Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

transport

Activité économique ayant pour objet le déplacement dans l’espace de personnes, de choses ou d’énergie.


Les modalités du transport


Nature du transport

Le transport a une double nature. Il est d’abord un service, car il en a toutes les caractéristiques (impossibilité de « stocker », tarification selon les prestations, activité à fort pourcentage de main-d’œuvre). Cependant, il est aussi une activité industrielle, car il demande des investissements* de plus en plus lourds et des installations fixes de plus en plus importantes. La marge d’erreur est faible, du fait que les investissements doivent se faire à un moment précis et que les revenus de ces investissements n’apparaîtront que dans le futur et souvent tout au long d’une longue période. Pour cette même raison, l’organisation des activités de transport a toujours été très poussée : il a fallu éliminer de façon systématique l’improvisation, se donner des règles d’exploitation précises, dans lesquelles, cependant, l’homme conserve un rôle privilégié, dans la mesure où il doit souvent faire face à des situations nouvelles et corriger des règles trop rigides.

En dehors de la classification classique (transports aériens, maritimes, fluviaux, routiers et ferroviaires), il est difficile de trouver une classification qui puisse répondre à tous les besoins de l’analyse économique. De même, la classification transports de choses ou de personnes perd de sa signification, car ce sont souvent les mêmes moyens de transport qui servent aux deux sortes de déplacements. Finalement, la classification qui comporterait le plus de rigueur — car elle inclut les centres de décisions — serait la classification non pas à partir des moyens de transport, mais à partir des infrastructures.

Petit vocabulaire des transports maritimes

acconier, entrepreneur de manutention chargé, en plus, de reconnaître la marchandise embarquée et débarquée et de l’entreposer.

agent général, représentant d’une compagnie de transport dans un pays où elle n’a pas son siège social. L’agent général a une tâche importante, car, ayant un rôle commercial à jouer, il n’est pas un simple représentant.

armateur, personne physique ou morale, distincte ou non du propriétaire du navire, qui en assure la gestion nautique.

booking, réservation ; par extension, document servant à noter les réservations, ou encore service de réservation.

chargeur, personne qui confie au transporteur une marchandise à transporter.

commissionnaire en douane, personne physique ou morale effectuant pour son client les opérations et les formalités de douane. Les commissionnaires en douane doivent être agréés par l’administration du ministère des Finances : l’Administration exige cette garantie, car le commissionnaire est le seul responsable vis-à-vis d’elle des opérations de douane.

conférence, réunion d’armateurs où les taux de fret sont fixés, pour éviter un excès de concurrence sur ceux-ci. Son rôle est également notable dans le transport aérien.

connaissement, document représentant à la fois un reçu de la marchandise à transporter, un titre représentatif de celle-ci (permettant de la céder par endossement de ce document) et la preuve écrite du contrat de transport. (On emploie le terme de « lettre de transport aérien » [L. T. A.] en matière de transport par air et de « lettre de voyage » dans les transports terrestres.)

consignataire de la cargaison, personne morale ou physique qui se fait livrer la marchandise par le capitaine : quand elle est entre ses mains, on considère qu’elle a été livrée au destinataire.

consignataire du navire, personne physique ou morale généralement chargée des opérations de réception, accueil du navire, commande du ravitaillement, etc.

entrepreneur de manutention, personne physique ou morale responsable de la mise à bord et du débarquement des marchandises.

fréteur, en général, propriétaire armateur qui donne son navire en location à l’affréteur.

liner, navire affecté à une ligne régulière.

stevedore, acconier dans les pays du Nord.

tramp, navire qui n’est pas affecté à une ligne régulière et qui va de port en port effectuer toutes sortes de chargements. (V. tramping.)

A. B.


Tarification des transports

La tarification des transports est un problème complexe, car de nombreux paramètres entrent en jeu. Le plus important d’entre eux est la capacité de transport : en effet, pour faire face à un moment donné à une demande donnée, le transporteur devra faire certains investissements. Ceux-ci réalisés, il va se trouver d’un bout à l’autre de l’année — déduction faite des temps d’entretien — doté vingt-quatre heures sur vingt-quatre d’une capacité de transport donnée. Malheureusement, la demande n’est pas constante, mais saisonnière et liée à la conjoncture. Dans les transports aériens et urbains, les cycles varient quelquefois à l’intérieur des vingt-quatre heures. Aux investissements, il faut ajouter le coût du personnel, qui est en général salarié au mois. Ce qui est vrai pour le transporteur est encore plus vrai pour l’organisme qui aura réalisé des installations fixes : aéroports, ports, autoroutes, etc.

On en est ainsi venu à envisager une tarification qui permet de tenir compte des périodes de pointe comme des périodes creuses, la tarification des périodes de pointe étant naturellement élevée et destinée à décourager la demande pour la reporter sur les périodes creuses, où des tarifs bas encouragent la demande.

Pour les voyageurs, il y a ainsi des tarifs aériens et maritimes de pleine, de moyenne et de basse saison, et, pour certaines destinations, il existe aussi des tarifs aériens différentiels selon l’heure. Pour les tarifs de marchandises transportées par voie maritime, il a été établi une véritable bourse, dont les intermédiaires sont les courtiers de fret, qui fixent selon la demande les taux de fret : dans ce cas, c’est le marché qui fait sa propre régulation. Pour les autoroutes, il a été souvent question de prévoir des tarifs de saturation, mais, pour une raison ou pour une autre, cette application a été différée (en France du moins). Il est évident que, si le tarif de période de pointe est déterminé par la concurrence, il n’en va pas de même pour le tarif de période creuse : en effet, celui-ci doit au moins couvrir les charges d’exploitation et d’entretien.