Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Théromorphes ou Pélycosaures

Reptiles fossiles ayant certains caractères des Mammifères.


Les plus primitifs des Reptiles mammaliens, ou Synapsidés, datent essentiellement du Permien inférieur (quelques-uns, toutefois, sont du Carbonifère supérieur).

Les Synapsidés sont définis par la présence d’une seule fenêtre temporale, située sous une arcade squamoso-postorbitaire.

Les caractères principaux de ces animaux étaient les suivants : la face faisait suite au crâne sans en être séparée par un angle marqué ; l’arcade temporale n’était pas fortement renflée vers l’extérieur, et la fenêtre temporale était petite. Les narines externes étaient situées latéralement et bien séparées l’une de l’autre. Un foramen pinéal était présent. Il n’y avait pas de palais secondaire (cloison formée par des lamelles médiales des os maxillaires et palatins, et séparant les fosses nasales de la bouche). L’articulation mandibulaire était en arrière du condyle occipital. L’occiput était élevé, incliné vers l’avant. Le stapes était massif, et cet os rappelle de façon étonnante le stapes des Crossoptérygiens ; chez certains Pélycosaures tout au moins, il présentait une double insertion sur le crâne, comme chez ces Poissons. Les os postérieurs de la mandibule (articulaire, angulaire, susangulaire) étaient encore bien développés. Les dents étaient toujours simples ; il y avait souvent des canines supérieures, parfois peu distinctes, mais jamais de canines inférieures. Des dents palatales étaient présentes.

Le squelette axial comprenait 27 vertèbres présacrées et 2 ou 3 vertèbres sacrées ; la queue était longue et forte, avec environ 60 vertèbres. La ceinture scapulaire comportait encore un cleithrum, et l’omoplate était sans acromion. L’humérus était primitif, de forme tordue : par sa forme, il rappelle celui des Cotylosaures et des Stégocéphales. Le fémur devait être plus évolué que l’humérus. De toute façon, les membres n’étaient pas situés sous le corps, mais se trouvaient en position étalée par rapport à celui-ci.

La présence fréquente d’apophyses épineuses allongées sur les vertèbres a donné lieu à diverses hypothèses. Entre ces apophyses devait être tendue une membrane de peau. On peut citer comme supposition fantaisiste l’idée que cet organe ait joué un rôle de voile pour le déplacement de ces animaux et comme interprétation sérieuse le rôle thermorégulateur qui a été attribué à cette membrane, qui pouvait permettre le refroidissement du sang, car elle était certainement richement irriguée.

Les Théromorphes apparaissent dans le Carbonifère supérieur des États-Unis (Pennsylvanien ; formation de Cisco au Texas). On les connaît au Permien inférieur aux États-Unis, en France — à Autun (Stereorachis et Haptodus) et surtout à Rodez, où un nouveau Caséidé très bien conservé vient d’être découvert — et en U. R. S. S. (Eunotosaurus). Les genres d’Afrique du Sud sont douteux comme Pélycosaures (Aningia, Elliosmithia).

On classe les Pélycosaures en Ophiacodontia, en Sphenacodontia et en Edaphosauria. Les Ophiacodontia avaient des dents marginales coniques, minces et peu courbées, les canines étant toujours distinctes. Ils comprenaient les Ophiacodontidés et les Éothyridés. Les Ophiacodontidés, aux canines peu développées, étaient probablement piscivores ; ils sont connus dès le Pennsylvanien avec Clepsydrops. Les autres représentants des Ophiacodontidés étaient Ophiacodon et Varanosaurus. Les Éothyridés, aux canines développées, étaient des carnivores.

Les Sphenacodontia avaient des dents marginales à pointes recourbées, les canines étant plus ou moins développées ; ils étaient tous carnivores. Certains n’avaient pas d’apophyses épineuses allongées (c’étaient les Varanopsidés) ; d’autres avaient des apophyses épineuses le plus souvent très développées (c’étaient les Sphénacodontidés).

Les Edaphosauria avaient des dents marginales épaisses et émoussées ; les canines n’existaient pas ou étaient peu différenciées. Ces Reptiles étaient herbivores. Dans la famille des Caséidés, qui appartient aux Édaphosaures, les apophyses épineuses étaient courtes et le crâne était large, surtout entre les fenêtres pectorales.

Les plus primitifs des Pélycosaures, les Ophiacodontes, ressemblaient beaucoup aux Captorhinomorphes ; en particulier, Protorothyris du Permien inférieur des États-Unis avait un occipital incliné vers l’avant et rappelait beaucoup Varanosaurus. Les Sphenacodontia étaient les plus évolués des Pélycosaures, car ils débutèrent à l’Autunien, mais atteignirent le Permien supérieur. Dimetrodon, ayant des canines différenciées, se rapprochait notamment des premiers Reptiles mammaliens thérapsidés, les Éothériodontes.

La répartition géographique des Théromorphes est en accord avec l’existence d’une Laurasie comprenant l’Amérique du Nord et l’Eurasie, et qui était séparée du continent de Gondwana par une mer, la Téthys.

J.-P. L.

 A. S. Romer et L. I. Price, Review of the Pelycosauria (Geol. Soc. of America, 1940). / C. Devillers, « Pelycosauria », dans Traité de paléontologie sous la dir. de J. Piveteau, t. VI, vol. 1 (Masson, 1961).

Thessalonique

En gr. Thessaloníki, agglomération de Grèce, en Macédoine, comptant 550 000 hab.



La géographie


Une ville bien située

Son site a peu varié dans l’histoire : il occupe à l’est de la plaine deltaïque du Gallikós et du Vardar (Axios) les dernières pentes du Khortiátis, à l’endroit où la Chalcidique s’enracine en Macédoine. Son port, dont l’alluvionnement menace les accès, est installé au fond du golfe Thermaïque : médiocre position maritime, mais excellente position continentale sur les routes pénétrant la péninsule balkanique vers le Danube par le couloir Vardar-Morava ou la traversant de l’Adriatique vers la mer Noire. La mise en valeur de cette position est une permanence historique : proche de plaines fertiles dès que l’on y règle l’équilibre des eaux, Thessalonique est depuis longtemps un centre militaire et administratif important, un carrefour commercial servi par un port de transit et animé par une grande foire, une ville industrielle notable et un foyer d’attraction pour la population ainsi que pour les capitaux du voisinage et d’autres régions d’Europe.