivement constitué en nation. » À la mort d’Élisabeth Ire, dernier représentant de la dynastie des Tudors, cette nation allait échoir à une autre dynastie, d’origine écossaise, les Stuarts*.

J.-P. G.

➙ Angleterre / Deux-Roses (guerre des) / Édouard VI / Élisabeth Ire / Henri VIII / Lancastre / Marie Ire Tudor / York.

 A. E. Conway, Henry VII’s Relations with Scotland and Ireland (Cambridge, 1932). / J. D. Mackie, The Earlier Tudors, 1485-1558 (Oxford, 1952). / S. B. Chrimes, Lancastrians, Yorkists and Henry VII (Londres, 1964 ; 2e éd., 1968). / A. Fletcher, Tudor Rebellions (Londres, 1968). / E. N. Simons, Henry VII (Londres, 1968).

tularémie

Maladie animale touchant plusieurs espèces dans certaines régions (enzootie) et transmissible à l’homme.



Épidémiologie et bactériologie

La tularémie atteint essentiellement les rongeurs et plus particulièrement les lièvres, infectés dans 80 p. 100 des cas. La contamination a presque toujours lieu en découpant ou surtout en dépouillant le gibier. La tularémie atteint essentiellement les chasseurs, les marchands de gibier, les employés de restaurant ou de cuisine. Les régions les plus atteintes sont la Lorraine et le Massif central.

Le microbe en cause est Pasteurella tularensis, bacille Gram négatif à la coloration bipolaire, ne poussant que sur des milieux enrichis.


Signes cliniques

La forme habituelle comporte une ulcération, un ganglion et de la fièvre. C’est le ganglion gonflé (adénopathie) apparaissant au cours d’une poussée de fièvre avec frissons qui motive la consultation. Il s’agit le plus souvent d’un ganglion de l’aisselle, unique, douloureux, gros comme une noix, accompagné d’œdème, mais sans traînées de lymphangite (de rougeurs) sous-jacentes. L’examen montre une porte d’entrée souvent réduite à une simple tache sur un doigt, au début. Cette lésion deviendra douloureuse, rouge et suintante, s’ulcérera pour ressembler à un chancre et se couvrira de croûtes. Cette évolution, accompagnée de fièvre, durait plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant les traitements antibiotiques. Il existe également une forme pharyngée où la porte d’entrée se fait par les muqueuses de la bouche (doigt porté à la bouche en coupant le gibier) et qui se manifeste par une angine avec fièvre et gros ganglions au cou.

Le diagnostic, suspecté cliniquement, est confirmé par le prélèvement et la culture de l’exsudat de l’ulcération et par l’intradermo-réaction à la tularine.


Traitement

Les antibiotiques raccourcissent la durée de l’évolution. On utilise habituellement le chloramphénicol ou une tétracycline, qui doivent être poursuivis deux semaines après la guérison apparente.


Prophylaxie

La détection des animaux malades, l’instruction des chasseurs, le contrôle des gibiers provenant des zones d’enzootie constituent les éléments de la prophylaxie. Il faut y ajouter la déclaration obligatoire de l’affection humaine.

P. V.

tumeur

Enflure d’une partie de l’organisme due au gonflement d’un organe existant ou à l’apparition d’une nouvelle formation tissulaire.


Le terme de tumeur désignait autrefois toutes les masses anormales, quelle qu’en soit la nature, et en particulier les tissus inflammatoires. Actuellement, il s’applique à une prolifération exagérée des éléments cellulaires d’un tissu, ayant tendance à persister et à s’accroître.


Généralités

Le tissu épithélial normal est défini comme un ensemble de cellules de même souche (qui prolifèrent pendant la croissance et lors de la régénération sur mesure du tissu, permettant la conservation de sa forme et de ses caractéristiques) morphologiquement distinctes du stroma (ou tissu conjonctif de soutien et nourricier) ; une prolifération est dite « anormale » lorsque les données qualitatives (morphologie et siège des cellules) ou quantitatives (augmentation du nombre des cellules tumorales) sont significatives. Une tumeur est de taille variable, visible à l’œil nu (macroscopiquement) ou seulement révélée par l’étude microscopique.


Tumeurs et inflammations

Dans certains cas, des processus inflammatoires peuvent engendrer la formation d’excroissances, appelées pseudo-tumeurs ou tumeurs inflammatoires. Ces excroissances sont à différencier des tumeurs vraies, qui créent un tissu nouveau. Il existe, cependant, dits formes de passage entre les inflammations et les tumeurs. Ces formes de passage sont surtout représentées par la cancérisation des lésions inflammatoires chroniques (brûlures cutanées, infection chronique du col de l’utérus, plaques blanches de leucoplasie sur la langue, etc.).

Un exemple de tumeur inflammatoire spécifique est la tumeur blanche, expression conservée par l’usage pour désigner des affections articulaires caractérisées par une tuméfaction blanchâtre et qui sont, en réalité, des lésions tuberculeuses de l’articulation. La plus commune est la tumeur blanche du genou.