Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Suède (suite)

• 1130-1250 : disparition de la famille de Stenkil. Lutte entre les Sverker et les Erik. Alternance des deux dynasties. Sverker Ier l’Ancien (1130-1156) appelle en Suède les moines cisterciens missionnaires et défricheurs. Erik Jedvardsson, dit « le Saint » (1156-1160), est assassiné durant la messe par Magnus Henriksson : il passe pour un martyr, et le jour de sa mort (18 mai) est fête nationale en Suède. Charles Sverkersson (v. 1160-1167), Knut Eriksson (1167-1196), Sverker II le Jeune (1196-1208), Erik Knutsson (1208-1216), Jean Sverkersson (1216-1222), Erik Eriksson (1222-1250) se succèdent sur le trône.


1250-1363 : règne des Folkungs

• 1250 : le jarl (premier dignitaire) Birger — habituellement appelé Birger Jarl († 1266) —, de la dynastie des Folkungs, s’empare du pouvoir, fait élire son fils Valdemar (1250-1275), mais est le vrai maître du pays. Son nom est lié au premier effort pour unifier réellement le royaume. De Stockholm, dont il fait sa capitale, Birger Jarl surveille le nord du pays, élimine les marchands de Novgorod et incorpore la Finlande à la Suède (annexion consacrée en 1323).

• 1266-1319 : Son œuvre se désagrège en partie : la féodalité se développe ; les règnes de Magnus Ladulås (1275-1290) et de Birger Magnusson (1290-1318) ternissent le prestige de la royauté, qui est rétabli par Ingeborg, belle-sœur de Birger Magnusson. Celle-ci, en 1319, assure à son fils Magnus Eriksson les deux couronnes de Suède et de Norvège.

• 1319-1363 : fin des Folkungs ; période de troubles. L’union précaire de la Suède et de la Norvège se maintient sous Magnus Eriksson, déposé en 1363.


1363-1389 : Albert de Mecklembourg

• L’union de la Suède et de la Norvège ne se maintient pas. Albert de Mecklembourg, choisi comme roi par les Suédois, se débarrasse des derniers Folkungs, mais se laisse déborder par Bo Jonsson († 1386), qui se taille un immense fief. Albert ayant voulu confisquer les terres exemptées d’impôts de la noblesse, celle-ci fait appel à la régente de Danemark et de Norvège, Marguerite.

• Cette dernière bat Albert à Falköping (1389) et devient maîtresse en fait des trois royaumes scandinaves.


Le temps de la Scandinavie. L’union de Kalmar (1397-1523)


1397-1439 : Marguerite et Erik de Poméranie

• 1397 : au château de Kalmar, l’union scandinave est juridiquement reconnue. Marguerite fait couronner roi des trois pays son petit-neveu Erik de Poméranie, corégent avec elle. Cependant, la Suède garde ses propres lois.

• 1397-1412 : politique autocratique et unitaire de Marguerite, qui favorise la prépondérance danoise en Suède ; celle-ci devient le principal secteur du commerce hanséatique ; nombreux marchands allemands (Lübeck) établis à Stockholm.

• 1412-1439 : Erik de Poméranie poursuit la politique de Marguerite. La crise économique (notamment dans le district minier de Dalécarlie) favorise la résistance suédoise de l’union avec le Danemark (aristocratie, clergé) et les nationalistes, appuyés sur les masses populaires.

• 1435 : le Riksdag d’Arboga proclame régent du royaume le héros national Engelbrekt ; mais celui-ci est assassiné dès 1436. Durant un siècle, la Suède va être bouleversée par la lutte entre partisans.

• 1439 : Erik de Poméranie est déposé.


1440-1523 : l’Union de Kalmar constamment contestée. Les Sture

• 1440-1448 : Christophe de Bavière, neveu d’Erik de Poméranie, à la tête de l’Union.

• 1448-1481 : Christian Ier d’Oldenburg lui succède.

• 1448-1483 : Charles VIII Knutsson († 1470), puis son neveu Sten Sture l’Ancien († 1503) cherchent le pouvoir à la tête du parti national.

• 1483-1501 : règne de Jean Ier de Danemark, imposé par les unionistes et par l’archevêque Jakob Ulfsson, fondateur, en 1477, de l’université d’Uppsala.

• 1501 : expulsion de Jean Ier.

• 1503-1520 : le flambeau de l’indépendance est successivement repris par Svante Sture († 1512) et Sten Sture le Jeune († 1520), qui se proclament régents de Suède.

• 1520 : Sten Sture est tué au cours d’une bataille gagnée au lac Åsunden par Christian II de Danemark, appelé par l’archevêque Gustav Trolle. Christian massacre ses adversaires (le parti des Sture) au cours des « vêpres stockholmiennes » (nov. 1520). La Dalécarlie se soulève.


L’époque de la réforme (1523-1611)


Gustave Ier* Vasa ou le triomphe des patriotes (1523-1560)

• 1521-1523 : Gustave Eriksson Vasa chasse les Danois.

• 6 juin 1523 : au Riksdag de Strängnäs, Gustave est élu roi (Gustave Ier Vasa). Il doit accorder aux Lübeckois un privilège leur donnant le monopole du commerce dans le Sund : il tirera bientôt la Suède de ce vasselage économique (« guerre du comte » d’Oldenburg).

• 1527 : préparée par un disciple de Luther, Olaus Petri, la Réforme s’impose en Suède par la volonté du roi. Le Riksdag de Västeräs pose les fondements d’une Église nationale suédoise, de foi luthérienne.

• 1544 : pacte de succession ; la couronne est proclamée héréditaire.


L’œuvre de Vasa remise en cause (1560-1611)

• 1560-1568 : règne d’Erik XIV, fils de Gustave Vasa. Humaniste, il ouvre la Suède aux influences européennes, puis, devenu à moitié fou, il est emprisonné par son frère Jean (III), qui le fait égorger en 1577.

• 1568-1592 : règne de Jean III, qui entreprend la constitution d’un Empire suédois en Baltique. En 1581, il s’empare de Narva et rattache l’Estonie à la couronne suédoise. Il reprend contact avec Rome et veut rétablir le catholicisme en Suède.

• 1592-1599 : règne de Sigismond Vasa, fils de Jean III, déjà roi de Pologne. Après le synode d’Uppsala (1593), il doit s’engager à respecter la Bible et la Confession d’Augsbourg ; mais il reste catholique. Il voit alors se dresser devant lui le luthérien Charles de Sudermanie, proclamé régent en 1595 et qui le fait déposer en 1599. Il se retire en Pologne sans renoncer à ses droits.

• 1607-1611 : règne de Charles de Sudermanie (Charles IX), qui reprend la tactique d’expansion vers la Pologne et le Danemark.