Produit macromoléculaire obtenu par polymérisation d’une molécule de base, à structure généralement insaturée.
La molécule du polymère se présente sous la forme d’un enchaînement linéaire constitué de séquences d’un même motif monomère. Leur structure linéaire confère aux résines thermoplastiques des propriétés de fusibilité sous l’action de la chaleur et de la pression ainsi que des caractéristiques diverses de solubilité. Ces résines, appelées également résines de polymérisation, peuvent être moulées ou mises en forme à chaud, mais elles ne conservent une structure rigide que si le démoulage s’effectue après leur refroidissement dans le moule. D’autre part, les déchets de fabrication peuvent, en principe, être réutilisés pour des moulages suivants.
Le Celluloïd fut le premier produit thermoplastique artificiel. Les feuilles pouvaient être mises en forme par chauffage et pressage. L’acétate de cellulose, puis l’acétobutyrate de cellulose et d’autres dérivés cellulosiques, tels que l’éthylcellulose, l’acétopropionate de cellulose, avaient des propriétés similaires. La première résine synthétique de polymérisation commercialisée fut d’abord la résine de coumarone-indène. Puis ce fut le tour du polystyrène, dont la production permit le développement d’une nouvelle technique de transformation : le moulage par injection. Avant 1939 apparurent successivement le polyméthacrylate de méthyle (Plexiglas), le chlorure de polyvinyle, le polyéthylène à basse densité et le polyamide 66 (Nylon). Toutes ces résines, ou presque, étaient du type vinylique, le monomère de départ comportant une double liaison (insaturation) dans la molécule. Après la Seconde Guerre mondiale apparurent de nombreuses autres résines thermoplastiques, notamment l’acétate de polyvinyle, le polyéthylène à haute densité, le polypropylène, le polytétrafluoroéthylène et d’autres résines fluorées, tous du type vinylique ; enfin, plus récemment, apparurent les polyacétals, les polysulfones et les polycarbonates. Des copolymères sont également préparés à partir de deux ou trois monomères de base afin d’allier les caractéristiques intéressantes de chacun des composants : EVA (éthylène-acétate de vinyle), AS (acrylonitrile-styrène), ABS (acrylonitrile-butadiène-styrène), etc. En 1973, les résines thermoplastiques représentent plus de 80 p. 100 de la consommation totale des matières plastiques. Cela est dû à plusieurs facteurs : notamment la possibilité de récupérer presque totalement les déchets de fabrication, la rapidité de mise en œuvre et une grande variété des techniques de transformation. Les résines thermoplastiques peuvent, en effet, être moulées soit par injection (articles de ménage, objets de toilette, articles scolaires, jouets, etc.), soit par extrudo-gonflage (bouteilles, flacons, jouets creux, ballons). Elles peuvent être extrudées pour fabriquer des tuyaux d’adduction d’eau ou d’irrigation, des conduites électriques (isolation de câbles), des profilés industriels, des films ou des feuilles destinés à l’agriculture (serres, tunnels de culture, silos, paillage) ou à l’emballage (sacs et sachets, conditionnements, palettisation), des feuilles épaisses pour thermoformage (contre-portes et cuves de réfrigérateurs, enseignes, articles de conditionnement), etc. Des chaussures sont moulées par extrusion-forçage. Des feuilles pour la confection et de nombreux usages (rideaux, nappes, maroquinerie) ainsi que des revêtements de sols sont préparés par calandrage. Des simili-cuirs (cuir du type Skaï) sont obtenus par enduction d’un plastisol vinylique sur un tissu, avec emploi concomitant de polyuréthannes. La chaudronnerie industrielle utilise des plaques et des tubes de chlorure de polyvinyle, de polyéthylène, de polyméthacrylate de méthyle pour la réalisation d’appareillages destinés à l’industrie chimique et à la galvanoplastie. La soudure à haute fréquence permet de confectionner des articles de maroquinerie, des pièces de vêtement, des garnitures intérieures de carrosseries, etc. La compression de granulés vinyliques est exploitée dans la fabrication des disques microsillons. Le moulage, par rotation, de résines particulièrement fusibles permet de réaliser des récipients de grandes dimensions : fûts de 200 litres, cuves de 3 000 litres et plus. L’extrusion et la fibrillation du polypropylène conduisent à des bandelettes aptes au tissage sur des métiers classiques adaptés ou sur des métiers circulaires pour produire des sacs de grande contenance extrêmement résistants, inattaquables par les intempéries ou les micro-organismes. Enfin, l’acétate de polyvinyle et des résines apparentées sont de plus en plus employés pour la préparation de peintures à l’eau (peintures au latex), d’application rapide et économique.
J. D.
➙ Vinylique (résine).