Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
S

stéréochimie organique (suite)

La synthèse asymétrique de seconde espèce consiste à associer à un composé inactif un composé actif, à créer sur le premier un carbone asymétrique et à se débarrasser ensuite du composé actif auxiliaire. Des résultats plus ou moins nets ont été fréquemment obtenus dans cette voie. Le principe de Pasteur n’est plus en défaut, et, grâce à des hypothèses hardies, on explique par cette « orientation de la synthèse asymétrique » l’asymétrie du monde vivant.

C. P.

 K. Freudenberg, Stereochemie (Leipzig, 1933). / P. Niggli, Gesteine und Minerallagerstätten, t. I : Allgemeine Lehre von den Gesteinen und Minerallagerstätten (Bâle, 1948 ; trad. fr. les Bases de la stéréochimie, Dunod, 1952). / E. L. Eliel, Stereochemistry of Carbon Compounds (New York, 1962). / E. L. Eliel et F. Basolo, Elements of Stereochemistry (New York, 1969 ; trad. fr. Éléments de stéréochimie, Édiscience, 1971). / H. Kagan, la Stéréochimie organique (P. U. F., 1975).

stéréophonie

Technique ayant pour objet de reconstituer dans la perception de l’auditeur la véritable répartition des sources sonores dans l’espace.



Introduction

La stéréophonie ajoute une nouvelle dimension à l’audition en situant les sources sonores dans différentes directions : à droite, au milieu et à gauche. En monophonie, un orchestre, par exemple, se trouve comprimé à la dimension de la membrane du haut-parleur, et tous les instruments semblent venir du même point. Même en employant plusieurs haut-parleurs séparés, on fait rayonner les mêmes ondes sonores de plusieurs points de l’espace et l’on ne peut pas davantage faire la différenciation entre les sources de son en situant chacune à sa place respective. Grâce à l’audition biauriculaire, les ondes sonores provenant de la même source parviennent aux deux oreilles avec, à la fois, une différence de temps et une différence d’intensité. Ces deux différences permettent de situer, avec une bonne précision, la direction de la source. Pour les fréquences inférieures à 800 Hz, la direction est surtout déterminée grâce au déphasage des ondes dû à la différence de temps du trajet. Pour les fréquences supérieures à 800 Hz, c’est surtout la différence des intensités qui détermine la direction. La reproduction du son en stéréophonie nécessite l’emploi de deux chaînes de transmission complètes. Le son est capté par deux microphones placés aux oreilles d’une tête artificielle. De cette manière, chaque microphone perçoit les sons comme les percevrait l’auditeur lui-même, c’est-à-dire avec toutes les différences d’intensité, de phase et de timbre. Le courant de chaque microphone est amplifié, transmis directement ou enregistré séparément, puis reçu ou reproduit, appliqué à deux amplificateurs et à deux haut-parleurs. Pour bénéficier de l’effet stéréophonique, l’auditeur doit se placer dans l’axe acoustique de la pièce où il se trouve, c’est-à-dire sur la perpendiculaire élevée au milieu de la droite joignant les deux haut-parleurs.

Toute la technique de la stéréophonie réside dans les procédés de transmission, d’enregistrement et de reproduction des deux informations sonores correspondant aux oreilles droite et gauche.


La transmission radiophonique directe

Elle est effectuée grâce au système multiplex à modulation de fréquence adopté aussi bien par la Radiodiffusion-Télévision française que par l’ensemble des radiodiffusions procédant à des émissions stéréophoniques. Ce système doit être compatible : l’auditeur possédant un récepteur monophonique doit disposer de l’ensemble des informations sonores, c’est-à-dire voie gauche plus voie droite (G + D), et l’auditeur équipé d’un récepteur spécial doit recevoir les deux voies séparées. L’information complète G + D est transmise normalement en modulation de fréquence entre 30 et 15 000 Hz, comme en monophonie. On superpose à une onde sous-porteuse de 38 kHz la différence G – D en modulation d’amplitude. Les deux bandes latérales s’étendent de 23 à 53 kHz. À l’émission, l’onde sous-porteuse à 38 kHz est supprimée afin d’éviter son influence néfaste sur le signal. Mais, comme cette onde sous-porteuse doit être reconstituée à la réception, on prévoit une fréquence pilote à 19 kHz émise entre les deux canaux. Tous ces signaux sont sans effet sur un récepteur monophonique. À la réception, le récepteur doit être équipé d’un décodeur et de deux amplificateurs basse fréquence complets. On isole la fréquence pilote de 19 kHz et l’on double sa fréquence pour reconstituer l’onde sous-porteuse de 38 kHz. Puis, en réalisant la somme et la différence des deux modulations, on obtient :
(G + D) + (G – D) = 2G,
(G + D) – (G – D) = 2D,
et les signaux des voies gauche et droite sont dirigés vers les amplificateurs correspondants.


L’enregistrement


Enregistrement et reproduction sur bande magnétique des deux modulations stéréophoniques

Celles-ci n’offrent pas de difficultés théoriques. Il suffit de prévoir une tête d’enregistrement double qui impressionne deux pistes sur la même bande magnétique. Les deux voies G et D sont ainsi enregistrées ensemble et côte à côte. À la lecture, le magnétophone stéréophonique est équipé d’une tête de lecture double dont les entrefers sont disposés en face des pistes enregistrées. Les deux modulations sont amplifiées séparément et aboutissent aux haut-parleurs placés à gauche et à droite de la pièce. Le procédé est également compatible, puisqu’une bande stéréophonique, lue par un magnétophone monophonique, délivre à la tête de lecture la somme des deux voies G + D, à condition que l’entrefer de lecture ait une longueur égale à la largeur des deux pistes.

La qualité de l’audition dépend de la vitesse de défilement adoptée pour l’enregistrement et la lecture. On obtient une excellente qualité, de 30 à 20 000 Hz, pour une vitesse de 19 cm/s, une bonne qualité, de 30 à 12 000 Hz, pour une vitesse de 9,5 cm/s, et une qualité moyenne, de 40 à 6 000 Hz, pour les cassettes à bande normale, défilant à 4,75 cm/s ; les cassettes à bande à haute énergie apportent une nette amélioration, car elles peuvent reproduire la gamme de 40 à 8 000 Hz.