Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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transfusion (suite)

• La transfusion est la perfusion de sang. On perfuse, d’une façon plus générale, de nombreuses substances. Les principales sont les sérums glucosés isotoniques ou hypertoniques, les sérums physiologiques (eau + sel), les sérums bicarbonatés, des substituts du sang (grosses molécules du type rhéomacrodex). Les perfusions ont en général un double rôle : elles fournissent un apport énergétique et un apport d’eau, et véhiculent d’autres médicaments. La technique des perfusions est identique à celle des transfusions de sang conservé, les médicaments adjoints pouvant être mélangés dans le flacon contenant la solution de base (ils sont introduits lentement tout au long de l’opération) ou injectés rapidement dans la tubulure (ils pénètrent alors immédiatement et agissent sans retard).


Indications des transfusions

Les indications plus importantes sont les hémorragies et syndromes hémorragiques, les états de choc, les brûlures étendues, la réanimation per- et post-opératoire, les anémies, les agranulocytoses, les leucémies, les états de grande dénutrition.


Accidents transfusionnels

Ils surviennent soit pendant la transfusion, soit quelques jours ou quelques semaines plus tard, ou encore longtemps après la transfusion.


Accidents immédiats

Les plus graves sont les accidents hémolytiques, le plus souvent par incompatibilité A. B. O. Ils entraînent un état de choc évoluant soit vers le collapsus irréversible, soit vers la phase d’hémolyse (hémoglobinurie, ictère), suivie d’une phase d’anurie. Celle-ci évolue soit vers la mort (25 p. 100 des cas), soit vers la guérison sans séquelles en une vingtaine de jours. Ces accidents sont dus à une destruction massive des globules rouges transfusés par les anticorps du malade ; on a une destruction massive des globules rouges du malade par les anticorps du donneur. L’autre type d’accident hémolytique est plus rare. Dû à une incompatibilité Rhésus, il ne survient que chez les malades Rhésus négatif antérieurement immunisés.

À côté des accidents hémolytiques peuvent se rencontrer :
— des accidents dus à la transfusion de sang infecté (flacon de sang contenant un germe pathogène, du type colibacille, entraînant chez le malade un syndrome toxi-infectieux aigu) ;
— des accidents de surcharge, soit volumique (le volume de sang est trop important pour l’organisme qui le reçoit, ce qui conduit à la survenue d’un œdème aigu du poumon ; cela peut se voir chez le vieillard, le cardiaque, l’hypertendu, le nourrisson transfusés trop vite ou trop massivement), soit citratée (le citrate du sang transfusé massivement fait baisser le taux de calcium sanguin du malade, entraînant des accidents d’hypocalcémie), soit héparinique, soit potassique.

Les réactions allergiques (1 p. 100 des cas) sont dues au fait que le receveur est sensibilisé à un allergène contenu dans le sang transfusé ; l’accident se traduit par la survenue d’une urticaire prurigineuse généralisée, parfois par un œdème de Quincke ou une crise d’asthme.

Les réactions du type frissons-hyperthermie ont pratiquement disparu grâce à l’usage de tubulures en plastique ; c’étaient des réactions pyrogéniques dues au matériel en verre, aux tubulures en caoutchouc et aux solutions anticoagulantes.


Accidents retardés

Il s’agit d’infections qui sont transmises par le sang infesté (hépatite virale, syphilis) ou de réactions immunologiques secondaires à la transfusion (ictères hémolytiques survenant le lendemain ou les jours qui suivent, transfusions inefficaces par destruction asymptomatique des hématies du donneur, purpura posttransfusionnel).


Accidents tardifs

On rencontre dans ce groupe l’hémosidérose transfusionnelle par surcharge en fer (chaque litre de sang transfusé apporte 500 mg de fer), le développement d’un anticoagulant circulant (chez les hémophiles), la sensibilisation primaire à un antigène de groupe (transfusion d’un sang Rhésus positif à une personne Rhésus négatif).

J.-C. D.

➙ Anémie / Hématologie / Sang.

 M. Bessis, le Sang et la transfusion sanguine (Dunod, 1957). / J. Moullec, la Transfusion sanguine (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1971).

transitaire

Entreprise de prestation de services intervenant pour aider les expéditeurs à concevoir, à organiser et à réaliser le transport de leurs marchandises.


Avant la conclusion du contrat, le transitaire procède à l’étude du prix du transport, des moyens les mieux adaptés, des emballages et conditionnements nécessaires, des conditions d’assurance, étude tenant compte de la nature de la marchandise, de son poids, de son volume, de sa valeur, des clauses du contrat commercial, des stipulations de l’accréditif, des conditions de livraison, des délais impartis. Après la conclusion du contrat et sur instructions de son client, le transitaire commande et contrôle l’emballage et le conditionnement, exécute ou fait exécuter l’enlèvement et l’expédition des marchandises par route, fer, voie d’eau, mer ou air. Ses services procèdent aux transbordements, aux opérations de passage aux frontières, dans les ports ou les aéroports, à l’établissement des documents nécessaires au bon acheminement des marchandises sur leur destination, à leur assurance, etc. En qualité de commissionnaire en douane, le transitaire effectue les formalités requises par les administrations douanières.

Du point de vue juridique, il intervient soit comme un simple mandataire de son client, soit en qualité de commissionnaire de transport. Dans le premier cas, il suit, dans des limites bien déterminées, les instructions de son mandant. Dans le second cas, au contraire, il s’engage à conduire la marchandise de bout en bout par des voies et des moyens dont il a le choix, formule de plus en plus utilisée.

Lorsque les envois sont de faible importance, le transitaire les groupe par camions, wagons ou containers, ce qui permet un acheminement plus rapide et plus économique. Il peut ainsi offrir à son client des conditions plus avantageuses que celles qu’il obtiendrait isolément.