Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

testicule (suite)

La spermatogenèse semble très sensible à la température. Dans les cas de cryptorchidie chez l’Homme (testicules demeurant intra-abdominaux, donc température plus élevée), les cellules sexuelles dégénèrent. La spermatogenèse est aussi très sensible aux carences nutritionnelles, dont les plus connues sont celles en vitamines A et surtout E ainsi qu’en acides gras. L’état physique de l’individu retentit aussi sur la spermatogenèse (maladies par exemple, certaines pouvant entraîner la stérilité : oreillons). Signalons enfin la sensibilité extrême de la spermatogenèse aux rayonnements ; une dose de 500 R de rayons X détermine une stérilité définitive chez l’Homme.


L’hormone testiculaire

Les cellules de Leydig forment des amas entre les tubes séminifères. Ce sont elles qui élaborent l’hormone mâle, ou testostérone. Cette sécrétion hormonale est, de fait, sous la dépendance de l’hypothalamo-hypophyse. Cette dernière, en effet, par son hormone lutéotrope (L. H.), stimule le fonctionnement des cellules de Leydig. L’action de la testostérone se fait sentir très tôt, chez l’embryon lui-même, au moment de la différenciation du tractus génital (voies génitales et glandes annexes). La détermination du tractus dans le sens mâle se fait en fonction de la présence de la testostérone, l’absence de celle-ci entraînant l’évolution dans le sens femelle. On retrouve l’action de la testostérone au moment de la puberté. C’est elle, en effet, qui entraîne l’apparition des caractères sexuels secondaires. La testostérone agit aussi beaucoup sur la spermatogenèse pour l’activer. On comprend, de ce fait, que les deux hormones hypophysaires F. S. H. et L. H. aient une action synergique. D’ailleurs, L. H. intervient aussi sur le maintien des tubes séminifères et en particulier des cellules de Sertoli (cellules nourricières des spermatozoïdes).

Adolf Butenandt

Chimiste allemand (Wesermünde 1903). Docteur en chimie à Göttingen en 1927, il devient directeur de l’institut de chimie organique de Dantzig en 1933, puis directeur du « centre de recherche de l’Empereur Guillaume » à Berlin-Dahlem en 1936, où il entre en conflit avec les thèses biologiques nazies. En 1945, il est nommé directeur de l’institut Max Planck de Tübingen. Il s’est notamment distingué par ses recherches sur les hormones sexuelles. Il a isolé en 1929 l’œstrogène, ou folliculine, hormone féminine, en 1931 l’androstérone, en 1934 la progestérone, autre hormone féminine, qu’il devait synthétiser plus tard et, durant la période 1933-1936, la testostérone, hormone mâle. Ses travaux lui valurent en 1939 le prix Nobel de chimie, qu’il ne put recevoir qu’en 1949, à cause de son antagonisme avec Hitler. Depuis 1960, il est président de la Société Max Planck. Il s’est installé au centre de biochimie de l’institut Max Planck de Munich, où il conseille les jeunes chercheurs.

J. P.


Les testicules de l’homme

L’homme est normalement porteur de deux testicules. Ce sont deux masses ovoïdes situées dans les bourses, mobiles, suspendues chacune à un cordon vasculaire. Chaque testicule est une glande à double sécrétion : externe, constituée par les spermatozoïdes, interne, constituée par les hormones testiculaires.


Anatomie

Long de 4 à 5 cm, large de 3 cm, épais de 2 cm, le testicule pèse une vingtaine de grammes. Sa consistance est égale, régulière, résistante. Il est enveloppé d’une membrane fibreuse solide, lisse et blanche, l’albuginée. De celle-ci partent des cloisons fibreuses qui divisent le testicule en lobules au nombre de 250 à 300, contenant chacun de 1 à 4 tubes séminipares, qui se jettent dans un tube droit. Les tubes droits se jettent dans un réseau de canaux, le rete testis ; celui-ci est situé près du pôle supérieur de la glande, dans un épaississement de l’albuginée, le corps de Highmore. Du rete testis partent les canaux efférents, qui débouchent dans le canal épididymaire. Celui-ci se prolonge par le canal déférent vers l’urètre prostatique. Le testicule, enveloppé de son albuginée, est recouvert par une séreuse dite « vaginale » ; il est surmonté par l’épididyme (formé par les ramifications du canal épididymaire). Le cordon est situé à son bord supérieur, en dedans et en arrière de la tête de l’épididyme. Au pôle antéro-supérieur du testicule est appendue l’hydatide sessile de Morgagni, vestige du canal de Müller (v. sexe). Au pôle postéro-inférieur s’insère le ligament scrotal, qui l’amarre aux enveloppes des bourses.

L’artère spermatique naît de l’aorte dans la région lombaire ; elle chemine derrière le péritoine, croise l’uretère, puis descend dans le cordon jusqu’au testicule.

Les veines du testicule se joignent aux veines épididymaires pour former le paquet des veines spermatiques, anastomosées en plexus autour de l’artère spermatique sur toute la hauteur du cordon. La veine spermatique droite se jette dans la veine cave inférieure, et la veine spermatique gauche dans la veine rénale gauche.

Les lymphatiques du testicule rejoignent les ganglions latéro-aortiques depuis le pédicule rénal jusqu’à la bifurcation aortique.

Les nerfs du testicule dépendent du plexus cœliaque et du plexus hypogastrique. Leur altération retentit sur la trophicité et les fonctions du testicule.


Physiologie

• Fonction exocrine
Elle aboutit à la production de spermatozoïdes : celle-ci s’effectue dans les tubes séminifères selon un cycle de maturation en plusieurs phases à partir d’une cellule souche appelée spermatogonie. Elle ne commence qu’à la puberté et se poursuit toute la vie avec une involution lors de la sénescence. Une hormone hypophysaire, la F. S. H. (folliculo-stimuline hormone), est indispensable à une production normale, de même que certains autres facteurs : vitamines A et E, température optimale à 36 °C (celle des bourses ; l’abdomen étant à 37°, un testicule ectopique ne peut fonctionner). La fonction exocrine est explorée par le spermogramme et la biopsie testiculaire (v. sperme).