sylviculture (suite)
Quelques progrès en sylviculture
On peut espérer : des progrès, des sciences de base (pédologie fine, physiologie des auxines, génétique...) ; un choix, parfois nouveau, des essences (utilisation des exotiques à fort accroissement) ; une sélection toujours plus sévère et plus fréquente (tests précoces) ; la prédésignation de certains sujets ; des cloisonnements (qui permettront de mieux adapter la production aux techniques modernes d’exploitation) ; une adaptation de la production aux besoins nouveaux. Ce dernier problème est particulièrement délicat, car, lorsqu’on éduque un jeune arbre, on ignore les usages qu’on en fera cinquante ans après. Il en est ainsi pour les petits bois : grâce aux lamellés-collés, on utilise des bois plus courts qu’autrefois.
Probablement sera-t-on amené, tout en conservant à beaucoup de forêts leurs fonctions multiples, à mieux les spécialiser, autrement dit à mieux subordonner les diverses fonctions de chaque forêt ou même de chaque canton forestier.
Les professeurs de sylviculture du xixe s. ont eu l’immense mérite de découvrir certaines exigences et d’inculquer à plusieurs générations de forestiers une rigueur et un esprit de suite qui conviennent à une spéculation dont la durée globale s’étend bien au-delà d’une génération d’hommes. Ils ont enseigné un conservatisme qui est l’essence même de l’écologie végétale. Ainsi s’est heureusement accru le volume sur pied de nombreux peuplements, volume qui était trop faible au début du xixe s.
On a réagi et on réagira encore, parfois avec raison, pour assouplir certaines méthodes un peu trop mathématiques. On tend à réduire la durée des prévisions ; si on ne le fait pas au détriment des grandes lignes, ce peut être bénéfique. On tend à suivre l’évolution de la nature, en particulier la réaction du peuplement après la coupe. Depuis 1910, d’ailleurs, des sylviculteurs de progrès ont préconisé la méthode du contrôle, mais sur de petites surfaces seulement : des comptages périodiques fréquents permettent de voir comment le peuplement évolue et d’aller, par les coupes, dans le sens le plus opportun, grâce à une retouche fréquente de la possibilité recrutée.
Autre nouveauté : lorsque la régénération naturelle se fait trop attendre, on procède, pour ne pas laisser le sol inutilisé et ne pas le laisser se dégrader par le découvert, à des plantations artificielles de complément.
G. P.
➙ Arbre / Bois / Forêt.
C. Broillard, le Traitement des bois en France (Berger-Levrault, 1881). / K. Rubner, Die Pflanzengeographischen Grundlagen des Waldbaues (Neudamm, 1924 ; 4e éd., Berlin, 1953). / A. Poskin, Traité de sylviculture (Duculot, Gembloux, 1926 ; 2e éd., 1939). / A. Mathey, Traité théorique et pratique des taillis (A. Lebreton, Le Mans, 1933). / Vade-mecum du forestier (Impr. Jacques et Demontrond, Besançon, 1946 ; nouv. éd., La Maison rustique, 1961). / F. S. Baker, Principles of Sylviculture (New York, 1950). / H. Perrin, Sylviculture (École nat. des eaux-et-forêts, Nancy, 1953-1955, 2 vol. ; nouv. éd., 1958-1964, 3 vol.). / M. Devèze, Histoire des forêts (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1965 ; 2e éd., 1972). / W. Kümmerly (sous la dir. de), la Forêt. Le monde des arbres, les arbres du monde (Kummerly et Frey, Berne, 1973).
