structural (relief) (suite)
Les escarpements de faille étant liés à des accidents tectoniques rectilignes, leur tracé est, au moins au départ, également rectiligne et le demeure d’autant mieux que l’accident recule plus difficilement, c’est-à-dire qu’il est constitué de roches plus résistantes. Lorsque l’escarpement tranche des couches d’inégale résistance, son recul obéit aux mêmes lois que celles des escarpements monoclinaux. Si, enfin, l’escarpement est entièrement constitué de roches de faible résistance, il s’efface très vite.
On peut rattacher aux escarpements de faille les escarpements de pli-faille et de chevauchement, qui se forment en régime de compression par rupture d’un pli. L’inclinaison de la cassure en sens inverse de l’escarpement ne permet cependant pas, dans ce type de structure, la mise en valeur du plan de faille par l’érosion différentielle. Il s’agit donc toujours d’escarpements liés directement au jeu de la tectonique.
Cas particulier des structures cristallines
Dans les structures cristallines, la mise en valeur de formes par l’érosion différentielle présente des modalités particulières. En effet, ces structures sont massives, et le passage d’un type de roche à un autre s’y fait graduellement. L’érosion ne peut donc mettre en valeur que des contacts plus ou moins verticaux, résultant soit de failles, soit de la montée à l’emporte-pièce de batholites. Mais l’inégale résistance des roches cristallines est infiniment plus difficile à définir que celle des roches sédimentaires. La composition chimique de la roche ne semble avoir qu’une influence mineure, contrairement à ce qu’avaient pensé les premiers chercheurs ; la composition minéralogique joue un rôle plus important dans la mesure où la fragilité de certains minéraux mine tout l’édifice de la roche ; le facteur essentiel semble bien être, de l’avis de la plupart des chercheurs, la fissuration de la roche, qui fraie la voie au principal agent d’attaque, l’eau.
On comprend donc que les socles, ou les roches cristallines affleurent largement, n’offrent que peu de reliefs structuraux en dehors des escarpements de faille et présentent de ce fait une plus grande monotonie de paysage.
R. L.
P. Birot, Morphologie structurale (P. U. F., 1958 ; 2 vol.). / C. R. Twidale, Structural Landforms (Cambridge, Mass., et Londres, 1970).