Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

thermonucléaire (énergie) (suite)

• Dans le domaine de la fusion rapide, on envisage l’utilisation de lasers pour provoquer l’implosion de sphères de deutérium de petites dimensions. L’accent est mis sur la recherche et le développement de lasers de grande puissance et de courtes longueurs d’onde (laser moléculaire au xénon à très haut rendement). Cette utilisation des lasers en est encore au stade théorique ; toutefois, les résultats traités par ordinateurs montrent que, en concentrant un ensemble sphérique de faisceaux lasers sur un mélange D + T, la pression d’implosion du plasma en résultant comprimerait considérablement la partie centrale du mélange D + T ; par ce procédé, la densité de ce mélange pourrait être augmentée de l’ordre de plusieurs milliers de fois, ce qui conduirait à une réduction très importante de l’énergie nécessaire au déclenchement de la réaction D + T (fig. 4). Signalons également que les chercheurs ont montré que les faisceaux d’électrons pouvaient présenter un intérêt égal à celui des lasers, tout en fournissant des énergies très supérieures.


Conclusion

Outre les difficultés qui restent à résoudre dans le domaine du confinement, qui est le problème de base de la fusion contrôlée, on se heurte encore à des difficultés d’ordre technologique ; c’est ainsi qu’il faudrait pouvoir réaliser des enceintes de grandes dimensions aux formes compliquées, permettant de maintenir un vide très poussé afin d’extraire un flux de chaleur très important et résistant à des flux de neutrons intenses. Un autre obstacle est la réalisation, pour concentrer le plasma, de creusets immatériels obtenus à l’aide de champs magnétiques intenses.

Il faudra résoudre tous les problèmes que pose le cycle du tritium et aussi savoir maîtriser le nouveau venu dans ce monde particulier, celui qui, peut-être, nous apportera la solution définitive du problème : le laser. Si toutes les solutions ne sont pas encore définitivement acquises, les travaux en cours sont en bonne voie.

P. R.

 C. Rougeron, les Applications de l’explosion thermonucléaire (Berger-Levrault, 1956). / D. J. Rose et M. Clark, Plasmas and Controlled Fusion (Cambridge, Mass., 1961). / C. Étiévant, l’Énergie thermonucléaire (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 2e éd., 1965). / J. Crussard, l’Énergie thermonucléaire (Fayard, 1964).

thermoplastique (résine)

Produit macromoléculaire obtenu par polymérisation d’une molécule de base, à structure généralement insaturée.


La molécule du polymère se présente sous la forme d’un enchaînement linéaire constitué de séquences d’un même motif monomère. Leur structure linéaire confère aux résines thermoplastiques des propriétés de fusibilité sous l’action de la chaleur et de la pression ainsi que des caractéristiques diverses de solubilité. Ces résines, appelées également résines de polymérisation, peuvent être moulées ou mises en forme à chaud, mais elles ne conservent une structure rigide que si le démoulage s’effectue après leur refroidissement dans le moule. D’autre part, les déchets de fabrication peuvent, en principe, être réutilisés pour des moulages suivants.

Le Celluloïd fut le premier produit thermoplastique artificiel. Les feuilles pouvaient être mises en forme par chauffage et pressage. L’acétate de cellulose, puis l’acétobutyrate de cellulose et d’autres dérivés cellulosiques, tels que l’éthylcellulose, l’acétopropionate de cellulose, avaient des propriétés similaires. La première résine synthétique de polymérisation commercialisée fut d’abord la résine de coumarone-indène. Puis ce fut le tour du polystyrène, dont la production permit le développement d’une nouvelle technique de transformation : le moulage par injection. Avant 1939 apparurent successivement le polyméthacrylate de méthyle (Plexiglas), le chlorure de polyvinyle, le polyéthylène à basse densité et le polyamide 66 (Nylon). Toutes ces résines, ou presque, étaient du type vinylique, le monomère de départ comportant une double liaison (insaturation) dans la molécule. Après la Seconde Guerre mondiale apparurent de nombreuses autres résines thermoplastiques, notamment l’acétate de polyvinyle, le polyéthylène à haute densité, le polypropylène, le polytétrafluoroéthylène et d’autres résines fluorées, tous du type vinylique ; enfin, plus récemment, apparurent les polyacétals, les polysulfones et les polycarbonates. Des copolymères sont également préparés à partir de deux ou trois monomères de base afin d’allier les caractéristiques intéressantes de chacun des composants : EVA (éthylène-acétate de vinyle), AS (acrylonitrile-styrène), ABS (acrylonitrile-butadiène-styrène), etc. En 1973, les résines thermoplastiques représentent plus de 80 p. 100 de la consommation totale des matières plastiques. Cela est dû à plusieurs facteurs : notamment la possibilité de récupérer presque totalement les déchets de fabrication, la rapidité de mise en œuvre et une grande variété des techniques de transformation. Les résines thermoplastiques peuvent, en effet, être moulées soit par injection (articles de ménage, objets de toilette, articles scolaires, jouets, etc.), soit par extrudo-gonflage (bouteilles, flacons, jouets creux, ballons). Elles peuvent être extrudées pour fabriquer des tuyaux d’adduction d’eau ou d’irrigation, des conduites électriques (isolation de câbles), des profilés industriels, des films ou des feuilles destinés à l’agriculture (serres, tunnels de culture, silos, paillage) ou à l’emballage (sacs et sachets, conditionnements, palettisation), des feuilles épaisses pour thermoformage (contre-portes et cuves de réfrigérateurs, enseignes, articles de conditionnement), etc. Des chaussures sont moulées par extrusion-forçage. Des feuilles pour la confection et de nombreux usages (rideaux, nappes, maroquinerie) ainsi que des revêtements de sols sont préparés par calandrage. Des simili-cuirs (cuir du type Skaï) sont obtenus par enduction d’un plastisol vinylique sur un tissu, avec emploi concomitant de polyuréthannes. La chaudronnerie industrielle utilise des plaques et des tubes de chlorure de polyvinyle, de polyéthylène, de polyméthacrylate de méthyle pour la réalisation d’appareillages destinés à l’industrie chimique et à la galvanoplastie. La soudure à haute fréquence permet de confectionner des articles de maroquinerie, des pièces de vêtement, des garnitures intérieures de carrosseries, etc. La compression de granulés vinyliques est exploitée dans la fabrication des disques microsillons. Le moulage, par rotation, de résines particulièrement fusibles permet de réaliser des récipients de grandes dimensions : fûts de 200 litres, cuves de 3 000 litres et plus. L’extrusion et la fibrillation du polypropylène conduisent à des bandelettes aptes au tissage sur des métiers classiques adaptés ou sur des métiers circulaires pour produire des sacs de grande contenance extrêmement résistants, inattaquables par les intempéries ou les micro-organismes. Enfin, l’acétate de polyvinyle et des résines apparentées sont de plus en plus employés pour la préparation de peintures à l’eau (peintures au latex), d’application rapide et économique.

J. D.

➙ Vinylique (résine).