Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

stock (suite)

La comparaison des dates de commande et de livraison montre le délai qui s’écoule pour le réapprovisionnement ; elle indique aussi la régularité ou l’irrégularité du fournisseur. Les comparaisons entre les quantités commandées et les quantités consommées permettent d’agir sur l’importance de chaque ordre d’approvisionnement en plus ou en moins. S’il s’écoule trop de temps entre deux commandes, c’est que la cadence d’utilisation du produit a varié et que les quantités commandées sont maintenant trop importantes.

3. Fiches de stocks. Elles mentionnent les mouvements (entrées-sorties) réels — elles peuvent aussi tenir compte des mouvements virtuels (affectations, réservations) — et les soldes. Tenues au service de gestion des stocks, elles s’accompagnent de bons d’entrée et de bons de sortie qui permettent la valorisation du stock dans les services comptables.


Utilisation des renseignements

Le but d’un stock étant de permettre une activité sans à-coups, il est nécessaire de maintenir celui-ci toujours à un certain niveau, de façon à ne pas se trouver en rupture de stock. Mais, parallèlement, le stockage coûte cher en frais de magasinage et en argent immobilisé ; il est important que le stock tourne le plus vite possible. Le gestionnaire de stocks doit donc toujours jouer entre ces deux extrêmes.

Le stock plancher, ou stock minimal, est déterminé par l’examen de la cadence des sorties au cours d’une période déterminée et doit être révisé fréquemment. Il est égal à la quantité de matières à consommer pendant le temps mis à l’obtenir, c’est-à-dire à la moyenne des sorties multipliée par le délai de réapprovisionnement.

Le stock de sécurité tient compte en plus des aléas de livraison et des variations éventuelles de consommation. S’il existe un stock de trois cents pièces et que cent d’entre elles sont consommées par mois, on peut fixer le stock minimal à deux cents pièces, à condition de pouvoir obtenir la commande en deux mois. Le stock de sécurité viendra donc s’ajouter au stock minimal ; il est fixé en fonction de l’expérience et est, lui aussi, révisé.

Pour déterminer le montant de la commande à passer, on peut procéder au calcul suivant : si le stock plancher, c’est-à-dire la quantité nécessaire à la production pour une semaine, est de dix pièces, le stock de sécurité de seize pièces si on passe la commande toutes les deux semaines, et qu’une semaine soit nécessaire pour livrer, le stock maximal sera de 10 + 10 + 10 + 16 = 46. S’il reste quatorze articles en stock au moment de passer la commande, celle-ci sera de 46 – 14 = 32.

La rotation du stock est donnée par le nombre de fois que le stock moyen est sorti sur une période déterminée, généralement l’année. Le stock moyen se calcule de la façon suivante :

Le calcul de la rotation du stock renseigne sur la cadence des sorties. Si cette cadence est rapide, on peut en déduire une très bonne gestion du stock ; si elle est lente, elle indique qu’il y a des points à examiner. L’abaissement du taux de rotation est l’indice d’un mal qu’il faut guérir. La comparaison des taux de rotation, d’un exercice à un autre, permet de constater si on est en progrès, stationnaire ou en chute. Cependant, la constatation d’un faible taux de rotation n’est pas toujours la conséquence d’une mauvaise gestion. Il peut résulter de circonstances économiques (pénurie, baisse de production, etc.).

De toute façon, un stock coûte très cher. Au taux de 10 p. 100 l’an, pour un même capital engagé, une rotation de 1 coûte un intérêt de 10 p. 100, de 2 coûte un intérêt de 5 p. 100, de 4 coûte un intérêt de 2,50 p. 100, de 6 coûte un intérêt de 1,66 p. 100. Dans le troisième cas, le même stock utile nécessite quatre fois moins d’argent que dans le premier cas.


Inventaires

Le Code de commerce oblige tout industriel ou tout commerçant à procéder annuellement à un inventaire (comptage réel des effets mobiliers et immobiliers). Mais cet inventaire obligatoire est, dans bien des cas, insuffisant pour une saine gestion des stocks. On peut pratiquer soit un inventaire permanent, soit un inventaire tournant.

• L’inventaire permanent consiste à tenir une comptabilité quantitative mouvement par mouvement de façon à avoir pour chaque article un solde des existants à tout moment.

• L’inventaire tournant s’opère tout au long de l’année sur l’ensemble du stock, suivant un calendrier préétabli. L’inventaire doit être rigoureux, effectué par d’autres personnes que les distributeurs, inopiné et doit permettre de passer en revue la totalité du stock au cours d’un exercice. Pour le réaliser, il est nécessaire de créer pour chaque article une fiche d’inventaire.

À partir d’une différence de 0,5 p. 100 entre les chiffres comptables et les quantités inventoriées, il est bon de faire des recherches pour situer soit les erreurs, soit les fuites.

Un stock bien géré est un stock qui concilie une rotation optimale avec l’absence de ruptures et qui évite la formation de « rossignols » (déchets, surplus à technicité périmée, erreurs d’approvisionnement, articles jamais utilisés, etc.).

F. B.

➙ Approvisionnement / Fabrication / Tableau de bord.

 H. T. Lewis, Procurement. Principles and Cases (Chicago, 1948, 3e éd. avec la coll. de W. B. England, Homewood, Illinois, 1957 ; trad. fr. la Fonction d’approvisionnement dans l’entreprise, Dunod, 1961). / S. F. Heinritz, Purchasing. Principles and Applications (Englewood Cliffs, N. J., 1961, 4e éd., 1965 ; trad. fr. l’Approvisionnement dans l’entreprise, Éd. de l’Entreprise mod., 1963). / P. Lebas, la Gestion des stocks (Hommes et Techniques, 1967). / J. Danty-Lafrance, Stratégie et politique d’approvisionnement (Fayard et Mame, 1970). / D. Brefort et M. Nussembaum, la Gestion scientifique des stocks (Dunod, 1971). / M. Couetoux, les Problèmes de l’approvisionnement (Dunod, 1972).