Truite (suite)
La salmoniculture
La salmoniculture, ou pisciculture* des eaux froides, concerne d’une part la production d’alevins de repeuplement pour les Saumons de l’Atlantique et du Pacifique, l’Omble chevalier, les Corégones et les Ombres, d’autre part la reproduction et l’élevage jusqu’à la taille marchande de la Truite arc-en-ciel, de la Truite commune et du Saumon de fontaine. Elle est pratiquée dans les eaux fraîches du monde entier, et sa relative facilité fait qu’elle est largement répandue.
La salmoniculture exige une eau pure et fraîche, de préférence calcaire, éventuellement granitique, toujours bien oxygénée, ce qui nécessite une température le plus souvent inférieure à 20 °C et un renouvellement constant de l’eau. Les géniteurs, capturés dans la nature ou provenant eux-mêmes d’un élevage, doivent comporter en moyenne trois femelles pour un mâle. On pratique la fécondation artificielle à sec ; découverte en 1856, celle-ci assure des pourcentages de réussite de l’ordre de 95 p. 100. Les œufs sont incubés sous abri, dans un lieu bien éclairé et protégé du gel, sur des claies de zinc ou de matière plastique. Après l’éclosion, les alevins sont conservés jusqu’à résorption de la vésicule vitelline. À ce stade, on obtient les alevins de repeuplement qu’on peut déverser dans les eaux libres. Si l’on continue l’élevage, on garde les alevins pendant trois à quatre semaines dans les auges d’incubation, en leur donnant des Daphnies ou de la nourriture artificielle, puis on les transporte dans des étangs ou des bassins où on les engraisse selon des méthodes très variées. En général, on obtient un Poisson de taille commerciale au cours de la seconde année.
R. B.
M. Huet, Traité de pisciculture (Éd. de la Vie rustique, Bruxelles, 1952 ; 4e éd., 1970). / C. J. Spillmann, Poissons d’eau douce, t. LXV de la Faune de France (Lechevalier, 1962). / N. B. Marshall, Life of Fishes (New York, 1966 ; trad. fr. la Vie des poissons, Bordas, 1972 ; 2 vol.). / F. R. Harden Jones, Fish Migration (Londres, 1968).
