Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

tantale

Corps simple métallique.


En 1802, le Suédois A. G. Ekeberg trouva, dans un minerai de Suède et de Finlande, la tantalite, un élément qu’il appela tantale en souvenir de Tantale, personnage de la mythologie grecque, par suite du comportement de son oxyde en présence des acides. L’Anglais W. H. Wollaston, en 1809, pensa prouver l’identité du tantale et du columbium, mais l’Allemand Heinrich Rose, en 1844, montra que tantale et columbium sont deux éléments différents et rebaptisa niobium le columbium.

Par action du potassium sur le chlore, en 1824, Berzelius* isola le métal tantale.


État naturel

Le tantale est rare et se trouve dans la lithosphère à la même teneur que le niobium. Son minerai essentiel est le minéral mixte de niobium et tantale de formule Fe [(Nb,Ta)O3]2.


Atome

Il a le numéro atomique 73 (groupe VA), et son atome a pour structure électronique dans l’état fondamental 1s2, 2s2, 2p6, 3s2, 3p6, 3d10, 4s2, 4p2, 4d10, 4f14, 5s2, 5p6, 5d3, 6s2. L’énergie de première ionisation est 6,0 eV.

Le rayon atomique est pratiquement le même que celui du niobium (Z = 1,34 Å).


Corps simple et dérivés

Ce métal a une densité de 16,6 et ne fond qu’à 2 850 °C. Il a d’excellentes propriétés mécaniques. Il a des caractères voisins de ceux du niobium, mais il s’oxyde plus facilement. Intéressant par sa résistance à la corrosion acide, il sert aussi à faire des redresseurs. Ses dérivés sont analogues à ceux du niobium.

H. B.

 G. L. Miller, Tantalum and Niobium (Londres, 1959).

Tanzanie

État d’Afrique orientale.


La Tanzanie est, avec le Kenya et l’Ouganda, l’un des trois pays de l’Afrique orientale ex-anglaise. D’une superficie de 940 000 km2, elle a des frontières communes avec le Zaïre, le Burundi et le Ruanda à l’ouest, avec la Zambie, le Malawi et le Mozambique au sud, enfin avec l’Ouganda et le Kenya au nord.


Le milieu naturel

La plus grande partie du pays est constituée par de vastes plateaux, au-dessus de 1 000 m d’altitude, éléments d’anciennes surfaces d’érosion nivelant le socle précambrien, entre une région côtière sédimentaire moins élevée, à l’est, et les fossés d’effondrement de la Rift Valley occidentale : plateaux du Centre-Ouest, hautes terres du Sud-Ouest (Iringa), plateaux méridionaux (plateau makondé), plateaux du Centre-Nord incluant le sud du pays masai. La frontière occidentale suit sensiblement l’axe de la Rift Valley occidentale, vaste fossé d’effondrement complexe qui constitue l’un des traits majeurs du relief de l’Afrique, jalonné par les lacs Tanganyika et Malawi, qui sont de véritables mers intérieures, et par le lac Rukwa. La Rift Valley orientale, ou kenyanne, morcelle les plateaux du Centre-Nord (fossés des lacs Manyara et Eyasi, dépression de Bahi). Enfin, le nord du pays est baigné par une autre mer intérieure, le lac Victoria, dont les autres riverains sont l’Ouganda et le Kenya. Les parties les plus élevées du pays sont de grands volcans ou ensembles volcaniques, dont les plus importants sont au nord le Kilimandjaro (point culminant de l’Afrique : 5 963 m) ; sur la frontière avec le Kenya, le mont Meru et le vaste massif du Ngorongoro ; et au sud le massif du Rungwe.

La région côtière, les îles de Zanzibar et de Pemba, les rives du lac Victoria, les hautes terres méridionales et les grands massifs volcaniques ont une pluviosité moyenne annuelle supérieure à un mètre. Par contre, une partie notable des vastes plateaux constituant l’essentiel du pays reçoit moins de 800 mm, et même, dans la partie centrale autour de Dodoma, moins de 500 mm. On peut distinguer un climat de la région littorale, avec deux saisons des pluies (mars à mai et octobre à décembre), le climat équatorial des bords du lac Victoria, le climat subdésertique du Centre-Nord, enfin, intéressant la plus grande partie du pays, le climat tropical du Sud et de l’Est avec une seule saison des pluies (novembre à mars).

La végétation originelle d’une grande partie des plateaux du sud et de l’est de la Tanzanie est le « miombo » à Isoberlinia et Brachystegia, forêt tropophile à petits arbres à feuilles caduques de 10 à 15 m de hauteur, caractéristique de la zone tropicale à saison sèche marquée. Souvent, cette forêt est remplacée par des savanes de dégradation. Dans les régions plus sèches, plateaux du Centre-Nord et au fond des rift valleys, des savanes à acacias couvrent de vastes surfaces. Dans la région côtière, sur les hautes terres humides et sur les hauts massifs volcaniques, il demeure des témoins de la forêt dense, souvent dégradée en savanes humides. Enfin, dans la partie sommitale du Kilimandjaro et du mont Meru, existe une prairie d’altitude.


La population et l’économie

En 1975, la population était de 15 310 000 habitants, et la densité moyenne de 16 habitants au kilomètre carré. Les plus fortes densités s’observent dans la région côtière, sur les bords du lac Victoria, dans les régions volcaniques du Kilimandjaro et du Meru, du Rungwe sur les hautes terres méridionales. En 1966, les Européens étaient 17 000, les Indiens et Pakistanais 85 000, les Arabes 26 000. À l’exception des Masais* du nord du pays, qui sont des Nilo-Hamites, le reste de la population est constitué par environ 140 tribus bantoues, les principales étant les Sukumas, les Nyamwezis, les Gogos et les Chaggas au nord, les Makondés et les Héhés au sud. Le swahili et l’anglais sont les deux langues officielles.

Environ le dixième de la population vit dans des agglomérations de plus de 2 000 habitants. La principale ville, qui est aussi le principal port, est l’ancienne capitale, Dar es-Salaam (272 000 hab. en 1969). La ville de Zanzibar a 70 000 habitants, Tanga 60 000, Mwanza 34 000. La nouvelle capitale, Dodoma, ne compte guère que 25 000 habitants.

L’agriculture traditionnelle est une agriculture de subsistance fondée sur le millet, le sorgho, le maïs, le manioc, le bananier, enfin le riz (de développement récent).