Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Transylvanie (suite)

 S. Szilagyi (sous la dir. de), Monumenta Comitialia regni Transsylvaniae (Budapest, 1875-1898, 20 vol.). / N. Jorga, Histoire des Roumains de Transylvanie et de Hongrie (Bucarest, 1915-16 ; 2 vol.). / F. Teutsch, Die Siebenbürger Sachsen in Vergangenheit und Gegenwart (Leipzig, 1916 ; 2e éd., Hermannstadt, 1924). / J. M. Cabot, The Racial Conflict in Transylvania (Boston, 1926). / I. Hudita, Histoire des relations diplomatiques entre la France et la Transylvanie au xviie siècle (Gamber, 1927). / D. Prodan, les Migrations des Roumains au-delà des Carpathes au xviiie siècle (Sibiu, 1945). / L. Makkay, Histoire de la Transylvanie (P. U. F., 1947).

trauma et traumatisme

Un trauma (ou une blessure) est une lésion localisée produite par un agent extérieur à l’organisme. Le traumatisme est l’ensemble des troubles engendrés par le trauma. Dans le langage courant, on appelle souvent et improprement traumatisme la blessure, c’est-à-dire le trauma.



Causes

La cause du trauma peut être chimique (brûlure par un acide ou une base) ou physique : thermique (brûlure, gelure), électrique (électrocution ajoutée à une brûlure par effet Joule), radique (par action des radiations ionisantes), mécanique (par action d’une force) ; c’est cette dernière cause que l’on sous-entend habituellement quand on parle de trauma sans plus de précision.

La force traumatisante s’exerce habituellement par l’intermédiaire d’un solide. Ce peut être une force pressante entraînant des lésions directes au point d’appui, soit sur une très faible surface (piqûre, coupure), soit sur une surface plus large (contusion ou plaie contuse). Elle peut s’exercer pendant un temps bref ou prolongé, engendrant alors d’autant plus de dégâts. Le solide traumatisant peut n’être que le point d’appui d’un levier osseux, des lésions traumatiques siégeant alors à distance du point de contact avec l’agent traumatisant : ces lésions sont indirectes ; ainsi en est-il par exemple d’une fracture ou d’une entorse du genou provoquée par l’arrêt brutal d’un pied en mouvement.

Dans quelques cas particuliers, la force pressante n’est pas exercée par un solide, mais par un fluide. Ainsi en est-il de ces traumatismes particuliers que sont les « blasts » provoqués par une explosion dont l’onde vibratoire sonore ou ultrasonore est l’agent traumatisant. Les variations trop rapides de la pression qui s’exercent sur le corps humain, en particulier la décompression, sont également à l’origine de lésions particulières, les barotraumatismes*. Enfin, les forces en cause peuvent simplement modifier l’agencement des organes de masses volumiques différentes à l’intérieur de l’organisme. Une décélération brutale peut amener le cœur et le foie à arracher leurs attaches avec les vaisseaux de leurs pédicules.

Par opposition aux lésions traumatiques, on parle de fractures spontanées, de ruptures tendineuses ou musculaires spontanées, de rupture spontanée de la rate ou de l’œsophage, etc., quand de telles lésions sont engendrées sans l’aide d’aucune force extérieure à l’organisme.


Les lésions traumatiques

Il n’est pas un organe, pas un tissu, pas une cellule de l’organisme qui ne puisse être traumatisé.

• Sur le plan nosologique et pratique, c’est l’ouverture ou non de la peau par le trauma qui est l’élément le plus important à considérer. De l’intégrité ou non du revêtement cutanéo-muqueux dépend la classification des lésions traumatiques en deux grands groupes : les lésions traumatiques fermées et les lésions traumatiques ouvertes, ou plaies. Dans ces dernières, l’interruption de la barrière cutanéo-muqueuse met en communication l’extérieur avec la zone du trauma et peut être la source d’infection locale ou générale. L’ouverture cutanée peut être faîte de dehors en dedans, c’est-à-dire par l’agent du traumatisme, ou de dedans en dehors, sur la saillie d’un fragment osseux acéré. Elle peut être immédiate, contemporaine de l’accident, ou secondaire à une nécrose cutanée : une zone de peau a été dévitalisée lors du traumatisme par un écrasement ou dans les heures qui ont suivi par son soulèvement prolongé sur un relief osseux par exemple, et elle va se nécroser. Quand, quelques jours plus tard, l’escarre ainsi formée s’éliminera, les lésions traumatiques deviendront des lésions ouvertes.

Une ouverture dans une cavité naturelle tapissée de muqueuse équivaut à une ouverture de la peau. Ainsi, la fracture du crâne ouverte dans l’oreille moyenne ou dans le sinus de la face est une fracture ouverte.

Toutes les lésions traumatiques de la peau n’entraînent pas forcément l’ouverture des lésions profondes. Ainsi la peau peut-elle être ecchymotique (une ecchymose est une extravasation sanguine sous-cutanée) ou désépidermisée par une éraflure immédiate ou par des phlyctènes secondaires, ou encore décollée par un traumatisme tangentiel qui a détruit les attaches du derme aux plans aponévrotiques avec constitution d’un hématome ou d’un épanchement séreux, tout en continuant de jouer un rôle de barrière protectrice, en particulier vis-à-vis des germes extérieurs.

• Le tissu cellulaire et graisseux qui tapisse la face profonde de la peau peut être le siège d’une lésion fermée (hématome, épanchement séreux ou nécrose [cytostéatonécrose]) ou d’une plaie, avec souvent inclusion de corps étrangers qui vont provoquer et y entretenir la suppuration : le tissu graisseux se défend mal contre l’infection.

• Les muscles au contraire se défendent bien contre l’infection, à condition que leurs fibres restent vivantes. Ainsi les lésions musculaires même ouvertes sont-elles bénignes s’il n’y a pas de dévitalisation. Au contraire, les lésions musculaires avec dévitalisation directe par le traumatisme (écrasement) ou indirecte par ischémie (lésions vasculaires) sont graves. Dans le cadre des plaies musculaires, on peut observer notamment des gangrènes gazeuses. Enfin, la nécrose musculaire de régions encore vascularisées, telle qu’on peut l’observer dans les écrasements, s’accompagne de la libération dans la circulation générale de quantités importantes d’ions H+K+ et surtout de myoglobine (protéine du muscle). Celle-ci précipite dans les tubules rénaux en milieu acide, entraînant une anurie par tubulopathie aiguë. Ainsi se manifeste le crush syndrom de Bywaters.