Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

stupéfiant (suite)

Prescription des stupéfiants par les médecins

Les ordonnances, extraites d’un carnet à souches établi par le Conseil de l’ordre des médecins, comportent obligatoirement, outre le nom et l’adresse du prescripteur, ceux du malade, la date, la posologie en toutes lettres ; elles ne peuvent être établies pour une durée supérieure à 7 jours, sauf en ce qui concerne la lévophacétopérane (60 jours). Tout chevauchement dans la prescription, toute augmentation de la posologie doivent être signalés. En service hospitalier, les prescriptions sont obligatoirement journalières et sous la responsabilité directe du pharmacien de l’établissement.

R. D.

➙ Hallucination / Opium / Psychotrope / Toxicomanie.

 C. Vaille et G. Stern, les Stupéfiants, fléau social (Expansion scientif. fr., 1955).

Stuttgart

V. d’Allemagne fédérale, sur la rive gauche du Neckar, capit. du Land Bade-Wurtemberg ; 626 000 hab.


Stuttgart est une ville relativement jeune. Son nom lui vient d’un haras (Stuterei) que le duc de Souabe Luidolf, fils de l’empereur Otton Ier, fit construire vers 950 dans une petite vallée affluente du Neckar.


L’héritage historique

Le centre de la ville actuelle est entouré de collines dépassant 400 m d’altitude. Le fond de la vallée se situe à 207 m, si bien que la topographie urbaine est assez variée. En fait, Stuttgart est située dans une dépression où les versants sont constitués par des roches variées (grès, marnes, marnes bariolées). La faible consistance de certaines roches fait que de vastes surfaces sont non bâties, abandonnées à la vigne et aux arbres fruitiers, ce qui ne manque pas de surprendre en pleine ville. Celle-ci est restée longtemps confinée au fond de la vallée. Au début du xiiie s., Stuttgart obtint le statut de ville et passa aux mains des comtes de Wurtemberg, qui firent construire à côté du haras un château (Altes Schloss) — ce « vieux château » sera remanié au xvie s. La maison de Wurtemberg eut du mal à défendre la ville contre les ambitions des Habsbourg. Toutefois, en 1320, le comte Eberhard (1265-1325) installa sa résidence à Stuttgart, qui devint « Residenzstadt » en 1482, profitant de la faveur des différents princes.

C’est sans doute parce qu’elle était constamment menacée par les Habsbourg que la maison de Wurtemberg passa à la Réforme. De 1747 à 1797 est construit un nouveau château, le Neues Schloss, qui sera résidence royale. Endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale, il a été restauré et abrite le ministère des Affaires culturelles de Bade-Wurtemberg. Un événement décisif pour les structures urbaines fut l’attribution, en 1806, par Napoléon, du titre de roi au duc de Wurtemberg. Le particularisme wurtembergeois put ainsi se cristalliser autour de la royauté, qui dura jusqu’en 1918. La structure du Land s’inspire largement de l’organisation spatiale ancienne.

La ville doit ainsi beaucoup aux souverains wurtembergeois (caractère monumental de la vieille ville [églises, châteaux, parcs, bibliothèques, musées], équipement bancaire, tradition de vie culturelle, industrialisation en relation avec la centralisation de l’épargne et de l’impôt, construction de la gare principale) et à la présence d’une cour au pouvoir d’achat élevé (v. Wurtemberg).


Un grand centre industriel

Bien que le Wurtemberg ne dispose pratiquement d’aucune matière première notable, Stuttgart a su se hisser au niveau d’une des plus grandes villes industrielles de la R. F. A. Cela est dû à des initiatives individuelles, dont les plus remarquables furent l’œuvre de Robert Bosch (1861-1942) et de Gottlieb Daimler (1834-1900).

Robert Bosch fut non seulement le fondateur du Konzern portant son nom, qui emploie aujourd’hui (1974) 114 000 salariés dans toutes ses usines de construction électrique, mais encore un des créateurs de la « région » de Stuttgart. Gottlieb Daimler œuvrait à peu près dans le même sens dans le secteur de l’automobile, en association avec Carl Benz (1844-1929). La société Daimler-Benz, qui fabrique les voitures portant la fameuse étoile à trois branches, a son siège social à Stuttgart. Elle procure du travail, dans l’ensemble de ses usines, à 150 000 personnes (1973). Il faut ajouter d’autres entreprises pour mesurer la puissance de Stuttgart : Standard Elektrik Lorenz, Zeiss, Porsche.

La ville proprement dite compte 153 000 travailleurs industriels. Mais, comme partout ailleurs, l’industrie a tendance à s’installer hors des grandes villes. Aussi faudrait-il prendre en considération l’industrie des arrondissements voisins, qui reste, malgré tout, très liée au milieu urbain (arrondissements de Ludwigsburg [54 000 salariés industriels], Böblingen [59 000], Leonberg [18 000], Esslingen [50 000], Waiblingen [41 000]).

Au total, 48,5 p. 100 de la population active de la ville est employée dans l’industrie. L’attraction de Stuttgart est considérable. Les travailleurs migrants se chiffrent à 25 p. 100 des travailleurs employés dans la ville. L’évolution des localisations industrielles entraîne une certaine diminution de la population. Alors que la ville avait 635 000 habitants en 1964, elle n’en comptait plus que 626 000 en 1972.


Une métropole commerciale et culturelle

Stuttgart passe pour être une des villes les plus modernes et les plus agréables de la R. F. A., cela étant dû, en partie, à ses fonctions tertiaires. Son marché de gros ravitaille une zone de plus de 2 millions d’habitants ; ses maisons de gros desservent toute l’Allemagne du Sud. Grâce à ses banques liées aux fonctions de capitale, Stuttgart est un important marché de capitaux, disposant, en outre, d’une Bourse active. L’aéroport dessert de nombreuses villes étrangères (son trafic a dépassé 2,1 millions de passagers en 1972). Sur le plan culturel, différents équipements et institutions placent Stuttgart au premier rang des villes allemandes : théâtres, radio et télévision, bibliothèques et musées (Landesmuseum, Staatsgalerie, Linden-Museum für Völkerkunde, etc.). Bien qu’ayant la réputation d’être une ville industrielle, la capitale de Bade-Wurtemberg est aussi un important centre touristique.

La Technische Hochschule est devenue Université technique, si bien qu’avec celle de Tübingen la région est remarquablement équipée en établissements universitaires de très haut niveau.

F. R.

➙ Bade-Wurtemberg / Wurtemberg.