Staphylocoque (suite)
Parmi les formes cliniques des septicémies, à côté des formes suraiguës mortelles en quelques heures, il faut placer la staphylococcie maligne de la face, habituellement secondaire à un furoncle de la lèvre supérieure « manipulé ». Le risque est celui de thrombose extensive au sinus caverneux (confluent veineux intracrânien), avec ses conséquences redoutables sur le plan neurologique.
Des staphylococcies chroniques peuvent s’observer soit d’emblée, soit après une période aiguë initiale. L’évolution peut être émaillée de métastases infectieuses osseuses ou rénales durant des années, avec le risque d’éclosion d’une véritable septicémie. D’où la règle de toujours traiter tout foyer staphylococcique.
Traitement
Il doit être rigoureux pour éviter l’évolution vers les formes graves. Le traitement des formes localisées associe toujours les soins locaux à l’antibiothérapie : pulvérisation sur un furoncle, immobilisation d’une ostéomyélite, incision d’un panaris collecté, etc. Il faut également traiter le terrain, rechercher un diabète et dépister les porteurs de germes (crèche).
Le traitement des infections graves (septicémies, endocardites, méningites) repose sur l’antibiothérapie. Celle-ci ne doit être faite qu’après les prélèvements bactériologiques, permettant l’étude de la sensibilité aux antibiotiques. Elle doit être bactéricide. Le traitement doit être poursuivi au moins quatre semaines. Le terrain sera également traité. Il est fondamental d’associer à l’antibiothérapie la chirurgie de la porte d’entrée ou des foyers secondaires, dans bon nombre de cas. La prévention générale de l’infection staphylococcique passe par une politique saine de l’antibiothérapie, surtout en milieu hospitalier pour éviter la sélection de souches résistantes, par le respect des règles d’asepsie lors des gestes médico-chirurgicaux d’exploration ou de traitement et par l’abstention de toute manipulation des lésions cutanées staphylococciques.
P. V.
D. E. Rogers et coll., Staphylococcal Infections (New York, 1956). / R. Worms, l’Affection staphylococcique (Flammarion, 1960). / M. Neuman, l’Antibiothérapie anti-staphylococcique (Éd. Heures de France, 1963).