Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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tropicales (cultures) (suite)

Légumes

Outre certains légumes des régions tempérées cultivés en altitude sous les tropiques, il existe une gamme très étendue de légumes spécifiquement tropicaux. On peut citer : parmi les Solanacées, le Piment ordinaire (Capsicum annuum), le Poivre de Cayenne ou Pilipili (Capsicum frutescens), les Tomates et les Aubergines ; toute une gamme de Cucurbitacées (Melon, Courge, Pastèque, Chayotte, Mangosi, Courge Torchon, Calebasse) ; de très nombreux légumes-feuilles, dont les Amarantes, l’Oseille de Guinée, la Corète potagère. En outre, les feuilles de Manioc, de Patates et de Macabos sont largement consommées.


Les plantes oléagineuses

Les régions tropicales sont d’importantes productrices de matières grasses végétales utilisées dans l’alimentation ou l’industrie (huiles siccatives, parfumerie, graissage, etc.) et fournies aussi bien par plantes pérennes que par plantes annuelles.


Palmier à huile

(Eleais guineensis, famille des Palmacées.)

Il est originaire d’Afrique. Trois variétés (et de multiples croisements intervariétaux) se distinguent par les caractéristiques des fruits (drupes) :

Les Dura Deli d’Extrême-Orient sont plus riches en pulpe (60 p. 100), mais moins en amande (10 p. 100). Les palmeraies naturelles sont constituées de Dura, et les plantations, de Tenera (ou de Dura Deli).

Les conditions écologiques optimales sont une température de 27 °C, une pluviométrie de 1 800 à 2 000 mm (avec moins de 3 mois secs), une hygrométrie supérieure à 75 p. 100. Les sols doivent être meubles, peu argileux et riches en K.

Les graines sont placées en germoir isotherme pendant 60 à 80 jours, puis en prégermoir lorsque le germe est visible ; on place en pépinière les plantules au stade 4/5 feuilles (de 4 à 5 mois), à 0,80 m, en triangle, avec ombrage et désherbage ; la mise en place de plants de 15 feuilles est réalisée à raison de 143 plants par hectare. L’entretien se fait manuellement ou par herbicides et couverture vivante des interlignes ; on utilise une fumure azotée pendant 5 ans et une fumure potassique en dose croissante. L’entrée en production a lieu entre 3 et 5 ans ; la pleine production est obtenue à 9 ou 10 ans.

Ennemis : Oryctes, Strategus, Rhynchophorus.

Maladies : fusariose, pourriture du cœur.

Rendements (t/ha) :

Production mondiale (en 1975) : huile de palme, 2,92 Mt (Afrique, 1,10 ; Asie, 1,68) ; palmistes, 1,40 Mt (Afrique, 0,72 ; Asie, 0,34).

Utilisation : huile de palme (alimentation, sidérurgie) ; huile de palmiste (alimentation, savonnerie) ; extraction indigène de l’huile de palme par déplacement par l’eau chaude.

Pour l’extraction industrielle des huiles de palme et de palmiste, v. oléagineux.


Cocotier

(Cocos nucifera, famille des Palmacées.)

Originaire d’Indo-Malaisie, ce Palmier comprend de nombreux types, qui proviennent soit d’arbres à fécondation croisée, généralement de grande taille, productifs à 6 ou 8 ans, soit d’arbres à autofécondation possible, généralement nains, productifs à 5 ou 6 ans ; la taille et la couleur des fruits ainsi que l’épaisseur du coprah par rapport à la cavité sont des caractéristiques variétales. La teneur en huile de coco ou de coprah est de : 60 à 70 p. 100.

Les conditions écologiques optimales sont une température de 27 °C, une pluviométrie de 1 500 à 1 700 mm (avec moins de 3 mois secs), un ensoleillement de 2 000 heures, une hygrométrie de 80 à 90 p. 100 (> 60 p. 100). Les sols doivent être meubles et profonds ; le Cocotier redoute l’humidité stagnante. La fumure potassique est essentielle, devant croître progressivement pour atteindre 1,5 kg de KCl par arbre et par an.

Les noix sont placées en germoir, la durée de la germination variant de 30 à 120 jours selon les variétés, puis, dès apparition de la plantule, les noix sont mises en pépinière (après élimination des noix à germination trop lente). Après 4 à 8 mois de pépinière, on plante en triangle à raison de 143 arbres par hectare. L’entretien des bandes de plantation se fait par désherbage, et la protection des interlignes par plantes de couverture. La fumure, équilibrée, est à prédominance potassique. L’entrée en production a lieu vers 5 ou 6 ans, et la pleine production vers 15 ans.

Ennemis : Oryctes Rhinocéros, Rhynchophorus ferruginens, Melitomna insulare, Rats.

Maladies : diverses pourritures du bourgeon et de la base du tronc.

Rendements : de 30 à 50 noix par arbre vers 10 ans ; 1 t de coprah sec est fournie par 3 000 à 6 000 noix de Cocotiers normaux et par 7 000 à 11 000 de Cocotiers nains.

Production mondiale de coprah (en 1975) : 4,12 Mt (Asie, 3,43 ; Océanie, 0,30).

Préparation et utilisation : les noix récoltées sont défibrées, puis ouvertes en deux ou trois parties ; le coprah est séché artificiellement dans des fours rustiques ; l’huile extraite industriellement sert à l’alimentation ; les fibres, ou coïrs (de 70 à 80 kg pour 1 000 noix), sont utilisées pour la fabrication de balais, de brosses et de paillassons ; le lait de coco et l’amande gélatineuse sucrée d’une variété spéciale des Philippines sont consommés directement.


Karité

(Butyrospermum Parkii, famille des Sapotacées.)

Originaire de la zone soudanienne d’Afrique, il demande une pluviométrie de 800 à 1 000 mm, avec une saison sèche marquée. Les peuplements naturels sont plus ou moins denses ; la production a lieu vers 20 ans. On cueille de 15 à 20 kg de fruits frais par arbre, soit de 3 à 4 kg d’amandes sèches ; 100 kg d’amandes donnent de 13 à 15 kg de beurre. Ce beurre, extrait par pression, sert à l’alimentation locale, à la pâtisserie et à la biscuiterie.